mercredi 28 janvier 2009

wallpaper 1440*900 : onde calme

Rien vient troubler les eaux du port de plaisance dunkerquois...

samedi 24 janvier 2009

Wallpaper 1440*900 : voyage

La barre du Mercator ne brave plus les élèments, ne tangue plus dans la houle, n'entend plus les cris des marins, seuls les chants des mouettes et des goelands qui survolent Ostende lui rappellent son passé de coureur des mers et de navire-école de la Royale belge. Devenu un musée, seuls les enfants qui osent la tenir peuvent s'imaginer sillonner les océans.

wallpaper 1440*900 : sérénité

et tel les cénobites tranquilles, il se plonge dans les Ecritures et acquiert une sérénité sans limites.

Wallpaper 1440*900 : cuistax blues


Sur la digue d'Ostende, les cuistax attendent petits et grands pour une balade sportive en toute quiétude...

wallpaperr 1440*900 : Lille faculté

Tout comme la fac de Lettres, rue du temple, la faculté de médecine s'affichait dans son style comme une exaltation des valeurs démocratiques antiques. Puis la fac se vida, les étudiants ayant été transférés sur de nouveaux sites. Tel un Hollandais volant urbain, la faculté dressait des murs vides, s'emplissait de silence et ouvrait ses fenêtres sur des salles désertées... Un programme immobilier de grande ampleur gardait les façades vénérables, ornées de sculptures, de sphinges, de volutes et repensait les espaces intérieurs pour créer de vastes appartements... effaçant les traces du passé et le bureau de Pasteur...

wallpaper 1440*900 : Lille Universités


L'Université médiévale n'est plus douaisienne. Le XIXe siècle a vu les puissances politiques et financières lilloises obtenir son transfert au sein de la capitale des Flandres. maigre consolotion pour Douai, son nom est encore mentionné sur le sceau de la faculté et du rectorat... Alors que le patronat chrétien élevait la faculté catholique sur le boulevard Vauban et rappelait par le style néo-gothique inspiré des établissements anglais réputés que l'Eglise avait été une puissance temporelle et gardait une prééminence spirituelle, la République exaltait, quant à elle, l'idée de démocratie en plagiant le style gréco-romain, dans lequel le temple du savoir se devait d'amener les masses à un plus haut niveau... Ceci dit, vu le nombre restreint de bacheliers à l'époque, cela restait à prouver. Puis au milieu du XXe siècle, les locaux devant trop exigus, on entama la lente transition vers l'université de masse, en investissant le campus de Villeneuve d'Ascq, éloignant du coup les masses agitées estudiantes, pepétuel foyer d'effervescence constestaire loin du centre-ville en les exilant dans les pâtures et les cités provisoires... Et cela, bien avant mai 68...

jeudi 22 janvier 2009

La vie par dessus tout : la leçon de ténèbres de M. Saurel

La salle polyvalente du collège Robespierre de Saint-Pol-sur-Mer s’emplit d’un silence assourdissant. Devant les élèves de 3e réunis ce vendredi 16 janvier, la principale Mme Habryn, reçoit M. Jacques Saurel pour une conférence organisée par M. Laurent Desmulliez, Conseiller Principal d’Education du collège en partenariat avec la LICRA représentée par Mme Warzawski. Les professeurs d’Histoire-géographie ont préparé la venue de M. Saurel ; l’une d’entre eux, Mme Decanter a pris soin avec ses élèves de constituer des affiches pour l’accueillir. Un mot d’accueil et une présentation de la Licra font office de préambule puis la salle glisse dans la pénombre.
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Les collégiens entrent dans une véritable leçon de ténèbres lors de la projection de « Nuit et Brouillard ». Les images du système concentrationnaire nazi défilent sur une musique souvent légère, mettant encore plus l’accent, si besoin était, sur l’horreur des actes. Silence sépulcral ! Les enfants reçoivent les images et les mots de plein fouet. Quand la lumière revient, M. Saurel leur livre alors SON histoire, celle d’un gamin d’une dizaine d’années projeté dans l’univers concentrationnaire.
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L’homme, cheveux blancs, visage avenant, se livre pendant une heure. Fils d’immigré juif polonais né en 1933, il doit d’abord une relative sécurité parce que son père s’est engagé dans l’armée française. Fait prisonnier, sa famille jouit alors d’une relative tranquillité grâce à la Convention de Genève. Il faut pour l’heure supporter vexations et insultes de certains esprits imprégnés de la propagande que contrebalancent ceux qui, courageux ou compatissants, les avertissent des dangers qui menacent.
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Dans l’antichambre de l’Enfer.
Février 1944, avec sa sœur aînée, la cadette ayant été cachée, son petit frère et sa mère, il est interné à Drancy. Comment peut-on comprendre à 11 ans cet ostracisme ? Très vite, ils sont transférés au camp de l’Etoile à Bergen-Belsen. Brimades, vexations, mauvais traitements des gardes comme des kapos, déshumanisation, les appels interminables, le froid, la faim qui torture … Tout est livré aux élèves sans complaisance. L’enfance est volée mais il n’en tente pas moins d’en garder l’étincelle en inventant avec ses camarades d’infortune des jeux discrets pour ne pas s’attirer la foudre de ses bourreaux. Il décrit la gêne quand, couvert de vermine, dans le froid, on l’envoie à la douche collective avec sa famille et qu’il faut se mettre nu devant les autres mais aussi les voir dans leur plus simple intimité !
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Enfance saccagée aussi lorsque jeté dans le baraquement des adultes, il subit des punitions à la place des hommes. Terribles sont alors les journées qui défilent dans un camp devenu un vaste mouroir. Puis vient le moment des convois, il leur faut partir parqués dans des fourgons à bestiaux, avec 2.000 déportés, que les S.S. trimballent parce que les soviétiques arrivent. Et de subir 14 jours d’errance, à côtoyer la mort dans l’indifférence, par lassitude, par habitude, pour finalement être libérés par les troupes de choc russes et mis en quarantaine à cause du typhus qui frappe les rescapés. Vient le temps de la liberté, des retrouvailles au retour à Paris après le passage obligé à l’Hôtel Lutetia. Il exprime les regrets comme de n’avoir pu aller à l’école parce qu’il fallait aider ses parents. Il fallait vivre malgré tout.
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Une leçon de vie
La salle ne bruisse toujours pas… Les questions des élèves surviennent et reçoivent des réponses venues du cœur, sans haine mais lucides. Ce témoignage, ils peuvent encore le prolonger par la lecture de son livre « De Drancy à Bergen-Belsen, 1944-1945, souvenirs rassemblés d’un enfant déporté » (Fondation pour la mémoire de la Shoah, éditions Le Manuscrit, ISBN 2-7481-8396-7, 17,90 €). A la fin, répondant aux questions des enfants sans détour, c’est un véritable message d’espoir et d’humanité que leur offre M. Saurel, un don pour des jeunes esprits et de tendres cœurs qui ne connaissent de la barbarie que ce que leur livrent les manuels et touchent alors du doigt ce qui fait la grandeur de l’homme : la volonté de survivre au-delà de tout, la foi en soi et la douceur pour réponse sans l’aigreur de ceux qui en ont trop vu… une véritable leçon de vie…


Et maintenant enserré dans un écrin de maisons, au milieu d'une rue passante, le beffroi de Loos a perdu sa notoriété... Qu'évoque donc ce nom si ce n'est l'abbaye devenue prison centrale qui se dresse de l'autre côté de la ville balafrée par l'autoroute?

la ville de Damme bruisse encore des facéties de Tyl Uylenspiegel, l'enfant des Flandres qui se libèrent de leurs chaînes et dont les cendres de Claeys battent encore sur le coeur.

Fière tour dressée au coeur de Valenciennes, ses traces se sont effacées dans les conflits meurtriers, ne laissant plus que le souvenir d'un riche passé dans une ville meurtrie et blessée.

Béthune avant le déluge de fer et de feu offrait à ses maisons une vigie dressée contre les tempêtes de l'histoire et les vicissitudes des hommes.


Et la nuit couvre le beffroi de la Chambre de Commerce de son linceul d'ombres, offrant à la ville de Lille son cortège de mystères, effaçant les ombres, aplanissant tout dans la pénombre.

mercredi 21 janvier 2009

in memoriam

21 janvier... mort de Louis XVI... la fin d'un monde

mardi 13 janvier 2009

tous les moyens sont bons

Quelques jours d'hiver un peu plus rude que d'ordinaire. Ils vivent désormais au coeur de nos villes, délaissant les vagues, cherchant leur pitance dans les champs et dans les jardins... Puis, le gel venant, cherchent tous les moyens pour ne pas éprouver la morsure du froid.

samedi 10 janvier 2009

mardi 6 janvier 2009

grosse nouvelle


Bon, faut être sincère... vous allez m'en vouloir... et vous finirez par manifester.
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Totalement raide dingue d'une blonde sublime ... Forcèment, vous constaterez certainement une baisse d'activité sur nos pages... C'est qu'à mon âge, on a plus l'habitude mais patience, je ne vous oublie pas, chers habitués d' Histoires du Nord, je vous prépare de nouveaux articles qui, j'espère vous plairont...

vendredi 2 janvier 2009

wallpaper 1440*900 : attente


wallpaper 1440*900 : vol libre


wallpaper 1440*900 : atterrissage en douceur


faune festive


double vision


wallpaper 1440*900 : dernières lueurs

Les dernières illuminations, ça sent la fin des vacances et des fêtes de fin d'année...

du mois de janvier 2009

Tout au long de l’année et de ces chroniques mensuelles, j’ai tenté d’expliquer comment depuis la plus haute antiquité, les hommes avaient tenté de faire coïncider les mois du calendrier avec le cycle des saisons, en s’appuyant sur de longues observations et sur de savants calculs, sans jamais vraiment parvenir à un résultat très juste puisque même actuellement notre calendrier «grégorien», le plus proche du bon calcul et le plus universellement reconnu comme référence, comporte encore quelques erreurs qu’il faudra tôt ou tard corriger . L’année est encore trop longue de 0,0003 jours par rapport à l’année tropique solaire. Souvenez-vous, on nous a fait retirer quelques secondes à nos horloges dans la nuit d’un 1er janvier, il y a deux ou trois ans.

De ce fait et par la référence à différents calendriers, surtout le calendrier dit de Numa, ou de Tarquin, celui en place au moment de la fondation de Rome, ou celui décrété par Jules César, le calendrier «Julien», le premier janvier marquait le début de l’année. Aujourd’hui, il a perdu toute référence au cycle de la lune ou aux saisons. Il est purement administratif et ne se réfère plus à quelque chose en lien avec la lune ou le soleil. N’insistons pas trop car changer le début de l’année pourrait entraîner des revendications et une grande confusion comme celle qui a suivi la mise en place du calendrier « julien ». A cette époque là, en effet, les pontifes romains, - qui n’ont rien à voir avec le souverain pontife, terme désormais «labellisé»-, réunissaient le peuple pour annoncer les différentes festivités. et les jours fériés…C’est à ce moment là qu’on établissait le «registre des dettes» avec les intérêts. Il fallait payer au premier jour du mois, c'est-à-dire aux calendes. D’où l’origine du mot calendrier. Quand les pontifes se trouvèrent face à l’application de la réforme, soit par erreur d’interprétation, soit par mauvaise volonté – on dit qu’ils profitaient largement de cette époque d’échéance «fiscales» pour se servir au passage ! – ils appliquèrent les nouvelles dispositions avec une marge d’erreur. Il fallut reprendre les choses et notamment revoir la règle du jour «bissextile» de février. On relira ici, si ce n’est pas assez clair, mes chroniques de janvier et de février des années précédentes.
Ainsi au fil des siècles, l'année n'a pas commencé partout au 1er janvier, et son début a varié au gré des époques, des pays et des églises. Pour ne citer que la France, l'année commençait le 1er mars dans nombre de provinces aux VIe et VIIe siècles ; à Noël au temps de Charlemagne (et en certains lieux, tel Soissons, jusqu'au XIIe) En quelques régions, l'année commençait à date fixe, le 25 mars, jour de l'Annonciation. C'est ainsi qu'on peut lire, dans la Généalogie des rois de France (1506) de Bouchet : «Charles VIII alla à trépas au chasteau d'Amboise le [samedi] 7 avril 1497 avant Pasques [le 15 avril cette année-là], à compter l'année à la feste de Pasques ainsi qu'on le fait à Paris, et en 1498 à commencer à l'Annonciation de Nostre-Dame ainsi qu'on le fait en Aquitaine.» Ce n'est qu'en 1564 que, par édit de Charles IX, le début de l'année fut obligatoirement fixé en France au 1er janvier ; et les fausses étrennes et «poissons d'avril» sont un lointain souvenir des dates révolues.

La République ayant été proclamée le 22 septembre 1792, date qui se trouvait être le jour équinoxial d'automne, le calendrier républicain fixa le début de l'année «au jour civil où tombe l'équinoxe d'automne au méridien de Paris».
C’était plus en référence au cycle des saisons. Mais ce calendrier eut une durée de vie très courte.
En Russie, l'an commençait le 1er septembre ; à compter du règne de Pierre le Grand, il commença le 1er janvier. Quant à l'Angleterre, où l'an débutait le 25 mars, comme dans beaucoup de pays protestants et orthodoxes qui avaient préféré en rester au calendrier «julien» manifestement faux, plutôt que de s’incliner devant une décision du pape de Rome, elle n'accepta la réforme grégorienne et le 1er janvier que bien plus tard : l'année anglaise 1751, pour se mettre en harmonie avec les pays voisins, ne comporta que neuf mois et une semaine ! Ce qui, on peut facilement le comprendre, ne facilite pas la tâche des historiens et encore moins celle des généalogistes. Quand j’écris cela, n’y voyez aucune réaction ni aucun règlement de compte d’un bon cévenol marqué par le passé des longues guerres fratricides entre ceux de la religion prétendue réformée, (RPR) comme on disait alors, et catholiques! D’autant plus qu’en Janvier on célèbre entre nous la Semaine de l’Unité. Mais je citerai quand même pour expliquer ce retard dans la mise à jour des calendriers, cette phrase du savant Kepler : «les protestants aiment mieux être en désaccord avec le soleil qu’en accord avec le Pape».
En Russie, ces différentes dates d’application de la réforme «grégorienne», sont l’explication de la date de la révolution d’octobre, en 1917, qui eut lieu en novembre et c’est encore la raison des décalages de la fête de Noël et de la fête de Pâques chez les Orthodoxes.
Plusieurs grandes civilisations et peuples se réfèrent encore au cycle de la lune, ou l’adaptent avec des mois de complément pour faire coïncider ce cycle à celui des saisons. Citons en quelques uns, en ce début d’année.
Le calendrier musulman démarre le 16 juillet 622 ap.JC. C’est la date de l’Hégire, l’exode du prophète et de ses compagnons de Médine à la Mecque. Douze mois lunaires de 29 jours qui au fil des ans se retrouvent à des dates différentes dans le calendrier grégorien. Le 29 décembre 2009 les Musulmans fêteront l’an 1430. Le nouvel an musulman n’a pas de signification religieuse.
Chez les Bouddhistes, on retrouve un calendrier dont le point d’origine est la disparition du Bouddha. La tradition place sa mort à la pleine lune du sixième mois de l’année correspondant à l’an 543 av. JC. Le nouvel An bouddhiste est une fête très importante. Le 9 avril 2009, les bouddhistes fêteront l’an 2553.
Le calendrier juif est luni-solaire, c'est-à-dire que le calendrier de base lunaire est ajusté à l’année solaire grâce à l’ajout de mois intercalaires (tous les trois ans environ) afin de suivre le rythme des saisons. La date d’origine du calendrier juif (7 octobre 3760 av. JC) est rattachée à la création du monde appelée aussi Yom Hadin « jour du jugement ». Le nouvel an juif est la première fête liturgique du calendrier. Le 19 septembre 2009 les Juifs fêteront l’an 5770.
Dans le monde Hindous il existe plusieurs calendriers qui pour la plupart se réfèrent au cycle lunaire. Dans le Nord de l’Inde, on applique un calendrier fondé sur l’ère Samvat, qui débute le 23 février 57 av. JC. Le 27 mars 2009, les Hindous fêteront l’an 2066.

Notre mois de janvier, qui tire son nom de Janus Bifrons, fils d’Apollon , dieu qui avait le pouvoir de connaître à la fois le passé et l’avenir, continue de nous offrir une série de fêtes, héritées des saturnales romaines, qui célèbrent la victoire du jour sur la nuit, le « sol invictus ». C’est l’origine de la fête de l’Epiphanie des chrétiens qui reprend ce symbole de la lumière pour célébrer la manifestation de Dieu fait Homme à notre monde. La galette des Rois est bien la symbolisation par sa forme ronde et dorée du soleil rayonnant, victorieux de la nuit et des ténèbres ; et cela même dans le midi, notre gâteau des Rois, la «couronne des rois» est une couronne de brioche, qui a plus l’aspect, avec un peu d’imagination, du turban dont sont quelquefois affublés nos Rois Mages venus d’Orient.
C’est le même symbolisme qui sera repris pour les crêpes de la Chandeleur.
En tirant les Rois en cette fête de l’Epiphanie nous pensons aux Rois Mages. Or cela n’a rien à voir avec eux ! C’est une vieille coutume païenne, qui se réfère à l’évolution du temps, à la longueur des jours, et au soleil qui brille chaque jour un peu plus, et qui s’inscrit dans le contexte de toutes les fêtes qui jalonnent ces jours autour du solstice d’hiver, où il n’est question que de fêter le triomphe de la lumière sur la nuit et les ténèbres.
«Tirer la fève» avait pour unique objectif de désigner celui qui serait le roi de la fête. Le roi de la Fête des Fous qui était un vestige des saturnales organisées par les Romains à cette période. On y partageait déjà la galette et on tirait la fève en désignant ainsi le roi de la fête. Au Moyen Age ce fut la fête des Fous, devenus la fête des Innocents, sujette à toute sorte de débordements au point que pour des questions de salubrité publique il fallut l’interdire. A Nîmes la première disposition interdisant cette fête remonte à 1394.
Que cette chronique ne gâche pas notre plaisir d’une bonne réunion en famille et entre amis et fêtons les Rois sans scrupules. Il n’y a plus rien de païen dans nos festivités et puis, l’hommage au jour qui triomphe sur la nuit n’est-il pas aussi un hommage à la création et au Créateur!
Sous la Révolution, la fête des Rois, jugée «anticivique», fut rebaptisée «fête du bon voisinage» - lointaine ancêtre de nos fêtes de quartier qui ont retrouvé vie depuis quelques années. On y dégustait non plus la fameuse «galette royale» mais la «galette des Sans-culotte».
Sous François 1er une amusante anecdote fut à l’origine,- dit-on ! - de la belle barbe de ce Roi.
Le souverain se trouvait à Romorantin pour y fêter les Rois. On lui signala qu’un autre roi venait d’être élu dans un hôtel voisin. «Même un jour d’Epiphanie, dit en riant François 1er, il ne peut y avoir qu’un seul roi à Romorantin !». Suivi de ses amis, il alla demander raison au roi de la fève. Comme il neigeait, on se battit à coup de boules de neige. Soudain, pour faire reculer les attaquants, un mauvais plaisant lança un tison enflammé qui atteignit le roi au menton et le brûla. Pour cacher sa cicatrice, François 1er laissa pousser sa barbe et toute la Cour devint barbue !

Ce jour de l’Epiphanie marque souvent le début de l’hiver, ou du moins une forte reprise du froid. «Les hivers les plus froids, sont ceux qui prennent vers les Rois»
Mais une journée des Rois bien ensoleillée est peut-être un bon présage : «Beaux jours aux Rois, blé jusqu’au toit.» ou encore : «Belle journée aux Rois, l’orge croît sur les toits.»
Curieusement les dictons qui associent le beau temps du Jour des Rois à la prospérité, paraissent chacun doublé d’autres dictons qui font de la pluie de ce jour, le présage d’une récolte surabondante de blé, d’orge ou de chanvre :«Si le soir du Jour des Rois, beaucoup d’étoiles tu vois, tu auras sécheresse en été, et beaucoup d’œufs au poulailler». On trouve aussi : «Pluie aux Rois, blé jusqu’au toit.».
Le potager profitera lui aussi de cette pluie paradoxale : «Pour les Rois, goutte au toit, saison de pois.»
Bien sûr nous connaissons tous le dicton classique : «Noël au balcon, Pâques aux tisons».
Plus original, un autre diction nous dit que l’on peut prévoir le temps de l’année à partir du jour des Rois. «Les jours entre Noël et les Rois, indiquent le temps des douze mois». En voici une autre version qui prend Noël comme point de départ pour la même prédiction: «Regarde comme sont menées depuis Noël douze journées, car suivant ces douze jours, les douze mois auront leur cours»
La pleine lune du 11 janvier sera la plus brillante de la décennie. Il faudra attendre 2019 pour l’observer à peine plus brillante. Gare à son influence car elle sera proche de son périgée et proche d’un nœud lunaire. Un vieux dicton fait référence à saint Arcade le 12 et à Saint Hilaire le 13 et nous préviens : «Arcade et Hilaire, gèlent les rivières » ou encore : « Soleil pour saint Hilarion il faudra force tison !». L’hiver n’est pas fini. La période entre le 17 et le 26 jour de nouvelle lune et d’éclipse annulaire de soleil, non visible en France, s’annonce mauvaise : «entre san Antoni ( le 17) e san Bastian ( le 20) se fa maï de fre qu’en tout l’an» . Ce n’est pas une bonne prévision pour la journée de la Truffe à Uzès le 18 janvier. Nous verrons bien ! Ce jour est un «jour-pivot» : «A la saint Pierre l’hiver s’en va ou se resserre». Et il faut s’attendre à du mauvais temps autour de la nouvelle lune du 26.
La sagesse de ces dictons nous appelle à regarder les choses avec un autre œil et si nous nous amusons à noter le temps des douze jours indiqués, cela sera un bon sujet de divertissement. Histoire de penser à autre chose !
Bonne Année à chacun de vous ! Addissias !
Jean Mignot en la Saint Sylvestre 2008 – 31 décembre 2008