dimanche 28 février 2010

Lille : Remparts de la porte de Gand : huit ans après l'accident, presque plus de danger

La ville a été mise en examen comme personne morale, dans l'instruction sur l'accident de Sofiane, tombé du haut des remparts de la porte de Gand, le 19 mai 2002. Nous sommes retournés voir si le danger existe toujours. La réponse est non, à une exception près.


Vertige.
Le journaliste n'en mène pas large, hier après-midi, en tentant, avec son appareil photo, de saisir une vue plongeante en bordure d'un des remparts de la porte de Gand. Juste un petit terrain herbeux d'environ deux cents mètres carrés, bordé de hauts murs d'une dizaine de mètres. Et les - petits - panneaux ne mentent pas : c'est dangereux.

La sécurité sur les fortifications de la porte de Gand est pourtant bien meilleure qu'il y a huit ans, lorsque le jeune Sofiane, 13 ans, a eu l'idée de s'y aventurer en pleine nuit. Pas ou peu de protections. Une terrible chute et des blessures graves, aboutissant cette semaine à la mise en examen de la ville, propriétaire des murs.

Les douves reviennent

Hier encore, on se refusait à tout commentaire sous le beffroi, précisant néanmoins que «la sécurité a été renforcée immédiatement après l'accident, par la pose de barrières et l'information aux gens par une série de panneaux». Et effectivement, les broussailles masquant parfois les à-pics ont disparu, et de solides grillages interdisent l'accès aux superbes murailles. Sauf au niveau du pont de la Corne-de-Gand (vers La Madeleine), où la clôture a été arrachée. Résultat, on pénètre tranquillement sur le promontoire herbeux et on s'offre quelques frayeurs au sommet des vertigineuses maçonneries, sans barrières. En bas, sous le pont, vivent des familles de Roms avec également de nombreux enfants. Hier soir, la ville précisait que la clôture allait être très rapidement réparée.

Des travaux sont d'ailleurs en cours sur la porte de Gand, interdisant l'accès du public au reste des hauts murs (jusqu'en avril, notre édition du 17 décembre). Ceux-ci retrouveront leurs talus anti-sièges du XVIIIe siècle, qui constituent aussi un obstacle pour le piéton égaré. En bas, l'eau reviendra bientôt dans les douves rénovées. Il faudra éviter d'y sombrer.
• A. D
in LA VOIX DU NORD, édition de Lille du 28 février 2010

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