lundi 29 décembre 2008

Un peu d'histoire : le conseil général du Nord

Les départements français sont nés en 1789 pour remplacer les Provinces d’Ancien Régime. A l'origine, on en dénombre 83.


L’idée qui préside à leur découpage est double : ils doivent avoir des tailles comparables et le chef-lieu doit pouvoir être rejoint en une journée à cheval. Chaque département est alors constitué d’un chef-lieu, d’arrondissements et de cantons, et est géré par un Conseil Général de 36 membres élus par les citoyens de l’époque. Le Conseil Général fait ses premiers pas…

Un pouvoir qui se décentralise
Initialement placé sous l'administration du Préfet, le département n’a que peu d’initiative.
Son autonomie s’accroît progressivement après la chute du Second Empire en 1871 mais c’est avec la loi de décentralisation de mars 1982 que de nombreuses compétences de l’Etat sont transférées au Conseil Général. Le département devient alors une collectivité territoriale totalement autonome, avec ses propres ressources financières et devient une "personne juridique" capable de voter ses propres mpôts et taxes et avec la capacité d'ester en justice.

Le Conseil Général au travail
Rénover des collèges, entretenir les routes départementales ou encore attribuer des prestations d’aides sociales, sont autant d’actes relevant des compétences du Conseil Général. En effet, de nombreux aspects de la vie quotidienne sont aujourd’hui régis par les responsables départementaux. Réunis régulièrement en séance plénière dans l’hémicycle de l’Hôtel du Conseil Général, les 79 conseillers généraux du Nord définissent les principaux axes de la politique du département. En revanche, l’exécutif (le Président, son cabinet, les Vice-Présidents) et les directions administratives siègent à l’Hôtel du Département, situé rue Gustave Delory à Lille. Les agents départementaux assurent quant à eux la mise en œuvre des décisions sur le terrain, dans le cadre des services déconcentrés répartis sur l’ensemble du territoire

Une histoire un peu mouvementée
A la Révolution, Douai a tout d’abord été choisi comme chef-lieu du département du Nord. Avant la Révolution, on y trouvait déjà l’Université (transférée ensuite à Lille), le Parlement de Flandre… . En 1803, le Préfet «déménage» à Lille, ancienne capitale de la province des Flandres. Les mauvaises langues douaisiennes dirent alors que les Lillois avaient profité d’un banquet très arrosé pour obtenir ce transfert auprès de Napoléon Ier.

Il loge alors dans l’hôtel de Roquefeuille, rue Française (l’actuelle rue Négrier, dans le Vieux-Lille).

Cependant, les locaux s’avèrent inadaptés et la Préfecture s’établit alors en 1826 dans un vaste bâtiment de la rue Royale (l’ancienne Intendance de Flandre, devenue ensuite Quartier Général de l’Armée de Terre et aujourd’hui dévolu à l’évêché de Lille).

Dès 1860, avec le développement des attributions et des compétences administratives des Préfets, l’hôtel de la rue Royale devient trop petit. En 1862, la municipalité lilloise offre un grand terrain, en dehors des anciens remparts, sur les parcelles encore libres qui séparent Lille de la commune de Wazemmes.

Un Hôtel de la Préfecture digne de ce nom allait pouvoir naître. Un concours d’architecte est lancé et le 15 août 1865, le préfet Henri Wallon pose la première pierre du bâtiment sur la Place Napoléon III (aujourd’hui Place de la République) à l’occasion de la fête de l’Empereur. Tout au long des travaux, de nombreuses modifications sont apportées au projet. La construction s’échelonne sur plusieurs années et c’est en 1872, soit deux ans après la guerre de 1870, que l’Hôtel de la Préfecture est achevé et que le Conseil Général y siège pour la première fois.



Mais en 1920, suite au développement croissant de l’administration départementale, le problème de l’exiguïté des locaux se pose à nouveau. C’est ainsi qu’en 1932 une partie des services du Conseil Général est déplacée dans une annexe.

Le palais de la place Napoléon III reste le symbole du pouvoir départemental. Cet édifice fait face au Palais des Beaux-Arts, occupe tout un côté de la place de la République et compte près de 6 000 m² de bureaux. Il est composé d’un corps central, donnant sur la cour d’honneur et sur le parc par de majestueux perrons. Deux ailes abritent d’une part les bureaux du Conseil Général, d’autre part ceux du Préfet, ainsi qu’une superbe salle des fêtes. La décoration intérieure de la Préfecture est de style Napoléon III ; elle a été réalisée en majorité par des artistes régionaux à la manière de Charles Garnier (l’architecte de l’Opéra de Paris) et rend hommage aux hommes célèbres qui ont contribué à la grandeur de Lille.

Dans l’hémicycle
L’hémicycle est en quelque sorte le cœur du Conseil Général et accueille les réunions de l’assemblée départementale. Douze armoiries sont peintes sur le plafond, dont celles des villes de Lille, Avesnes, Cambrai, Douai, Valenciennes et Hazebrouck, à l’époque chefs-lieux d’arrondissement (Hazebrouck n’en est plus un depuis 1926).



Les 79 conseillers généraux du Nord siègent en cette salle sous l’œil du Baron Louis de Warenghien (1741-1824), qui fut le premier Président du Conseil Général du Nord, dont le portrait fait face à celui du Maréchal de Villars (1653-1734) qui avait assuré le rattachement définitif de la Flandre en 1713 par la victoire de Denain, un an auparavant.

Le baron de Warenghien


Le Maréchal de Villars

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