mercredi 8 février 2006

A la découverte des anciennes fortifications d’Arras


Arras tient une place privilégiée dans l’histoire du nord de la France : cité romaine capitale des Atrébates, capitale de l’Artois, ville martyre de la Première guerre mondiale, c’est quasiment toute l’histoire de France que l’on pourrait retrouver ici. Sous l’Hôtel de ville, des kilomètres de souterrains qui ont servi de carrière dès l’occupation des lieux et qui furent aussi autant de refuges lors des guerres. L’urbanisme arrageois est aussi très spécifique : c’est une ville double, une ville « civile » et une cité épiscopale, séparées par une muraille. Bref... Les remparts ont toujours été partie intégrante de son univers urbain. Les fouilles archéologiques entreprises sur la colline de Baudimont par le service archéologique municipal l’attestent.

Alain Salamagne, universitaire lillois, a produit ici un ouvrage de grande qualité car il reste aujourd’hui bien peu de vestiges de ce passé poliorcétique. Photos du plan-relief, gravures, plans anciens et de nombreux clichés révèlent ces vestiges mis à bas dès la fin du XIXe siècle, servant parfois aux expériences des officiers du Génie qui voulaient tester leurs explosifs. Ainsi, de véritables chefs-d’œuvre disparurent irrémédiablement, des pertes qui s’aggravèrent avec les bombardements allemands. Après le premier conflit mondial, on s’attacha à la restauration de l’Hôtel de ville comme des places dont l’architecture peut donner une idée de la décoration des portes monumentales qui donnaient accès à la ville quelques décennies plus tôt. Les photographies permettent aussi de remonter toute la stratigraphie des fortifications et propose de belles pages sur la « Belle inutile », citadelle voulue par Vauban plus pour surveiller la population que pour défendre les alentours.


Nord Patrimoine Editions, Cambrai, 1999, 120 pagesISBN 2-912961-08-4

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