Février et mars: du jamais-vu ?
Je gardais l'article de notre ami Jean Mignot sous le coude mais comme hier soir il a neigé sur le littoral dunkerquois et que cette mince couche d'albâtre est restée sur certains toits et certains pare-brises, je ne résiste pas à la livrer maintenant...
Février 2008 a été particulièrement doux… c’est un constat que nous avons tous fait. Est-ce si exceptionnel ?
Si février a laissé dans nos mémoires le fameux «hiver 54» durant lequel l’Abbé Pierre a lancé son fameux appel et si dans le Midi nous gardons un si mauvais souvenir de février 1956 qui fit geler les oliviers… on oublie vite... !
On oublie que le gel de 1956 est dû au fait que la veille il avait fait 17 à 18 ° et que le temps doux de la fin janvier avait fait se développer la nature plus tôt que de saison. La sève des arbres était montée et dans la nuit du 2 février, elle a gelé à -18°. Cette nuit là : "on entendit les oliviers pleurer !». Sous l’effet du gel de leur sève, les troncs des oliviers se fendaient en craquant... en pleurant !
Pourtant le 5 février 1926 il avait fait une douceur printanière pendant une semaine. 25° à Pau, 20° presque partout. Ce n’est pas nouveau qu’il fasse doux en février comme ça a été le cas cette année.
15 février 1958, c’est presque l’été. 25 ° à Biarritz ; 20° à Paris où les lilas sont en fleurs.
18 février 1950, temps superbe sur toute la France avec plus de 20+ sur de nombreuses régions.
Bien plus près de nous, le 24 février 1990 les arbres sont en fleurs. On se baigne à Biarritz où il fait 26°. La sécheresse provoque des incendies en Ariège.
26 février 1994 journée d’été. Plus de 27° à Biarritz et 22° dans le Centre.
29 février 1960 records de chaleur. C’est pratiquement la canicule près des Pyrénées avec 31 °.
Dans la série des plus chauds ou des plus froids, je pourrais donner ici autant d’exemples en donnant des dates d’autres records de froid pendant ce même mois.
Comme cette année, le dimanche 1er mars mais en 1959, est un dimanche printanier. Les terrasses des cafés, à Paris, sont envahies de clients. A Dieppe on se baigne.
Mais le 4 mars 1970, une brutale tempête de neige paralyse le Nord de la France (15 cm à Paris).
5 et 6 mars 1971 il gèle partout en France. – 10° à Cannes, -18° à Luxeuil. En Corse 50 villages sont isolés par la neige.
Tempête de neige sur le Poitou et en Roussillon le 9 mars 1964.
12 mars 1958 neige ; 19 mars 1980 neige ; 20 mars 1975 équipements de neige nécessaire pour circuler en région parisienne…Ouragan le 13 mars 1967 et en 1940 un autre ouragan avait fait s’effondrer le clocher de l’église d’Auteuil.
A contrario le 16 mars 1961 c’est l’été avant l’heure. Le 17 mars 1990 la nature est en avance partout. 20° sur toute la France. 24° à Paris.
Déjà en 1929 le 18 mars on avait noté une vague de chaleur qui devait durer jusqu’à la fin du mois et le 21 mars 1990 une vraie canicule dans le Sud et sur la côte basque. Records de chaleur le 25 mars 1955 avec 31° à Pau.
25° dans le Sud-Ouest le 26 mars 1989 et la chaleur avait envahit toute la France le 28 mars 1968, même vague de chaleur qu’à la même époque en 1946. Mais dégâts considérables à Béziers en 1928 le 31 mars sous une violente tempête alors que le 30 mars 1975 les départs en vacances se font sous des giboulées de neige…
Alors : du jamais vu ? pourquoi cette ignorance et ce silence des médias et des spécialistes de la météo sur des constats pourtant récents dont je pourrais allonger la liste car on les trouve facilement, dans toute sorte d’ouvrage sérieux ou sur le net. Pourquoi vouloir tout mettre sur le dérèglement de notre planète et les atteintes à la couche d’ozone ?
Certes nos comportements en matière de protection de la nature, sont à risques et il ne faudrait pas que cette explication vienne s’opposer aux efforts déployés pour se battre pour elle.
Mais on ne peut pas expliquer les changements de temps et les sautes d’humeur de février ou de mars uniquement par ce dérèglement. Ou alors il faudrait que l’on m’explique la multitude de proverbes et de dictons du temps, qui TOUS, nous parlent tant du bon que de mauvais, et qui TOUS, nous alertent sur les changements subits dont il faut se méfier en ces semaines perturbées par l’approche de l’équinoxe.
Ils prouvent tous que nos ancêtres avaient observé longuement des changements tels ceux dont je viens d’en souligner quelques-uns.
« Ce que mars couve, on le sait après son trente et unième jour !»
Alors restons prudents «en mars, vent ou pluie, que chacun vielle sur lui !»
A Diou sias !
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