mardi 28 août 2007

Lille foire foireuse

Dimanche, jour de galère ordinaire... Je pars pour Hondschoote croyant trouver la Karyole fest... J'avais mal lu mon planning, c'est la semaine prochaine... Je quitte la place et reprend la route, arpentant la Flandre, rien à voir hormis un panneau indiquant l'autoroute et Steenvoorde... Bah, tant qu'à faire direction Lille et la grande foire au manèges... Premlier challenge, trouver à se garer, tâche ardue entre parking aoûtien gratuit et affluence dominicale importante... Quidam anonyme, appareil autour du coup, je fais mon reportage habituel, photos tous azimuths, visages décomposés par la vitesse, gens qui se baffrent de croustillons, manèges, scènes de genre... Je me retrouve encadré par les crs pour avoir pris des gens - deux bimbos en l'occurennce - en photos (or ces mêmes personnes étaient proches de ma position et pouvaient me demander de les voir ou de les effacer le cas échéant comme ça se fait partout mais les deux bimbos préfèrent voir les flics, les mêmes qui d'ailleurs au début de ma promenade avaient demandé déjà à voir mes clichés et qui ne m'avaient rien dit: logique mon colonel!)... Interrogatoire courtois de la part des bleus de base, un peu moins du gradé de service qui me prend pour un gosse, fouille en régle du sac et des vêtements, vidage du contenu des poches... Il faut même expliquer et justifier le moindre élèment du sac jusqu'aux adaptateurs du viseur d'angle, la bombe d'air sec pour dépoussierer, du cache de viseur, de l'objectif, du porte-piles... Impression bizarre d'être un terroriste ou un délinquant dangereux... La totale! On me demande si je suis d'accord pour vider la carte mémoire... Pas de souci, me disant que l'on allait s'arrêter là mais un petit gradé semble vouloir faire du zèle et me voilà montant dans le car, direction le commissariat central... Un coup de biniou dans l'éthylotest, négatif (déçu, brigadier?), trois heures de perdues mais là, je tombe sur des bleus plus ennuyés qu'autre chose qui me disent que la procédure ne devrait pas tenir vu les conditions des prises de vues prises à au vu et su de tout le monde (pas d'enfants, pas de situations compromettantes, pas de connotation sexuelle...qui reconnaissent que prendre des photos de manèges ou d'une foire sans personne dessus c'est moins évident) mais bon, il me faut attendre six mois pour savoir si on me foutra la paix et ce malgré les propos rassurants des officiers PJ... A me dégouter de prendre quelque cliché que ce soit... de toute façon, on finit par ne plus savoir ce qu'on peut ou ne peut pas photographier... Au fait j'ai appris qu'une photo de groupe, c'est à partir de 8 personnes ensemble... Alors je laisse tomber les photos où l'on voit des personnes vivantes avant d'être considéré comme un dangereux terroriste ou un psychopathe potentiel... Retour à mes vieilles pierres et mes dalles tumulaires qui, alors que je ne me suis jamais caché pour faire mes photos, ne risquent pas de chinoiser... Pays des libertés? Pas sur !


A mon avis, Doisneau ou Cartier-Bresson, aujourd'hui, on les déférerait immédiatement devant le Juge d'instruction, non que je me compare à ces maîtres capteurs de lumière mais quand même, là on frise l'entrée dans l'antre de la Folie... Imaginez un Willy Ronis interdit de photographier ces ouvrières haranguant ses grévistes, Doisneau s'interdisant de prendre "le baiser de l'Hôtel de Ville"... ou tout amateur qui, comme moi, place certains clichés dans la presse... Ce n'est pas que l'information, c'est aussi la création que l'on assassine... Ah oui, on peut à la limite photographier les gens mais pas montrer les photos, c'est comme les stups, on peut consommer à condition de ne pas les détenir...

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