mars 2008
Pendant longtemps mars fut le premier mois de l’année, en souvenir de Romulus premier roi légendaire de Rome qui se prétendait fils de Mars, dieu de la guerre. C’est donc lui qui nous vaut encore les noms des septième, huitième, neuvième, et dixième mois de notre année.
Commencer l’année à cette époque était bien plus proche de la réalité des saisons et du temps quand approche l’équinoxe de printemps, et que la durée du jour est égale à celle de la nuit, Mars est vraiment le mois qui marque le changement de saison, celui où la nature s’épanouit, même si c’est bien son compagnon, le mois d’avril, qui «ouvre» le renouveau de la nature (du latin aprire : ouvrir) et qui pour d’autres raisons a été à son tour le premier mois de l’année jusque sous Charles IX. J’ai souvent développé ce sujet dans mes chroniques, mais je le soulignerai encore car notre calendrier garde des traces si profondes qui ponctuent notre rythme mensuel des mois saisons, coutumes et traditions, si liés au rythme du soleil et de la lune, sans que nous y prêtions grande attention.
Je suis noble Mars florissant
Très gentil et très vertueux ;
En moy vient bien fructifiant
Car je suis large et plantureux,
Et Karesme le glorieux
Est en mon règne, si je vous dys
Que je suis en mon temps vigoreux
Pour avancer tous mes amys… ;
Grand calendrier des Bergers. 1496
Les rites anciens, issus du paganisme, des cultes ou des mœurs des peuplades, ou du christianisme, ont instauré des fêtes et des célébrations qui ont souvent donné jour à nos vieux dictons sur le temps qu’il fait.
Avec ces trois semaines d’hiver finissant et son unique semaine de printemps où vont s’affronter chaud, soleil, gelées, pluies froides, vents violents, grêle et parfois neige, mars est le mois le plus capricieux de l’année. «Mars qui rit malgré les averses, prépare en secret le printemps».
La vie reprend avec ardeur dans les champs. C’est le mois de la taille des fruitiers et de la vigne : «Taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de Mars». Mais on taille en lune descendante, donc il vaudra mieux le faire après le 14 mars, comme le recommandent les différents calendriers de jardinage avec la lune.
C’est prudent, car le début mars s’annonce encore froid dans les dix premiers jours alors que nous serions tentés cette année de croire qu’il en est fini de l’hiver.
Donc après le 14, finissez de tailler vos rosiers et vos fruitiers, et terminez la taille de la vigne. Et comme le 16 mars on fête les Rameaux, c’est le meilleur moment pour tailler les oliviers. La taille faite dans ces jours où la lune sera descendante permettra aux jeunes poussent qui sortiront après cette taille de ne plus subir les attaques des gelées matinales de l’hiver, même si les saints de glace sont encore à venir au cours des deux prochains mois, et même si les fameux «jours de la vache» les «vaqueirieu» dont parle Mistral ne sont pas encore passés
La coïncidence du cycle lunaire avec la fête du grand saint Grégoire, le 12 mars, nous vaut ce proverbe : «A la saint Grégoire, taille ta vigne pour boire, et tond le mouton si tu veux m’en croire»
Ce Grégoire élu pape en 590, n’est pas celui qui a donné son nom à notre calendrier. Celui-là fut l’artisan de la grande réforme liturgique chrétienne et le créateur du «chant grégorien».
Les oiseaux migrateurs seront bientôt de retour et on va entendre les premiers chants du coucou et de l’alouette. Les grands dormeurs, hérissons, marmottes, chauves-souris et aussi crapauds, vont se réveiller, et tout ce qui est vivant va participer au renouveau général.
Les sautes d’humeur du temps de ce mois appellent à la prudence : «Ce que mars couve, on le sait après son trente et unième jour.» Ou encore : «Soit au commencement, soit à la fin, mars nous montrera son venin.»
Le commencement, ce sont les trois premiers jours, appelés «jours de remarque». Ils sont censés présager dans certaines régions le temps à venir : le premier jour le temps de mai, le deuxième jour, le temps d’avril, et le troisième jour, le temps de mars.
Ainsi dit-on : «Pluie au premier mars, pluie au premier mai». En Ille et Vilaine, on trouve ce dicton : «S’il pleut à la saint Aubin, il n’y aura ni foin ni lin», alors qu’en Aquitaine on dit : «A la saint Aubin, c’est du vin quand le buisson goutte au matin» et en Dordogne : «S’il pleut à la saint Aubin, l’eau sera plus chère que le vin».
La pluie en ce début de mois est en général trop précoce, sauf pour les vignerons : «Toujours la saint Aubin nous garde quelque chose en son pépin».
Saint Aubin (469-550) fêté le 1er mars, était un évêque d’Angers qui combattit véhémentement la tradition franque des mariages entre frères et sœurs.
Le 6 mars, pour la sainte Colette, on a coutume de dire : «à la sainte Colette, on voit à vue d’œil, au sureau pousser la feuille» ce qui parait fort bien observé. Tout comme les propriétés de cet arbre qui a des vertus thérapeutiques et éloigne les mouches et les moustiques.
La nouvelle lune se produit à 17h14 (TU) le 7 mars. Ce jour-là, dans certains endroits, on fête Saint Thomas d’Aquin (1228 – 1274) car c’est le jour de sa mort, alors qu’il est inscrit dans nos calendriers «modernisés» au 28 janvier, jour de translation de son corps d’Italie à Toulouse, dans l’église des Jacobins où il repose depuis 1369. A moins qu’on ait confondu avec Thomas Szombathely un célèbre théologien hongrois décédé ce même jour en 1488.
Saint Thomas, Théologien et Philosophe est surnommé «le docteur Angélique». Il enseigna surtout à Paris. Léon XIII le nomma patron des écoles catholiques. Il est aussi le patron des libraires et des éditeurs, des théologiens et des philosophes, des étudiants et des universités. «De Saint Thomas à la Sainte Mathilde ( le 14 mars ) le temps est à la neige souvent». En Guyenne on dit : «Pour la saint Thomas plante tes pommes de terre si tu en as !»
C’est aussi ce 7 mars la fête de saint Véronique qui marque un tournant dans l’évolution du temps : «A la sainte Véronique, le soleil à l’hiver fait la nique» ou encore «A la sainte Véronique, les marchands de marrons plient boutique.»
Il est amusant de rappeler que l’étymologie de Véronique vient du grec : vera icon – vraie image. Il ne me semble donc pas abusif de dire que Véronique est un «surnom» donné à une sainte femme qui s’appelait autrement. Elle aurait essuyé le visage de Jésus lors de sa montée au calvaire. Le linge ayant gardé l’empreinte du visage, cette femme est devenue Véronique. Elle est la patronne des lingères. Je n’ai pas recherché le lien avec les passes de «véronique» si belles et si bien connues des aficionados de tauromachie.
Le premier quartier de la lune est à 10h46 le 14 mars et le premier jour de la lune descendante. En Alsace on dit «Pluie de Sainte Mahaut n’est jamais trop tôt». Mathilde dite Mahaud ( morte en 968) était reine de Germanie.
Le 20 mars à 5h 48 nous sommes à l’équinoxe de printemps. Jusqu’en 2043 le printemps astronomique commencera toujours le 20 mars, et en 2044 ce sera le 19 mars, pour la première fois depuis 1796. Remarquons néanmoins qu’en 2011, l’équinoxe tombera le 20 mars à 23h21 ( TU ) soit à nos montres à 0h21 le 21 mars… !
On ne comptait jadis que deux saisons, l’été et l’hiver, puis trois avec le printemps. Les Grecs introduisirent l’automne que les Romains et les Gaulois adoptèrent. Au Moyen-Age, déphasage du calendrier aidant, l’hiver ne commençait qu’à la Chandeleur le 2 février, et le printemps aux «saints de glace» en mai. L’été à l’Assomption le 15 août, et l’automne à la sainte Elisabeth, le 19 novembre. La lune suscitait une grande méfiance. On lui prêtait une grande influence, alors qu’aujourd’hui on ne croit qu’à la «photo satellite». Il suffit de regarder, les phases de la lune sur le calendrier et, dans les jardins, les plantes et les oiseaux, pour dire que nos ancêtres n’avaient pas tout à fait tort. Ce n’est peut-être pas très scientifique ! Encore que le calcul des cycles et phases de la lune relève bien d’autre chose que de la simple observation ! sans parler des marées !
Nous n’oublierons pas le «printemps des poètes» fête d’invention récente, dont les vrais poètes avaient inscrit l’invention dans leurs vers il y a bien longtemps, sans parler des élections de cette année, comme à l’époque où Théophile Gautier écrivait Emaux et Camées. Mars poursuit sa route et nous prépare des lendemains qui chantent, sans parti pris… ! Voyez plutôt :
Tandis qu'à leurs œuvres perversesLes hommes courent haletants,Mars qui rit, malgré les averses,Prépare en secret le printemps.
Voilà une note gaie et pleine d’espoir avec la pleine lune le 21 mars à 18h40 et la fête de Pâques le 23 mars.
Il est rare que Pâques tombe si tôt dans l’année. Les trois dernières fois, ce fut en 1845, 1856 et 1913. La prochaine fois ce sera en 2160 !!!
La courbe de la lune sera à son périgée ( le plus près de la terre c'est-à-dire à 366298 km ) le 10 mars et à son apogée ( à 405092 km de la terre) le 26 mars.
Le 29 mars ce sera le dernier quartier de la lune.
Nous entrerons dans la période de «l’heure d’été» le 30 mars, c'est-à-dire qu’il faut ajouter deux heures depuis 1h ( TU) pour passer à l’heure légale. Pour nous, nous avancerons nos montres de 1 heure seulement puisque nous sommes déjà à une heure d’avance sur le TU ( Temps Universel).
Nous reviendrons à «l’heure d’hiver» le 26 octobre prochain.
La fin de ce mois, ce seront les fameux «Vaqueirieu», les jours de la vache qui sont si redoutés dans le monde paysan et qui sont les trois ou quatre derniers jours du mois, avec une belle histoire qui à elle seule mérite une chronique. Vous lirez celle des années précédentes sur ce sujet.
Il faut s’activer pour les travaux des champs, et cette année encore, les recommandations de nos vieux proverbes pourraient bien convenir et correspondre au cycle lunaire. «Au vingt cinq mars, prés et treilles tu nettoieras, ou la peau du dos y laisseras."
Avec le passage à l’heure d’été, à plus forte raison, plus de veillées ni de travail à la lueur des chandelles : «Le vingt-cinq mars, le compagnon rend la chandelle à son patron.»
Théophile Gautier nous offre une belle conclusion :
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Commencer l’année à cette époque était bien plus proche de la réalité des saisons et du temps quand approche l’équinoxe de printemps, et que la durée du jour est égale à celle de la nuit, Mars est vraiment le mois qui marque le changement de saison, celui où la nature s’épanouit, même si c’est bien son compagnon, le mois d’avril, qui «ouvre» le renouveau de la nature (du latin aprire : ouvrir) et qui pour d’autres raisons a été à son tour le premier mois de l’année jusque sous Charles IX. J’ai souvent développé ce sujet dans mes chroniques, mais je le soulignerai encore car notre calendrier garde des traces si profondes qui ponctuent notre rythme mensuel des mois saisons, coutumes et traditions, si liés au rythme du soleil et de la lune, sans que nous y prêtions grande attention.
Je suis noble Mars florissant
Très gentil et très vertueux ;
En moy vient bien fructifiant
Car je suis large et plantureux,
Et Karesme le glorieux
Est en mon règne, si je vous dys
Que je suis en mon temps vigoreux
Pour avancer tous mes amys… ;
Grand calendrier des Bergers. 1496
Les rites anciens, issus du paganisme, des cultes ou des mœurs des peuplades, ou du christianisme, ont instauré des fêtes et des célébrations qui ont souvent donné jour à nos vieux dictons sur le temps qu’il fait.
Avec ces trois semaines d’hiver finissant et son unique semaine de printemps où vont s’affronter chaud, soleil, gelées, pluies froides, vents violents, grêle et parfois neige, mars est le mois le plus capricieux de l’année. «Mars qui rit malgré les averses, prépare en secret le printemps».
La vie reprend avec ardeur dans les champs. C’est le mois de la taille des fruitiers et de la vigne : «Taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de Mars». Mais on taille en lune descendante, donc il vaudra mieux le faire après le 14 mars, comme le recommandent les différents calendriers de jardinage avec la lune.
C’est prudent, car le début mars s’annonce encore froid dans les dix premiers jours alors que nous serions tentés cette année de croire qu’il en est fini de l’hiver.
Donc après le 14, finissez de tailler vos rosiers et vos fruitiers, et terminez la taille de la vigne. Et comme le 16 mars on fête les Rameaux, c’est le meilleur moment pour tailler les oliviers. La taille faite dans ces jours où la lune sera descendante permettra aux jeunes poussent qui sortiront après cette taille de ne plus subir les attaques des gelées matinales de l’hiver, même si les saints de glace sont encore à venir au cours des deux prochains mois, et même si les fameux «jours de la vache» les «vaqueirieu» dont parle Mistral ne sont pas encore passés
La coïncidence du cycle lunaire avec la fête du grand saint Grégoire, le 12 mars, nous vaut ce proverbe : «A la saint Grégoire, taille ta vigne pour boire, et tond le mouton si tu veux m’en croire»
Ce Grégoire élu pape en 590, n’est pas celui qui a donné son nom à notre calendrier. Celui-là fut l’artisan de la grande réforme liturgique chrétienne et le créateur du «chant grégorien».
Les oiseaux migrateurs seront bientôt de retour et on va entendre les premiers chants du coucou et de l’alouette. Les grands dormeurs, hérissons, marmottes, chauves-souris et aussi crapauds, vont se réveiller, et tout ce qui est vivant va participer au renouveau général.
Les sautes d’humeur du temps de ce mois appellent à la prudence : «Ce que mars couve, on le sait après son trente et unième jour.» Ou encore : «Soit au commencement, soit à la fin, mars nous montrera son venin.»
Le commencement, ce sont les trois premiers jours, appelés «jours de remarque». Ils sont censés présager dans certaines régions le temps à venir : le premier jour le temps de mai, le deuxième jour, le temps d’avril, et le troisième jour, le temps de mars.
Ainsi dit-on : «Pluie au premier mars, pluie au premier mai». En Ille et Vilaine, on trouve ce dicton : «S’il pleut à la saint Aubin, il n’y aura ni foin ni lin», alors qu’en Aquitaine on dit : «A la saint Aubin, c’est du vin quand le buisson goutte au matin» et en Dordogne : «S’il pleut à la saint Aubin, l’eau sera plus chère que le vin».
La pluie en ce début de mois est en général trop précoce, sauf pour les vignerons : «Toujours la saint Aubin nous garde quelque chose en son pépin».
Saint Aubin (469-550) fêté le 1er mars, était un évêque d’Angers qui combattit véhémentement la tradition franque des mariages entre frères et sœurs.
Le 6 mars, pour la sainte Colette, on a coutume de dire : «à la sainte Colette, on voit à vue d’œil, au sureau pousser la feuille» ce qui parait fort bien observé. Tout comme les propriétés de cet arbre qui a des vertus thérapeutiques et éloigne les mouches et les moustiques.
La nouvelle lune se produit à 17h14 (TU) le 7 mars. Ce jour-là, dans certains endroits, on fête Saint Thomas d’Aquin (1228 – 1274) car c’est le jour de sa mort, alors qu’il est inscrit dans nos calendriers «modernisés» au 28 janvier, jour de translation de son corps d’Italie à Toulouse, dans l’église des Jacobins où il repose depuis 1369. A moins qu’on ait confondu avec Thomas Szombathely un célèbre théologien hongrois décédé ce même jour en 1488.
Saint Thomas, Théologien et Philosophe est surnommé «le docteur Angélique». Il enseigna surtout à Paris. Léon XIII le nomma patron des écoles catholiques. Il est aussi le patron des libraires et des éditeurs, des théologiens et des philosophes, des étudiants et des universités. «De Saint Thomas à la Sainte Mathilde ( le 14 mars ) le temps est à la neige souvent». En Guyenne on dit : «Pour la saint Thomas plante tes pommes de terre si tu en as !»
C’est aussi ce 7 mars la fête de saint Véronique qui marque un tournant dans l’évolution du temps : «A la sainte Véronique, le soleil à l’hiver fait la nique» ou encore «A la sainte Véronique, les marchands de marrons plient boutique.»
Il est amusant de rappeler que l’étymologie de Véronique vient du grec : vera icon – vraie image. Il ne me semble donc pas abusif de dire que Véronique est un «surnom» donné à une sainte femme qui s’appelait autrement. Elle aurait essuyé le visage de Jésus lors de sa montée au calvaire. Le linge ayant gardé l’empreinte du visage, cette femme est devenue Véronique. Elle est la patronne des lingères. Je n’ai pas recherché le lien avec les passes de «véronique» si belles et si bien connues des aficionados de tauromachie.
Le premier quartier de la lune est à 10h46 le 14 mars et le premier jour de la lune descendante. En Alsace on dit «Pluie de Sainte Mahaut n’est jamais trop tôt». Mathilde dite Mahaud ( morte en 968) était reine de Germanie.
Le 20 mars à 5h 48 nous sommes à l’équinoxe de printemps. Jusqu’en 2043 le printemps astronomique commencera toujours le 20 mars, et en 2044 ce sera le 19 mars, pour la première fois depuis 1796. Remarquons néanmoins qu’en 2011, l’équinoxe tombera le 20 mars à 23h21 ( TU ) soit à nos montres à 0h21 le 21 mars… !
On ne comptait jadis que deux saisons, l’été et l’hiver, puis trois avec le printemps. Les Grecs introduisirent l’automne que les Romains et les Gaulois adoptèrent. Au Moyen-Age, déphasage du calendrier aidant, l’hiver ne commençait qu’à la Chandeleur le 2 février, et le printemps aux «saints de glace» en mai. L’été à l’Assomption le 15 août, et l’automne à la sainte Elisabeth, le 19 novembre. La lune suscitait une grande méfiance. On lui prêtait une grande influence, alors qu’aujourd’hui on ne croit qu’à la «photo satellite». Il suffit de regarder, les phases de la lune sur le calendrier et, dans les jardins, les plantes et les oiseaux, pour dire que nos ancêtres n’avaient pas tout à fait tort. Ce n’est peut-être pas très scientifique ! Encore que le calcul des cycles et phases de la lune relève bien d’autre chose que de la simple observation ! sans parler des marées !
Nous n’oublierons pas le «printemps des poètes» fête d’invention récente, dont les vrais poètes avaient inscrit l’invention dans leurs vers il y a bien longtemps, sans parler des élections de cette année, comme à l’époque où Théophile Gautier écrivait Emaux et Camées. Mars poursuit sa route et nous prépare des lendemains qui chantent, sans parti pris… ! Voyez plutôt :
Tandis qu'à leurs œuvres perversesLes hommes courent haletants,Mars qui rit, malgré les averses,Prépare en secret le printemps.
Voilà une note gaie et pleine d’espoir avec la pleine lune le 21 mars à 18h40 et la fête de Pâques le 23 mars.
Il est rare que Pâques tombe si tôt dans l’année. Les trois dernières fois, ce fut en 1845, 1856 et 1913. La prochaine fois ce sera en 2160 !!!
La courbe de la lune sera à son périgée ( le plus près de la terre c'est-à-dire à 366298 km ) le 10 mars et à son apogée ( à 405092 km de la terre) le 26 mars.
Le 29 mars ce sera le dernier quartier de la lune.
Nous entrerons dans la période de «l’heure d’été» le 30 mars, c'est-à-dire qu’il faut ajouter deux heures depuis 1h ( TU) pour passer à l’heure légale. Pour nous, nous avancerons nos montres de 1 heure seulement puisque nous sommes déjà à une heure d’avance sur le TU ( Temps Universel).
Nous reviendrons à «l’heure d’hiver» le 26 octobre prochain.
La fin de ce mois, ce seront les fameux «Vaqueirieu», les jours de la vache qui sont si redoutés dans le monde paysan et qui sont les trois ou quatre derniers jours du mois, avec une belle histoire qui à elle seule mérite une chronique. Vous lirez celle des années précédentes sur ce sujet.
Il faut s’activer pour les travaux des champs, et cette année encore, les recommandations de nos vieux proverbes pourraient bien convenir et correspondre au cycle lunaire. «Au vingt cinq mars, prés et treilles tu nettoieras, ou la peau du dos y laisseras."
Avec le passage à l’heure d’été, à plus forte raison, plus de veillées ni de travail à la lueur des chandelles : «Le vingt-cinq mars, le compagnon rend la chandelle à son patron.»
Théophile Gautier nous offre une belle conclusion :
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : "Printemps, tu peux venir !"
Jean Mignot
le 29 février 2008
Domaine de Cruviers-Larnac
Route de Saint Ambroix
30700 Uzès
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