samedi 8 mars 2008

Le bon saint-Eloi

Une procession d’enfants, une comptine, un restaurant connu en ville qui portait son nom et surtout une église… St-Eloi est un familier des Dunkerquois mais qui était-il réellement ?

Eligius est né vers 588 dans le Limousin dans une riche famille de paysans gallo-romains. Ses goûts et ses aptitudes le portent vers les métiers de l’orfèvrerie où il se distingue presque immédiatement par son habileté et son honnêteté : ne réussit pas le miracle de faire deux sièges d’or pour le Roi Clotaire II avec ce qui était nécessaire pour n’en faire qu’un, sans frauder, sans voler ? On lui doit aussi les bas-reliefs du tombeau de Saint-Germain, Evêque de Paris. Bien vite, il devient conseiller du Roi puis de son successeur Dagobert Ier. C’est ainsi qu’il entreprend pour lui une réforme profonde de la monnaie. Infatigable serviteur du roi, il passe son temps à œuvrer pour les pauvres, les esclaves qu’il rachète. C’est qu’il professe que Dieu a fait les pauvres pour que les riches puissent racheter leurs pêchés… Les détails de sa vie sont connus grâce à son ami Dadon, rencontré à la cour, future Saint-Ouen et évêque de Rouen.

Il est un fondateur inlassable de monastères, d’hommes comme de femmes. Pour Solignac, près de Limoges, il demande des terres à Dagobert en arguant qu’il y construira là une échelle pour qu’eux deux puissent monter au ciel. On lui attribue aussi la fondation du monastère du Mont Saint-Eloi, près d’Arras et dont les ruines sont aujourd’hui un vaste mémorial des combats de la Grande Guerre. Pour le Roi, il exécute aussi des missions délicates comme obtenir la soumission de Judicaël, le roi des Bretons en 636.


Au service de Dieu
A la mort de Dagobert, encore laïque, il est élu évêque de Noyon en 641 puis entre dans la cléricature. Il devient alors un infatigable prédicateur qui évangélise les Flandres et les Pays-Bas. Et surtout on lui attribue la fondation d’une petite église dans les dunes de Flandre ainsi que la conversion d’un terrible géant, Allowyn, qui devient le reuze, protecteur de Dunkerque… On dit de lui qu’il courait derrière les païens avec une croix en or en vociférant des mots en latin pour les distraire. Finalement, il décède le 1 décembre 660 à Noyon où reposent ses reliques, à l’exception d’un bras qui est transféré en 1212 à Paris. De fait, il est fêté deux fois l’an, une fois en hiver le 1er décembre, une autre en été le 25 juin…
Orfèvrerie hors-pair, l’on fit de lui le patron de tous ceux qui manient le marteau… Ainsi, il protège les orfèvres, les batteurs d’or, les serruriers, les forgerons, les maréchaux-ferrants, les métallurgistes, les taillandiers (qui fabriquent les outils pour les précédents) et les maquignons à la faveur d’un miracle : alors qu’il ferrait un cheval rétif, il préféra lui couper une patte pour mieux travailler et la rajusta sans difficultés. On lui doit la plus vieille association laïque d’Europe : pendant qu’une épidémie de peste ravage Flandres et Artois en 1188, il apparut en songe à deux forgerons qui fondent la Confrérie des Charitables de Béthune qui s’occupe du service des enterrements… Mais sur la côte, n’est-ce pas la balade involontaire de son âne qui recueille tous les suffrages des petits et des grands?

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