mercredi 19 novembre 2008

le "Zorro" de Dunkerque

Sacré Michel ! Il trône dans la «galerie des ancêtres» sur la façade de l’Hôtel de ville et pourtant, bien peu le connaissent.

Né à Dunkerque en 1560, Michel Jacobsen est issu d’une famille de Hollande méridionale. Dunkerquois, il est donc espagnol or l’Espagne est catholique, il se bat donc contre les Provinces Unies, ancêtre des Pays-Bas, qui, elles sont protestantes. On le connaît bien à Dunkerque, il est un pilote remarquable qui sait louvoyer entre les bancs de sable. Grand capitaine, il ramène en Espagne les restes de l’Invincible Armada en 1588, cette flotte qui devait mettre à genoux l’Angleterre. Le rêve espagnol se brisa au cours de terribles tempêtes, de fiers vaisseaux sombrant devant Gravelines. Deux ans plus tard, il se distingue dans la guerre contre l’Angleterre. Sa virtuosité et son audace lui confèrent un surnom flatteur : «El zorro del Mar», le Renard des Mers. Sa réputation est faite !
A partir de 1595, il reprend la guerre de Course avec d’autres Dunkerquois, ramenant au port plusieurs prises hollandaises. Les marins bataves le trouvent partout, «insaisissable et ravisseur» ! Un vrai cauchemar pour eux…
En 1602, le roi d’Espagne le nomme Capitaine de Vaisseau. En 1609, il commande à une escadre de 11 nouveaux navires construit dans son port.
Sa renommée est telle qu’en 1624, il est reçu à la cour d’Espagne où il reçoit l’Ordre de Saint-Jacques, une des plus hautes distinction de ce royaume. Sa carrière, il la doit à son audace et son courage.
L’année 1632 voit alors sa consécration, il est nommé Amiral Général. La même année, c’est 4.000 soldats espagnols qu’il ramène à Dunkerque malgré le fort blocus anglo-hollandais. C’est sur l’embouchure du Quadalquivir qu’il trouve la mort à la bataille de Sanlucar. Preuve ultime de sa valeur, il est alors inhumé en la cathédrale de Séville, aux côtés de Christophe Colomb et d’Hernan Cortes. Quelles traces laisse-t-il à Dunkerque ? Un arrière-petit-fils qui deviendra plus célèbre en son temps : Jean Bart !


Tel père… tel fils… et ainsi de suite
On le confond souvent avec son fils Jean (Jan dans le texte !) dont la bravoure n’était pas moindre. Né en 1589, il fait vite ses preuves, la génétique sans doute… Mais on retient surtout son dernier fait d’armes. Le 3 octobre 1622, il réussit à quitter Ostende, déjouant le blocus hollandais grâce à un épais brouillard. Assez vite rattrapé, il est cerné par 9 navires bataves, en coule deux mais le combat est inégal. Rapidement, son vaisseaux perd gréements, mats et gouvernail. On lui offre de se rendre. Quelques uns de ses hommes acceptent mais une douzaine décide de rester avec lui. Au moment où les Hollandais se lancent à l’abordage, il préfère bouter le feu à la Sainte-Barbe, ses poudres en explosant endommagent plusieurs navires ennemis. Une fin digne d’un capitaine qui eut un retentissement même dans les gazettes de Hollande.

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