mardi 19 janvier 2010

Bains dunkerquois : les lions vont retrouver leurs pattes et la mosaïque son éclat


Combien de temps faut-il pour redonner des pattes à un lion et de l'éclat à une mosaïque dégradée ? «Une année», répond Alain Dewèvre, directeur des bâtiments de la ville, surtout quand on y ajoute des travaux de ferronnerie, de menuiserie, de toiture, de peinture... Près de quarante ans après la fermeture, le chantier de restauration des façades des Bains dunkerquois va commencer.
PAR LAURENT LEYS

Depuis quelques jours, une bâche dissimule le monument le moins flamand de Dunkerque. Avec sa porte en forme d'immense coquillage, ses lions couchés de part et d'autre des marches, ses mosaïques bleues et or, l'édifice de style néo-mauresque reste un témoignage unique de l'architecture orientaliste de la fin du XIXe siècle. Témoignage d'autant plus admiré qu'il occupe une place de choix à l'une des entrées de la ville, rue de l'Écluse-de-Bergues, à côté de la sous-préfecture. Construit en 1895-1896, il remplissait «la triple fonction d'école de natation, de bains-douches et de lavoir public». Depuis sa fermeture dans les années 70, pollution, dégradations et surtout usure du temps ont peu à peu terni la beauté de la façade. Des travaux s'imposaient.

Après des années d'atermoiement, le véritable coup d'envoi a été donné le 18 septembre. Ce jour-là, à la mairie, la ville, la Fondation du patrimoine et la Fondation Total signaient une convention de partenariat pour lancer le chantier d'un coût prévisionnel de 520 000 E hors taxes (220 000 E pour la ville, 300 000 E pour la Fondation du patrimoine dont 57,7 % apportés par Total).

Alain Dewèvre affine ces chiffres. La restauration de la façade aux lions (23 mètres) coûtera 397 900 E hors taxes, et celle de la façade, quai aux Bois, plus longue (34 mètres), mais moins technique, 137 000 E.

Sept corps de métiers

Sept corps de métiers vont intervenir : maçonnerie et pierre de taille, mosaïque et sculpture, couverture, charpente, menuiserie, ferronnerie, peinture. «Il s'agit d'un chantier de longue haleine sous la responsabilité de Vincent Brunelle, architecte en chef des Monuments historiques», précise le directeur.

Nul doute que l'attention du public se portera sur les éléments emblématiques. Les lions «en terre cuite» verront refaites les parties manquantes. De nouveaux morceaux de mosaïque rempliront les espaces nus. La surface de la mosaïque à rénover atteint 30 %.

«La porte en bois sera de nouveau visible. Pour le moment, elle est cachée par des parpaings pour empêcher les intrusions», indique-t-il.

Un dôme en forme de bulbe de cinq mètres de diamètre identique à celui d'origine sera édifié au-dessus de la porte. Sa charpente en bois supportera des ardoises plates. En revanche, la cheminée de la chaufferie et les deux petites colonnes sur le toit ne seront pas reconstruites.

Reste une question à trancher : une fois les façades restaurées, que vont devenir les Bains dunkerquois ? L'idée d'«une maison de l'Europe et de l'international» à vocation culturelle a été avancée - à condition d'aménager l'intérieur. Mais ceci sera une autre et longue histoire... •
in LA VOIX DU NORD, édition de Dunkerque du 19 janvier 2010

3 commentaires:

Tata Tounette62 a dit…

J'ai eu la surprise de voir ces bâches ce week-end !
Il était temps de redonner des couleurs et un coup de jeunesse à cet édifice !
Bonne soirée

Anonyme a dit…

on devrait redonner vie à ce batiment.

Les bains douches Dunkerquois, la nouvelle boite branchouille du coin

histoiresdunord a dit…

je ne suis pas certain que le nouveau sous-préfet apprécie grandement ... sourires