jeudi 16 avril 2009

scandaleuse culture dunkerquoise

Bref, on fait vite le tour du musée des Beaux-Arts de Dunkerque... Très vite même...
Pour une fois, l'humble pérégrin que je suis décide de vaticiner ailleurs que sur les quais à la recherche de la mouette parfaite... Passant au marché encombré d'étals et de clients, un peu oppréssé, je me décide à pousser la porte d'entrée du musée des Beaux-Arts de Dunkerque. Après tout, cela fait longtemps que je n'y suis pas allé... et le temps passe vite... Première surprise, le prix : 4,5 euros... presque un paquet de clopes... Bon on paye et on déambule au rez-de-chaussée... La personne chargée de l'accueil est sympathique mais la caisse bugue, pas de ticket et galère pour trouver la monnaie: le musée n'a semble-t-il pas de pièces pour un rendu sur 10 euros, ni même de quoi rendre sur 5 d'ailleurs... On croit rêver... On entame donc la visite. Première bonne impression, la momie égyptienne du bas-Empire Romain est bien mise en valeur (mais on ne peut plus en faire le tour complet) et l'esquisse de la statue de Jean Bart de David d'Angers est sur un piedestal bien éclairé qui permet d'en faire le tour... Dans quelques vitrines, quelques objets chers aux Dunkerquois sont exposés : l'épée du bourreau de la ville, des poignées du cercueil de Jean Bart, quelques pièces d'orfévrerie... Plus loin, des objets ethniques épars puis une expo sur la foi... Bon, on avance, on passe dans un couloir sombre pour voir un curieux mélange : le Martin des Batailles sur l'inauguration de l'écluse de Mardyck sous un éclairage jaune pisseux, quelques tableaux, le portrait de Faulconnier et un exemplaire de son ouvrage sur Dunkerque puis au centre du musée, un vaste monument d'autosatsifaction sur la nouvelle politique de la ville et les projets de transformation de l'hypercentre dont on se demande ce que cela fait là et si cela n'aurait pas plus sa place dans le hall central de la Communauté Urbaine... On veut ensuite aller à l'étage voir les tableaux des XVII et XVIIIe siècles et là... c'est le drame.
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Deux chaises barrent l'accès... Du jamais vu pour moi qui ait souvent traîné mes guêtres dans ce musée dans ma prime enfance...
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Retour vers la caisse et l'on demande pourquoi cette interdiction. Sourires gênés... Un gardien accepte de monter à l'étage avec moi et fait le tour. A ce qu'il semble, cela fait au moins trois ans (selon les personnes avec qui j'ai discuté) que l'étage est fermé pour "rénovation"... Ce que je vois m'effraie. Les statues sont repoussées contre les murs. Les tableaux, là au moins éclairés par la lumière naturelle, sont soit sur les murs, soit posés au sol attendant un hypothètique accrochage... L'on se demande même si l'étage n'est pas devenu une extension de la réserve dont on suppose qu'elle doit recéler de véritables trésors. On y trouve à l'étage le premier buste de Jean Bart, celui de Voltaire... les grands tableaux classiques et ceux qui relatent l'histoire de la ville... A ce qu'il parait, je suis ce mercredi le 3e visiteur de la journée, et encore il n'est que 15h 30 passé... Je me doute que pour les personnes chargées de veiller aux salles, le temps doit être long... D'ailleurs, on ne se bouscule pas dans les allées du rez-de-chaussée... Alors je me dis que ce musée est à l'image de la vénérable momie qui m'a fait rêver dans mon enfance (et que j'aimerai tant avoir chez moi, c'est bête mais cette petite pretresse rouquine m'a toujours attiré)... Et de poser des questions aux édiles : vouloir faire de Dunkerque un pôle d'excellence pour l'art contemporain est une chose mais cela signifie-t-il qu'il faille abandonner tout ce qui n'est pas tendance, c'est-à-dire contemporain, abstrait et interprétable seulement par de rares initiés et soit disants élites? Ne privilégier que l'art abstrait (et parfois abscons) dans cette ville, n'est-ce-pas créer un apartheid culturel ?

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