jeudi 26 juin 2008

coup de coeur, coup de boule

coup de coeur pour les publicitaires qui gagnent un super-contrat gouvernemental: des pubs pour nous expliquer que les prix montent mais que l'on gagne du pouvoir d'achat. A force de prendre nos vessies pour les lanternes, ils vont finir par se brûler les doigts ! En tout cas, bravo! Ils ont beaucoup de talent

coup de boule aux mesures gouvernementales: travailler plus pour gagner plus? Et comment, en faisant des heures supp? Encore faut-il que vos chefs et vos patrons vous en donnent ! Ou qu'ils restent aux 35 heures pour définir quand on passe aux heures supp justement ! En augmentant le smic de 2,3 puis 0,9%, bien oui mais bon, à la fin du mois, ça ne fait toujours pas lourd... Et les autres, ben Tintin! Fonctionnaire, je sors de ma réserve (si réserve il y a sur une telle question), j'ai été revalorisé l'an dernier d'un royal, que dis-je, d'un impérial 0,3 % du brut... Mais entre-temps, le gazole est à environ 1,40 euros (soit 9,18 francs quand même, quand on pense que les experts avaient dit pendant la Première guerre du Golfe qu'à 6 francs, les Français se révolteraient!!!), mon loyer se prend une augmentation de 1,5% (à l'année ça commence à faire lourd), l'expresso est à 1,45 euros, et je fais mes courses à Lidl !!! Quant à l'inflation, elle file droit sur le 3,5% !!!
Gagner plus? Oui à condition d'être un patron du CAC40... ou faire partie du gouvernement !

Comme disait Bernie Bonvoisin en 1980 : "la droite qui virevolte, la droite qui s'enrhume, j'écoute et dans mes poches, j'ai toujours pas une tune!"

Rien de nouveau sous le soleil, les gouvernements passent, le FDG (Foutage De Gueule) reste !

dimanche 22 juin 2008

c'est à lire... la campagne du Lieutenant Martin.

Quand l’Intendance doit suivre !




1939-1944, six années de plomb, six années relatées dans «La Campagne du Lieutenant Martin». Jean-Claude MARTIN a sorti de son tiroir les carnets de guerre de son père, des pages chargées d’histoire noircies scrupuleusement et relatant les pérégrinations du jeune lieutenant mobilisé à 37 ans. De retour à Concarneau, où il habite, pour une première permission, il prend connaissance de ses ordres : direction Cambrai. La longue marche vers Dunkerque commence, avec son lot de difficultés, de craintes, de désillusions. Rares, ces carnets sont précieux à plus d’un titre car ils sont un regard neuf sur la campagne de France, sur l’Opération Dynamo qu’il décrit dans ses moindres détails car il ne s’agit pas d’un récit de «combattant» au sens strict du terme mais d’une de ces chevilles ouvrières des armées, celui qui doit assurer les subsistances, poursuivre le ravitaillement. Et de le suivre partout, de la retraite jusqu’à la côte, dans la ville dévastée, dans les ruines fumantes des entrepôts éventrés, dans les rues parfois parsemées de cadavres et de s’apercevoir que la guerre n’est pas toujours faite de l’héroïsme proposé par les grands films mais qu’il se nourrit aussi des tâches les plus ingrates du quotidien… comme celle de remplir la gamelle du soldat et parfois des civils.

Après tant de difficultés subies au cours de l’encerclement de Dunkerque, les tergiversations des Etats-Majors, les tragédies en mer, le lieutenant Martin débarque finalement en Angleterre pour repartir presque aussitôt en Bretagne où l’armistice, pardon, la reddition française le cueille.

Rendu à la vie civile, il faut assurer à sa famille les moyens de subsister et de rendre son activité de commissaire aux comptes à Cambrai, ce qui revient à passer la frontière entre zone occupée et zone interdite dans des conditions souvent rocambolesques. Un ouvrage indispensable à qui veut trouver un autre regard sur la tragédie de la dernière guerre en général et de Dunkerque en particulier, loin d’un «Week-end à Zuydcoote».


«La campagne du lieutenant Martin» est disponible au prix de 14 euros à DK-Livres, Place Jean Bart ou auprès de l’éditeur FransOrientT, 19 rue falguière, 75 015 PARIS

vendredi 20 juin 2008

un peu de repos

Habitués d'Histoires du Nord, vous vous en etes aperçus, le rythme a sacrément baissé ces derniers temps... je me suis rabattu quelques jours sur des wallpapers pour ceux qui comme moi, cherchent des fonds pour écran pano...
mais bon, santé oblige, je vais prendre quelques jours de repos. Remerciez mon ex-femme pour le repos forcé...

Une dernière avant de partir (elle fait tout juste sourire); c'est quoi la fidélité? Juste un manque d'opportunités ...

lundi 16 juin 2008

WALLPAPER 1440 x 900 : coin de Flandre


WALLPAPER 1440 x 900 : après la pluie


WALLPAPER 1440 x 900 : agonie



WALLPAPER 1440 x 900 : souvenirs, souvenirs


WALLPAPER 1440 x 900 : veilleur de nuit


WALLPAPER 1440 x 900 : douce nuit


WALLPAPER 1440 x 900 : Abandon


WALLPAPER 1440 x 900 : à la Hune !


WALLPAPER 1440 x 900 : la Duchesse Anne


WALLPAPER 1440 x 900 : Wingwalkers 1


WALLPAPER 1440 x 900 : Wingwalkers 2


WALLPAPER 1440 x 900 : palissade !




WALLPAPER 1440 x 900 : Chanel27

Et encore, c'est une des photos les plus sages...

et encore un record !

hier, dimanche, 911 pages téléchargées... Bravo, va t on dépasser les 1000 quotidiennes?

dimanche 15 juin 2008

merci et bravo

nouveau record, 796 pages téléchargées ce samedi 14 juin ! là, j'avoue, je suis scotché !

samedi 14 juin 2008

merci

Un grand merci pour avoir battu le record de fréquentation : 740 pages téléchargées pour la seule journée du 13 mai ! Voilà qui fait plaisir... au plaisir de vous retrouver sur ces pages...

vendredi 13 juin 2008

stigmates...


Charmant village des Weppes, Illies a été ravagé par la Grande Guerre, l'orage d'acier devastant tout comme la plupart des communes qui se dressent alors sur la ligne de front.

Perdue dans les souvenirs de famille, l'entrée solennelle des Anglais en Lille à la fin de la Grande Guerre, mettant fin à une occupation terrible et humiliante.

Dans les tréfonds des albums photo


Visite obligée pour les troupes d'occupation qui passent par Dunkerque entre 1940 et 1945: l'examen du leviathan mortellement blessé pendant l'opération Dynamo, l'Adroit git sur le sable et offre à la vue sa plaie béante qui lui perce le flanc.

Le témoignage retrouvé d'un adolescent sur la mort du prince de Hesse en 1914


90e ANNIVERSAIRE DE LA FIN DE LA GRANDE GUERRE

Lucien Devos aurait 107 ans aujourd'hui. Il en avait 13 en 1914 quand il a consigné et photographié ce qu'il voyait à Godewaersvelde. Son petit-neveu, Alexandre Prum, a entrepris de publier ce témoignage des débuts de la guerre dans le regard d'un adolescent étonnant.
PAR CHRISTIAN TAFFIN
Né dans une famille aisée (son père avait une briqueterie), Lucien n'est allé que très peu à l'école. «Douze enfants de Godewaersvelde ont attrapé la scarlatine, il était l'un des deux rescapés, explique Alexandre Prum. Sa mère n'a plus voulu qu'il retourne à l'école." Alors, Lucien s'est cultivé lui-même, acquérant vite une étonnante maturité dès l'adolescence.
Le contenu et la précision de son journal tenu entre octobre 1914 et le 1er janvier 1915 en atteste. «À 13 ans, il note au crayon de bois ses impressions sur l'arrivée des premiers Allemands. Les habitants du village croient qu'il s'agit d'Anglais. Ils ferrent leurs chevaux gratuitement et leur donnent à manger.», s'amuse Alexandre. Lucien l'adolescent, lui, a compris tout de suite qu'il s'agit d'ennemis... En quelque cent cinquante pages au crayon de bois, sans rien reprendre ensuite, Lucien consigne tout ce qu'il voit avec précision. Le jour et l'heure sont indiqués, les références des unités militaires aussi.

Son petit-neveu, Alexandre Prum, 26 ans, professeur d'histoire-géographie à Bondues, a recueilli le précieux héritage de son grand-père, Yves Carton. Lucien était le frère de la mère d'Yves Carton.
Dans sa famille, on connaissait les albums de photos de l'oncle Lucien. La chance a voulu qu'Alexandre tombe sur les plaques de verre et négatifs originaux oubliés mais soigneusement rangés dans un coin de la maison de ses grands-parents. Il a scanné mille cinq cents documents couvrant la période de 1914 jusqu'aux années cinquante, le soir tout en corrigeant ses copies. Il a mis en perspective les documents historiques avec les récits du carnet de son grand-oncle, vérifiant dans les livres la véracité des détails militaires qu'il y trouvait.

Il a été bien aidé par la méticulosité de Lucien Devos : «Sur les boîtes renfermant les originaux, dates et lieux étaient notés au crayon de bois, parfois même gravés dans les plaques de verre des négatifs.» Le tout dans un excellent état de conservation après des décennies d'oubli...

Plus précis que l'abbé
Quand Alexandre parle de Lucien, on a l'impression qu'il livre les souvenirs que vient de lui confier un grand frère qu'il admire. Ainsi, sur la mort du prince de Hesse à Godewaersvelde : "J'ai analysé ce qu'il a écrit. J'ai fait beaucoup de recherches dans des ouvrages sur la bataille d'Ypres. J'ai lu les notes de l'abbé du mont des Cats de l'époque. Ils parlent des mêmes dates et des mêmes choses, mais l'abbé a moins développé. Lucien, lui, n'avait que 13 ans !» Et il a donné des précisions sur les blessures du prince de Hesse, neveu de l'empereur allemand, quand il a été mortellement atteint et transporté à l'abbaye du mont des Cats, où il est mort le 12 octobre 1914.
Voici ce qu'a écrit, à l'âge de 13 ans seulement, Lucien Devos, sur l'arrivée des Allemands le 8 octobre 1914.
«- 7 heures du matin, 3 cavaliers armés apparaissent à Godewaersvelde et font ferrer leur chevaux chez Deprez (maréchal ferrant). Ils mangent et boivent, leur tenue grise et leur coiffure les font prendre pour des Anglais. Ils sont bien accueillis et on ne veut pas croire qu'ils sont des hussards prussiens quand on leur dit. Ils partent puis reviennent à quatre et se dirigent vers la place lance au poing puis partent à nouveau.


- 8 heures du matin : 14 Allemands passent le village. Ils étaient armés du sabre, de la lance et de la carabine, coiffés soit d'un casque à pointe, soit d'un kolbach (casquette). C'étaient des hussards et des dragons allemands. Ce n'est qu'à la vue des casques à pointe que les gens connurent leur méprise. Nous, on les avait reconnus de suite à leur tenue grise, ils avaient des bottes jaunes avec des éperons vissés, les dragons avaient le fameux casque à pointe, et les hussards un kolbach. Ces coiffures étaient couvertes de toile.
- Pendant le jour, on entend des coups de feu. Vers 5 heures du soir, ils repassent avec un pauvre dragon français prisonnier qui n'avait plus son casque.»
In La Voix du Nord, édition d'Hazebrouck du 12 juin 2008

mercredi 11 juin 2008

Du mois de juin 2008, de la pluie et du beau temps…

Un temps détestable… ! mais que dire ou prédire ? L’objectif de ces chroniques n’est ni de prédire, ni de promettre, mais de rafraîchir – vous apprécierez le choix de ce verbe particulièrement de circonstances ! - notre mémoire collective ou celle de nos informateurs de météo. Car si la pluie et le mauvais temps nous surprennent, nos ancêtres ont forgé des dictons qui sont la preuve que ce n’est pas si nouveau que ça qu’il pleut beaucoup en cette saison. Il faut en effet pour qu’il y ait eu dictons que les phénomènes se soient reproduit plusieurs fois ou souvent… donc… ! D’ailleurs on appelle cette période «la mousson d’Europe» et c’est précisément la période où se déroule le tournoi de Roland Garros. Nous avons tous été témoins de ces averses à répétition s’abattant sur les cours. Rien de nouveau ! C’est, à quelque chose près, chaque année pareil !

Quant à notre mémoire, faut-il rappeler quelques chiffres ? Pluies record en Ile de France le 1er juin 1992 avec 192 mm à Paris. Il y a 2 mètres d’eau dans les rues de Sarcelles ! Des photos impressionnantes font la une du Parisien du 2 juin. 6 juin 1950 un orage inonde Le Mans sous 2m d’eau ; 7 juin 1987 un grain orageux surprend l’Aquitaine. Il faisait 11° dans le Nord un 30 juin après-midi et 10° dans ce même département le 15 juin 1971 alors qu’on enregistrait 9° à Strasbourg le 6 juin 1969 et 9° aussi à Lyon et à Clermont-Ferrand le 1er juin 1962. Les parents d’élèves de l’école où nous étions à Paris se souviennent bien de nos kermesses sous la pluie et sous le froid. Du chauffage qui se déclenche un 24 juin. Voila un chapelet de catastrophes dues aux orages et au mauvais temps au cours de ce mois de juin dans les années passées. On a oublié. On n’a retenu que les grosses chaleurs des quatre dernières années ! On a oublié que Juin est un mois capricieux, à l’image de Junon auquel il est consacré.

Juin 2008 s’annonce fidèle à l’image de la déesse à laquelle il est consacré : capricieux, avec des orages. Voyez ce que nous dit la météo nationale pour les jours qui viennent. Saint Barnabé, dont j’ai attendu la fête pensant qu’il allait remettre de l’ordre dans tout ça, se révèle impuissant. Il est vrai que les proverbes nous disent que sa grande préoccupation est de reboutonner la culotte du «grand pissard» saint Médard. Or les proverbes qui le concernent, comme ceux des plus connus pour la saint Médard, datent semble-t-il du XIe siècle, bien avant la réforme grégorienne. La saint Médard était alors juste avant le solstice d’été, au moment où la lumière solaire est la plus vivifiante et où les influences astronomiques peuvent amener des troubles atmosphériques provoquant orages et pluies ; et la fête de saint Barnabé était trois jours après, à la veille du jour le plus long de l’année, le jour où le soleil de midi darde ses rayons à la verticale, ce jour étant alors le 24 juin.

Avec la réforme grégorienne, tout a été déplacé, et saint Médard se retrouve le 8 juin, saint Barnabé le 11 et le solstice le 21. Je rappelle ceci avec insistance car j’ai lu encore hier dans notre grand journal régional, semblable explication, sauf que l’auteur a oublié de noter que le solstice était au 24 juin, comme celui d’hiver à la veille de Noël. Si on oublie cela, on oublie du même coup l’explication de la fête de la saint jean et la signification des feux de la saint Jean et aussi la signification de Noël.

Juin tire son non de Junon, déesse de la Fécondité, assimilée à l’Héra grecque. Elle symbolise l’union des principes lunaire et solaire. Fille de Saturne et de Rhéa, elle est à la fois sœur et épouse de Jupiter et mère de Vulcain et de Mars. Comment voulez –vous que cela ne déclenche pas les foudres ? Qui plus est elle était jalouse et vindicative, et d’un caractère acariâtre. Sans parler de ses disputes avec Jupiter, Junon mit souvent le trouble dans l’Olympe. La nymphe Chélonée, la reine des Pygmées Pigas, les filles de Proctus, la nymphe Callisto, le berger Pâris, la nymphe Echo furent autant de victimes de son mauvais caractère. La première fut transformée en tortue car elle était arrivée en retard au mariage de Junon. La deuxième fut changée en grue pour avoir osé se comparer à elle. Les deux suivantes furent changées en génisses alors qu’elles se proclamaient les plus belles, ou même en ourse ! Juin nous invite à nous replonger dans la mythologie. Si vous promenez dans le parc de Versailles vous retrouverez toutes ces nymphes et déesses et leurs allégories, notamment au fameux bassin de Latone.

On dit aussi que «juin» viendrait de juniores, «jeunes gens», tout comme «mai» viendrait de majores, «hommes âgés». C’est moins probable. Le nom de ce mois vient du premier calendrier romain, selon une habitude courante chez les habitants du Latium à cette époque de dédier à un dieu chacun des mois de l’année avant qu’on ne fixe des noms liés au système numérique.

C’est le mois des mariages et des mères à cause de la référence à Héra et la maturité qu’elle symbolise. Des quantités de croyances et légendes populaires en découlent dont, par exemple, la tradition en vigueur dans les temples de Junon qui voulait que les femmes se coiffent en séparant leur chevelure en deux, théoriquement avec la pointe d’une lance, pour symboliser la fusion des principes lunaire et solaire. C’est sans doute l’origine de cette coiffure des jeunes filles que l’on appelle les couettes !


A propos de saint Médard, fêté le 8 juin, voici les plus connus des dictons : «Saint Médard grand pissard, il pleut quarante jours plus tard.» ; «S'il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard, à moins que saint Barnabé ne lui donne un coup de pied ou ne lui coupe l'herbe sous le pied.» ; «Pluie à la Saint-Médard durera quarante jours plus tard, à moins que la saint Barnabé ne vienne lui couper le nez (ne ferme le robinet).» ; «Soleil à la Saint-Barnabé, Médard a le nez cassé» ; «Saint Barnabé reboutonne la culotte de saint Médard.» ; «Saint Barnabé, la journée clairette de saint Médard, rachète.». Et pour ce qui est de la légende, je vous renvoie aux chroniques des années précédentes.

L’observation du cycle lunaire en référence à ces dictons laisse supposer, -ou prévoir… ! - un temps semblable, fait de passages orageux, avec de la grêle et des chutes assez fortes de températures, presque jusqu’au 14 juillet, avec ses fameux orages, la pleine lune étant le 18 juillet et le nœud lunaire le 20. Juillet deviendra alors le «thermidor» du calendrier révolutionnaire et on peut penser à juste raison qu’il fera chaud à ce moment là. A quelques jours près on retrouve les quarante jours annoncés pour la saint Médard. Les paris sont ouverts !

Je rappellerai, pour ce qui est de l’histoire, la célèbre affaire des «convulsionnaires de saint Médard» c'est-à-dire des manifestations curieuses et étranges qui, en pleine querelle janséniste, se produisirent sur la tombe du diacre Pâris, au cimetière de la paroisse saint Médard à Paris. Une ordonnance du roi le 27 janvier 1732, déclara qu'on cherchait à Saint-Médard à abuser de la crédulité du peuple et, en conséquence, le cimetière fut fermé. Immédiatement, un petit distique ironique fleurit et se répand dans Paris : «De par le roi, défense à Dieu / De faire miracle en ce lieu».

Je n’abuserai donc pas plus longtemps d’interprétations des dictons et autres proverbes pour ce mois de juin, par crainte de me voir interdire toute interprétation de tel ou tel dicton et de m’attirer la foudre de mes fidèles lecteurs.
Je laisse à chacun la liberté d’interpréter ce qui suit.

En juin l’idéal est un temps ni trop humide ni trop sec, ni trop chaud, ni trop froid. Tout est dit et son contraire… !
«Un pré est bien vaurien, quand en juin il ne donne rien» ; «En juin beau soleil qui donne n’a jamais ruiné personne».

L’ennemi de ce mois c’est la pluie «Temps trop humide en juin donne au paysan du chagrin» dit-on en Anjou. Et en Bourgogne «Pluie de juin, belle avoine, maigre foin» alors qu’en Picardie «Pluie de juin détruit vin et grain» ou «Pluie de juin ruine le moulin». On trouve encore «S’il pleut en juin mange ton poing» et «Un juin humide et les greniers sont vides». Mais il y a pluie et pluie : «Juin larmoyeux rend le paysan joyeux» trouve-t-on en Franche-Comté, ou encore «Juin humide n’appauvrit pas le paysan» et «En juin pluie au soleil unie, fait prévoir récolte bénie». Alors que croire ?

Les avis divergent «S’il tonne en juin paille et foin» ou «S’il tonne en juin, belle récolte assurée, mais pour les bêtes à quatre pieds grande mortalité» en Lorraine.

Dans tous les cas «Qui en juin se porte bien ne craindra rien» !

Alors rendez-vous au mois de Juillet. A Diou sias !

Jean Mignot
Le 11 juin 2008 en la fête de Saint Barnabé
«Le jour de la saint Barnabé ( le 11 juin), est le plus beau jour de l’année»

jeudi 5 juin 2008

Devenu inutile, le bateau-feu «Dyck» est ferraillé au port ouest!

Après l'arrière-port et le Freycinet 4, le « Dyck » a trouvé sa dernière demeure, au port ouest, pour y être ferraillé. Construit voilà près d'un siècle, le BF 2 (son numéro de coque) était, avec le « Sandettié », l'un des témoins d'un système de balisage bien particulier.
L'issue semblait inéluctable. Après près d'un siècle d'existence, le bateau-feu Dyck est actuellement ferraillé. Les Dunkerquois passionnés par la vie maritime éprouveront sans doute un légitime pincement au coeur à l'annonce de la disparition du bateau-feu.


Construit en 1911 par la Société des Forges et Chantiers de Granville, le BF 2 (son numéro de coque) avait tout d'abord vu le jour sous le nom de Havre II. Après l'estuaire de la Seine, le bateau-feu long de 40 m avait rejoint en 1957 le port de Dunkerque pour en signaler les bancs de sable.

Ces drôles de navires sans destination étaient remorqués devant le banc de sable, traître obstacle à la navigation devant le port, et y demeuraient, immobiles, durant deux ans. Un équipage de huit hommes vivait à bord dans des conditions éprouvantes et était relevé tous les quinze jours, quand les conditions météo le permettaient.

S'il en porte improprement le nom, le BF 2 n'a jamais mouillé devant le Dyck : il signalait le Sandettié. En alternance avec le BF 6, mis en poste en 1949, bateau-feu qui porte aujourd'hui le nom de Sandettié. Dernier bateau-feu français en activité lors de sa retraite, en 1989, ce dernier mouille depuis huit ans au quai du Commerce, devant le Musée portuaire.

Pourquoi le Dyck, racheté par la ville en 1980 et classé à l'inventaire des Monuments historiques en février 1988, n'a-t-il finalement pas rejoint le musée à flot ? «Parce qu'avec l'arrivée du Sandettié, en 1989, garder deux bateaux-feux avait peu de sens , explique Marie-Laure Griffaton, conservatrice du Musée portuaire. Il était incomplet et ne ressemblait plus à grand-chose à l'intérieur, le mât à lanterne haute avait disparu, etc.» Le Sandettié était en parfait état de marche et avait conservé chaînes, ancres, moteur et optique de Fresnel. Le Dyck entamait alors sa descente aux enfers dans l'arrière-port avant de rejoindre le Freycinet 4... Le musée a gardé, avec l'accord du propriétaire du Dyck (la communauté urbaine), "quelques éléments significatifs de proue et de quille, de son mode de construction par rivetage», avant le déclassement de l'inventaire des Monuments historiques, prononcé en 2004. «L'objectif était de varier les bateaux préservés pour le musée à flot», rappelle-t-on au Musée portuaire.
Le Duchesse-Anne, la Guilde, la Pilotine n°1, la vedette Esquina et le Sandettié sont aujourd'hui visitables, le remorqueur L'Entreprenant devrait l'être à moyen terme. Demain, le baliseur Émile-Allard (propriété des Phares et Balises) pourrait peut-être rejoindre la flotte. Pas le Dyck dont ne subsisteront, outre les éléments exposés au Musée portuaire que des plans et un reportage photographique. Et quelques souvenirs dans la mémoire des Dunkerquois. •
OLIVIER TARTART

In LA VOIX DU NORD, édition de Dunkerque du 5 jun 2008