mercredi 10 mars 2010

L'honneur du 110e régiment d'Infanterie

Août 1939, le 110e RI est en manœuvres au camp de Mourmelon (Marne) lorsqu’il doit rentrer en toute hâte à Dunkerque. La guerre est imminente.

Le 23 août 1939, le régiment revient dans sa ville, le lendemain, les réservistes sont rappelés. Le 27, la troupe se dirige vers son point de concentration à Valenciennes et Cambrai. La guerre n’est plus une idée, elle devient une réalité. Les événements se précipitent. Le 1er septembre, la mobilisation générale est décrétée et deux jours plus tard, la guerre est déclarée. Entre les départements de la Marne et de l’Oise, le 110 fait régulièrement mouvement dans l’attente de l’offensive allemande. Ses différents bataillons trouvent leur place dans l’Oise mais aussi entre Armentières et Halluin alors que les réservistes du 310e RI se répartissent entre la Belgique et Boulogne pour défendre la côte…


La guerre, enfin
La «drôle de guerre» prend brutalement fin le 10 mai 1940 avec l’offensive allemande au travers de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg. Le régiment dunkerquois prend position entre Wavre et Namur, appuyé par le 43e RI de Lille et des tirailleurs marocains. S’ils résistent aux bombardements allemands, tous subissent de lourdes pertes les 14 et 15 mai lorsque l’ennemi les attaque avec chars et artillerie. Les tirailleurs marocains s’effondrent. Le 16, ordre est reçu de se replier mais les combats sont terribles. Il faut faire barrage aux Allemands entre Château-l’Abbaye et Bruay-sur-l’Escaut. Les morts sont de plus en plus nombreux.
Le 27 mai, le 110 doit se replier sur Godewaersvelde au pied du Mont des Cats. Le mouvement est difficile, en désordre même, sous les bombes allemandes. Deux jours plus tard, les troupes arrivent à Ghyvelde. Une partie du régiment est restée bloquée à Lille, dans le secteur d’Haubourdin avec les restes des 1er et 43e RI. La bataille est rude au point que les Allemands reconnaissant leur valeur, leur rendent les honneurs militaires avant de les emmener en captivité. Ceux qui arrivent à Dunkerque découvrent une ville en proie aux flammes. Bien que la 1ere Division d’Infanterie Mobile défile dans Malo pour remonter le moral des troupes et des civils, les survivants du 110 se regroupent au «char à voile» pour embarquer le 2 juin au soir sur le torpilleur «Bouclier». 400 hommes et le drapeau débarquent à Folkestone alors que quelques hommes du 21e bataillon restent défendre la ville jusqu’à l’arrivée des troupes allemandes le 4 juin.

Une fin douloureuse
C’est à Plymouth que le 110 rembarque pour Brest et termine la guerre dans la région d’Evreux où ils forment deux bataillons de marche avec les survivants du 43e RI. Avec des moyens de transport disparates, la troupe se disperse dans la campagne et échoue dans sa tentative de sauver Evreux… La plupart sont faits prisonniers dans la Manche et en Mayenne… Quant au drapeau, il ne tombe pas entre les mains de l’ennemi, l’Adjudant-chef Fournier le confie à une famille d’instituteurs de Niort-la-Fontaine qui le garde pieusement jusqu’à la Libération… Le 110 entre dans une longue nuit de 5 années, entre clandestinité et captivité…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir
Peut-on retrouver des infos sur les soldats de ce 110ème régiment ?
J'aimerais retrouver des infos concernant mon oncle décédé le 13 sept 1939.Merci

julien a dit…

Bonsoir. Si votre oncle est décédé en 1939 il n'est pas mort à la guerre? ceci dit moi aussi je recherche des renseignements sur ces valeurs soldats dont on ne parle jamais que pour en dire du mal et pourtant ces hommes ont lutté de toutes leurs forces jusqu'à la mort pour retarder les envahisseurs .J'ai connu le 43Ri Le 110 et le 6éme GRCA en 1939/1940 Nous avions à la maison à Hasnon le mess des s/off de ces régiments J'avais 11 ans et les souvenirs sont vagues.
Je suis au regret de ne pouvoir vous aider.
amicalement J. Jouet