du mois d’Avril et du poisson, des Rameaux et de Pâques 2009
«Voulons et ordonnons qu’en tous actes, registres, instruments, contrats, ordonnances, edicts, tant patentes que missives, et toute escripture privé, l’année commence doresénavant et soit comptée du premier jour de ce moys de janvier.»
Donné à Roussillon, le neufiesme jour d’aoust, l’an de grâce mil cinq cens soixante-quatre. Et de notre règne le quatriesme. Ainsi signé, le Roy en son Conseil. Sébastien de l’Aubespine."
C’est en ces termes qu’il fut décidé que désormais ce ne serait plus au mois d’avril que commencerait l’année civile mais en janvier. Le roi et la Cour étaient à Roussillon en Isère. Catherine de Médicis, profitant de la paix retrouvée entre partis catholique et protestant, avait entrepris un long voyage pour renforcer dans les provinces le sentiment monarchique. Il fallait asseoir l’autorité du jeune roi qui n’avait que 14 ans. La Cour s’installa à Lyon, mais une épidémie de peste l’obligea à trouver refuge dans le château de Roussillon quelques 50 km plus au sud. Le séjour fut agréable, interrompu par quelques séances de travail. Le souverain était accompagné de ses ministres, Michel de l’Hospital et Sébastien de l’Aubespine. On remit sur table une ordonnance relative à la police et à la justice du royaume que le Parlement de Paris avait refusé d’enregistrer. Au cours de ce voyage à travers les provinces, le constat fut fait que selon les coutumes et usages locaux, l’année commençait à des dates variables. tantôt Noël, tantôt Pâques, ou le 25 mars comme à Vienne, ou encore au 1er mars. Il semblait nécessaire pour l’unité du Royaume d’uniformiser cela. On ajouta un article 39 qui stipulait que l’année commencerait désormais le 1er janvier. Cette disposition fut appliquée plus ou moins rapidement : à Paris en 1567 et à Beauvais en 1580… Les nouvelles ne circulaient pas aussi vite qu’aujourd’hui, sans télévision et sans internet, et il fallait du temps avant qu’une loi fut promulguée…Quand on arriva au 1er avril 1565 certaines régions n’acceptèrent pas la nouvelle disposition. Ces irréductibles continuèrent à recevoir leurs contemporains avec de faux cadeaux, mottes de terre ou bottes de paille. Avec le temps les petits cadeaux d’avril se transformèrent en farces, blagues et canulars. Selon les corps de métiers, on envoyait les apprentis les moins dégourdis en leur demandant de rapporter des objets insolites tels que «la corde à lier le vent», «la passoire sans trou», et «la clef des champs» , «le bâton à un seul bout» ou de «l’huile de coude»…
Donné à Roussillon, le neufiesme jour d’aoust, l’an de grâce mil cinq cens soixante-quatre. Et de notre règne le quatriesme. Ainsi signé, le Roy en son Conseil. Sébastien de l’Aubespine."
C’est en ces termes qu’il fut décidé que désormais ce ne serait plus au mois d’avril que commencerait l’année civile mais en janvier. Le roi et la Cour étaient à Roussillon en Isère. Catherine de Médicis, profitant de la paix retrouvée entre partis catholique et protestant, avait entrepris un long voyage pour renforcer dans les provinces le sentiment monarchique. Il fallait asseoir l’autorité du jeune roi qui n’avait que 14 ans. La Cour s’installa à Lyon, mais une épidémie de peste l’obligea à trouver refuge dans le château de Roussillon quelques 50 km plus au sud. Le séjour fut agréable, interrompu par quelques séances de travail. Le souverain était accompagné de ses ministres, Michel de l’Hospital et Sébastien de l’Aubespine. On remit sur table une ordonnance relative à la police et à la justice du royaume que le Parlement de Paris avait refusé d’enregistrer. Au cours de ce voyage à travers les provinces, le constat fut fait que selon les coutumes et usages locaux, l’année commençait à des dates variables. tantôt Noël, tantôt Pâques, ou le 25 mars comme à Vienne, ou encore au 1er mars. Il semblait nécessaire pour l’unité du Royaume d’uniformiser cela. On ajouta un article 39 qui stipulait que l’année commencerait désormais le 1er janvier. Cette disposition fut appliquée plus ou moins rapidement : à Paris en 1567 et à Beauvais en 1580… Les nouvelles ne circulaient pas aussi vite qu’aujourd’hui, sans télévision et sans internet, et il fallait du temps avant qu’une loi fut promulguée…Quand on arriva au 1er avril 1565 certaines régions n’acceptèrent pas la nouvelle disposition. Ces irréductibles continuèrent à recevoir leurs contemporains avec de faux cadeaux, mottes de terre ou bottes de paille. Avec le temps les petits cadeaux d’avril se transformèrent en farces, blagues et canulars. Selon les corps de métiers, on envoyait les apprentis les moins dégourdis en leur demandant de rapporter des objets insolites tels que «la corde à lier le vent», «la passoire sans trou», et «la clef des champs» , «le bâton à un seul bout» ou de «l’huile de coude»…
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De cette évolution de 1564 il nous reste «le poisson d’avril». Les fausses étrennes, devenues de gentilles farces, sont semble-t-il un lointain souvenir de ces dates révolues. C’est l’interprétation la plus couramment adoptée.
D’aucuns prétendent que l’origine est différente et que le poisson d’avril est lié au fait que la lune sort du signe zodiacal des Poissons ; d’autres prétendent que l’origine serait dans le fait qu’avril étant encore en carême on ne mangeait alors que du poisson...
En Angleterre, le poisson d’avril se dit «april’s fool». C’est l’occasion de faire de nombreux gags. En Ecosse, c’est le traditionnel «hunt the gowk». Gowk c’est le coucou et chez nous on dit : «Ce n’est jamais avril si le coucou ne l’a pas dit !» ( Il n’a pas encore chanté dans notre région ! ) Dans ce pays, on envoyait l’idiot du village porter un message ; celui qui le recevait, envoyait le messager à une autre personne, et ainsi de suite jusqu’à ce que le messager finisse par ouvrir le message et lise ces mots «chasse le coucou un mile de plus !». Quand il revenait le soir, éreinté d’avoir couru pour rien toute la journée, les farceurs ayant organisé ce tour pendable, se réunissaient pour rire à ses dépens. La personne dupée était appelée «April gowk» : «coucou d’avril». Les Ecossais avaient ainsi beaucoup de plaisir à envoyer des personnes faire des courses idiotes, comme d’aller chercher des «dents de poule» ou du «lait de pigeon» ! Le 2 avril chez eux se nomme «Taily day». Il s’agit de réussir à donner un cadeau à une personne de son choix tout en essayant de lui coller dans le dos un petit panneau où il est écrit «Donnez un coup de pied aux fesses». En Belgique les enfants (et même les plus grands !) attachent un poisson en papier dans le dos de leurs camarades, de leurs parents, de leurs professeurs..
En Allemagne, on dit "April april" ou «Aprilscherz» et ce, au moment de faire sa blague ou juste après pour faire comprendre que c’est juste une blague !
Avril qui commence avec cet éclat de rire est le mois qui "ouvre" l'année, du latin aprire, ouvrir. Il partage avec février, la particularité de tenir son étymologie d’un verbe et non d’un dieu ou de sa place dans le calendrier. Avril n'est pas uniformément "tout nouveau tout beau". C'est un mois versatile, qui en dépit du calendrier tient encore largement de l'hiver, et dont les froids passagers, souvent pinçant, sont d'autant plus mal accueillis que l'on espérait en avoir fini avec eux, surtout après les derniers jours de mars et ses Vaqueirieu avec leur alternance de pluie de vent et de soleil.
D'où le dicton : «Il n'est si gentil mois d'avril qui n'ait son manteau de grésil». Parfois la neige s'ajoute au grésil : «Il n'est point d'avril si beau, qui n'ait neige à son chapeau.»
Ce rabiot de l'hiver, doit nous inciter à la prudence: «En avril, ne te découvre pas d'un fil.» Ou : «celui qui s'allège avant le mois de mai, certainement ne sait pas ce qu'il fait." Et en pays de langue d’oc : O mes d’obriéou quittés pas eu piéou »
Lune au périgée de sa valse autour de nous le 2 avril, et nœud lunaire, le 4, peuvent venir confirmer les dictons péremptoires du dimanche des Rameaux, tels celui qu’on trouve dans le Midi: «le dimanche des rameaux, le vent d’en bas, le « marin », mets tes tonneaux en garatas (au rebus)». Dans le Sud-Ouest on trouve : «Quand le vent est soulaïre, rinçons les verres ( = récolte moyenne)» et en Bretagne «Le vent d’en haut ( Nord) rinçons les tonneaux (=récolte abondante, de pommes bien sûr !)»
De cette évolution de 1564 il nous reste «le poisson d’avril». Les fausses étrennes, devenues de gentilles farces, sont semble-t-il un lointain souvenir de ces dates révolues. C’est l’interprétation la plus couramment adoptée.
D’aucuns prétendent que l’origine est différente et que le poisson d’avril est lié au fait que la lune sort du signe zodiacal des Poissons ; d’autres prétendent que l’origine serait dans le fait qu’avril étant encore en carême on ne mangeait alors que du poisson...
En Angleterre, le poisson d’avril se dit «april’s fool». C’est l’occasion de faire de nombreux gags. En Ecosse, c’est le traditionnel «hunt the gowk». Gowk c’est le coucou et chez nous on dit : «Ce n’est jamais avril si le coucou ne l’a pas dit !» ( Il n’a pas encore chanté dans notre région ! ) Dans ce pays, on envoyait l’idiot du village porter un message ; celui qui le recevait, envoyait le messager à une autre personne, et ainsi de suite jusqu’à ce que le messager finisse par ouvrir le message et lise ces mots «chasse le coucou un mile de plus !». Quand il revenait le soir, éreinté d’avoir couru pour rien toute la journée, les farceurs ayant organisé ce tour pendable, se réunissaient pour rire à ses dépens. La personne dupée était appelée «April gowk» : «coucou d’avril». Les Ecossais avaient ainsi beaucoup de plaisir à envoyer des personnes faire des courses idiotes, comme d’aller chercher des «dents de poule» ou du «lait de pigeon» ! Le 2 avril chez eux se nomme «Taily day». Il s’agit de réussir à donner un cadeau à une personne de son choix tout en essayant de lui coller dans le dos un petit panneau où il est écrit «Donnez un coup de pied aux fesses». En Belgique les enfants (et même les plus grands !) attachent un poisson en papier dans le dos de leurs camarades, de leurs parents, de leurs professeurs..
En Allemagne, on dit "April april" ou «Aprilscherz» et ce, au moment de faire sa blague ou juste après pour faire comprendre que c’est juste une blague !
Avril qui commence avec cet éclat de rire est le mois qui "ouvre" l'année, du latin aprire, ouvrir. Il partage avec février, la particularité de tenir son étymologie d’un verbe et non d’un dieu ou de sa place dans le calendrier. Avril n'est pas uniformément "tout nouveau tout beau". C'est un mois versatile, qui en dépit du calendrier tient encore largement de l'hiver, et dont les froids passagers, souvent pinçant, sont d'autant plus mal accueillis que l'on espérait en avoir fini avec eux, surtout après les derniers jours de mars et ses Vaqueirieu avec leur alternance de pluie de vent et de soleil.
D'où le dicton : «Il n'est si gentil mois d'avril qui n'ait son manteau de grésil». Parfois la neige s'ajoute au grésil : «Il n'est point d'avril si beau, qui n'ait neige à son chapeau.»
Ce rabiot de l'hiver, doit nous inciter à la prudence: «En avril, ne te découvre pas d'un fil.» Ou : «celui qui s'allège avant le mois de mai, certainement ne sait pas ce qu'il fait." Et en pays de langue d’oc : O mes d’obriéou quittés pas eu piéou »
Lune au périgée de sa valse autour de nous le 2 avril, et nœud lunaire, le 4, peuvent venir confirmer les dictons péremptoires du dimanche des Rameaux, tels celui qu’on trouve dans le Midi: «le dimanche des rameaux, le vent d’en bas, le « marin », mets tes tonneaux en garatas (au rebus)». Dans le Sud-Ouest on trouve : «Quand le vent est soulaïre, rinçons les verres ( = récolte moyenne)» et en Bretagne «Le vent d’en haut ( Nord) rinçons les tonneaux (=récolte abondante, de pommes bien sûr !)»
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Avec le dimanche des Rameaux les chrétiens commémorent l’entrée de Jésus à Jérusalem où il venait célébrer la pâque juive. Ce jour, les chrétiens font bénir des branches vertes, souvent des branches de buis, de lauriers ou d’oliviers. Ils en ornent les crucifix de leurs maisons ou ils les portent au cimetière sur les tombes de leurs défunts comme signe d’espérance et de foi en la résurrection.
Chez nous en Languedoc, ces rameaux sont appelés «rampaus» ou «rampals», c'est-à-dire «rameaux de palmes» par une vigoureuse contraction du latin ramus palmae. Cette fête est souvent marquée par le vent, avec quantité de dictons à ce sujet. Pour le moment c’est plutôt un temps pluvieux qui est annoncé : «Can ploou sul rompan, ploou sul boulan» . Le boulan, ou «volant» c’est le «fer volant , c'est-à-dire la faucille en langue d’Oc. Et : «S’il pleut sur les rameaux, Il pleut sur la faucille», donc sur la moisson ! Il faudra observer le temps de la fin juin, au moment de la fête de la musique et de la saint Jean. Voila pour nos «Pâques fleuries» comme on appelle ce jour.
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La semaine qui s’ouvre le 6 est appelée Semaine Sainte. Selon une croyance bien enracinée, cette semaine, en dépit de sa mobilité, est presque toujours placée sous le signe d’un temps exécrable. Normal puisque elle est fixée en fonction de la lune. On l’appelle la «semaine peigneuse». Le Vendredi le ciel pleure la mort de Jésus, alors que le dimanche jour de la résurrection, le soleil renaît.. «Semaine sainte toujours mouilleuse et venteuse» dit-on en Charente.
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La pleine lune du 9, la première pleine lune après l’équinoxe de printemps, détermine la date de Pâques. Cette fête qui peut fêtée indifféremment, selon les années, entre le 22 mars et le 25 avril, - ces deux dates étant toujours extrêmes - entraîne avec elle une série d’autres fêtes, tant avant qu’après, de Mardi-gras à l’Ascension et à la Pentecôte, et conditionne notre rythme de vie, étroitement liée au rythme de la lune. Qu’est-ce qui explique cette mobilité ? Le Concile de Nicée, en 325, a arrêté définitivement la date de Pâques : « âques est le dimanche qui suit le quatorzième jour de la lune (soit la peine lune) qui atteint cet âge au 21 mars (jour de l’équinoxe) ou immédiatement après» ou plus clairement : «le premier dimanche qui suit la première pleine lune après l’équinoxe de printemps». L’année solaire comportant douze mois ne concorde pas avec l’année lunaire qui, elle, en comporte plus ou moins treize. Aussi la première lune ne peut donc tomber qu’à des dates variables. La règle qui veut que Pâques soit systématiquement célébrée un dimanche, pour le rappel historique de l’évènement qu’elle rappelle, accroît encore la mobilité de cette fête. Afin de pallier aux difficultés que cette mobilité entraîne, certains ont proposé que Pâques soit fêtée comme Noël à une date fixe, le 8 avril, date présumée de la résurrection du Christ. Cette solution ne saurait faire l’unanimité puisqu’ainsi, Pâques tomberait rarement un dimanche. Il apparait souhaitable à d’autres de fêter Pâques le dimanche le plus proche du 8 avril. La mobilité ne serait certes pas supprimée, mais ainsi très largement limitée.
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Pour ce qui est du temps, alors qu’il ne faisait pas très beau à Noël, il est difficile de dire qu’il va faire beau pour Pâques. Le dicton connu «Noël au balcon Pâques aux tisons» ne semble valable que dans un sens !
Alors que nous aspirons tous à du beau temps après un hiver plutôt rigoureux et long, et parce que congés et vacances sont d’actualité, nous devons encore attendre, car «on n’est pas sorti de l’hiver qu’avril n’ait montré son derrière !» Or la lune nous réserve encore quelques mauvaises surprises, avec apogée et nœud lunaire les 16 et 17, précédant les si fameux saints de glace.
La nouvelle lune le 25, suivie du périgée le 28 introduisent la lunaison dite de la Lune Rousse, la période la plus redoutée des paysans. Du 25 avril au 24 mai cette année, elle va nous décliner tout son chapelet de dictons jusqu’aux très connus Mamert Servais et Pancrace , suivis des Rogations aujourd’hui disparues dans les réformes vaticanes, (du 18 au 20 mai cette année). Nous ne serons vraiment sortis d’affaire qu’à partir du 25 mai pour la saint Urbain. Je reviendrai dans une chronique plus ciblée sur ces deux évènements : saints de glace et lune rousse car ils valent à eux seuls un développement spécifique.
Ce n’est pas nouveau de souhaiter la pluie en avril et en général elle est bénéfique, même pour les truffes ! Un vieux dicton occitan nous dit : «Quand tout le mès d’abrieu plouriè, que tout lou mounde crédarié : « tout ès négat, tout ès perdut ! » encaro aurié pas prou plougut.». Traduction pour les «gens du Nord», - chez nous on dit «les Parisiens» - ( le Nord est à peine au-dessus de Montélimar ! «Quand tout le mois d’avril il pleuvrait, quand tout le monde s’écrierait : « tout est noyé, tout est perdu ! » encore il n’aurait pas assez plu.» On trouve aussi : «Abrieou a trento, se ploouvie trent’un, fariémaou en degun» «Avril a trente jours, s’il pleuvait trente et un jours, cela ne ferait mal à personne».
Avec le dimanche des Rameaux les chrétiens commémorent l’entrée de Jésus à Jérusalem où il venait célébrer la pâque juive. Ce jour, les chrétiens font bénir des branches vertes, souvent des branches de buis, de lauriers ou d’oliviers. Ils en ornent les crucifix de leurs maisons ou ils les portent au cimetière sur les tombes de leurs défunts comme signe d’espérance et de foi en la résurrection.
Chez nous en Languedoc, ces rameaux sont appelés «rampaus» ou «rampals», c'est-à-dire «rameaux de palmes» par une vigoureuse contraction du latin ramus palmae. Cette fête est souvent marquée par le vent, avec quantité de dictons à ce sujet. Pour le moment c’est plutôt un temps pluvieux qui est annoncé : «Can ploou sul rompan, ploou sul boulan» . Le boulan, ou «volant» c’est le «fer volant , c'est-à-dire la faucille en langue d’Oc. Et : «S’il pleut sur les rameaux, Il pleut sur la faucille», donc sur la moisson ! Il faudra observer le temps de la fin juin, au moment de la fête de la musique et de la saint Jean. Voila pour nos «Pâques fleuries» comme on appelle ce jour.
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La semaine qui s’ouvre le 6 est appelée Semaine Sainte. Selon une croyance bien enracinée, cette semaine, en dépit de sa mobilité, est presque toujours placée sous le signe d’un temps exécrable. Normal puisque elle est fixée en fonction de la lune. On l’appelle la «semaine peigneuse». Le Vendredi le ciel pleure la mort de Jésus, alors que le dimanche jour de la résurrection, le soleil renaît.. «Semaine sainte toujours mouilleuse et venteuse» dit-on en Charente.
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La pleine lune du 9, la première pleine lune après l’équinoxe de printemps, détermine la date de Pâques. Cette fête qui peut fêtée indifféremment, selon les années, entre le 22 mars et le 25 avril, - ces deux dates étant toujours extrêmes - entraîne avec elle une série d’autres fêtes, tant avant qu’après, de Mardi-gras à l’Ascension et à la Pentecôte, et conditionne notre rythme de vie, étroitement liée au rythme de la lune. Qu’est-ce qui explique cette mobilité ? Le Concile de Nicée, en 325, a arrêté définitivement la date de Pâques : « âques est le dimanche qui suit le quatorzième jour de la lune (soit la peine lune) qui atteint cet âge au 21 mars (jour de l’équinoxe) ou immédiatement après» ou plus clairement : «le premier dimanche qui suit la première pleine lune après l’équinoxe de printemps». L’année solaire comportant douze mois ne concorde pas avec l’année lunaire qui, elle, en comporte plus ou moins treize. Aussi la première lune ne peut donc tomber qu’à des dates variables. La règle qui veut que Pâques soit systématiquement célébrée un dimanche, pour le rappel historique de l’évènement qu’elle rappelle, accroît encore la mobilité de cette fête. Afin de pallier aux difficultés que cette mobilité entraîne, certains ont proposé que Pâques soit fêtée comme Noël à une date fixe, le 8 avril, date présumée de la résurrection du Christ. Cette solution ne saurait faire l’unanimité puisqu’ainsi, Pâques tomberait rarement un dimanche. Il apparait souhaitable à d’autres de fêter Pâques le dimanche le plus proche du 8 avril. La mobilité ne serait certes pas supprimée, mais ainsi très largement limitée.
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Pour ce qui est du temps, alors qu’il ne faisait pas très beau à Noël, il est difficile de dire qu’il va faire beau pour Pâques. Le dicton connu «Noël au balcon Pâques aux tisons» ne semble valable que dans un sens !
Alors que nous aspirons tous à du beau temps après un hiver plutôt rigoureux et long, et parce que congés et vacances sont d’actualité, nous devons encore attendre, car «on n’est pas sorti de l’hiver qu’avril n’ait montré son derrière !» Or la lune nous réserve encore quelques mauvaises surprises, avec apogée et nœud lunaire les 16 et 17, précédant les si fameux saints de glace.
La nouvelle lune le 25, suivie du périgée le 28 introduisent la lunaison dite de la Lune Rousse, la période la plus redoutée des paysans. Du 25 avril au 24 mai cette année, elle va nous décliner tout son chapelet de dictons jusqu’aux très connus Mamert Servais et Pancrace , suivis des Rogations aujourd’hui disparues dans les réformes vaticanes, (du 18 au 20 mai cette année). Nous ne serons vraiment sortis d’affaire qu’à partir du 25 mai pour la saint Urbain. Je reviendrai dans une chronique plus ciblée sur ces deux évènements : saints de glace et lune rousse car ils valent à eux seuls un développement spécifique.
Ce n’est pas nouveau de souhaiter la pluie en avril et en général elle est bénéfique, même pour les truffes ! Un vieux dicton occitan nous dit : «Quand tout le mès d’abrieu plouriè, que tout lou mounde crédarié : « tout ès négat, tout ès perdut ! » encaro aurié pas prou plougut.». Traduction pour les «gens du Nord», - chez nous on dit «les Parisiens» - ( le Nord est à peine au-dessus de Montélimar ! «Quand tout le mois d’avril il pleuvrait, quand tout le monde s’écrierait : « tout est noyé, tout est perdu ! » encore il n’aurait pas assez plu.» On trouve aussi : «Abrieou a trento, se ploouvie trent’un, fariémaou en degun» «Avril a trente jours, s’il pleuvait trente et un jours, cela ne ferait mal à personne».
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Prenons donc notre mal en patience ! Addissias !
Prenons donc notre mal en patience ! Addissias !
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Jean Mignot le 31 mars 2009
Jean Mignot le 31 mars 2009
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