dimanche 6 janvier 2008

Des canons vers la mer

Il est adossé à la côte, posé sur le sable de l’embouchure de la Slack. Le fort d’Ambleteuse est d’une importance capitale : ses feux couvrent un abri portuaire coincé entre les falaises abruptes du Boulonnais, un havre rare pour le mouillage. Ancienne position anglaise, Henri VIII y construisit une citadelle à cinq bastions et de deux forts.



Devenu français, Ambleteuse fait l’objet de toute l’attention de Vauban qui édifie le fort entre 1685 et 1690. Edifié sur l’estran, il est typique des forts à la mer de l’ingénieur français. L’accès est protégé par la mer à marée haute qui vient lécher la base de ses murs. Quand celle-ci se retire, l’on s’aperçoit qu’il est devancé par un entablement rocheux large et glissant. Il oblige les assaillants à se découvrir en leur interdisant un échouage pour débarquer au plus près.

Le fort se compose de trois batteries aux missions distinctes : la batterie basse, semi-circulaire, doit tirer dans les coques des navires pour les envoyer par le fond. La tour abrite une batterie haute tirant pour démâter. Entre les deux s’ajoute une batterie intermédiaire sous casemate dont deux meurtrières regardent vers l’arrière-pays, renforçant la défense.
La batterie connaît un regain d’activité lors du Camp de Boulogne puis elle est intégrée au Mur de l’Atlantique par les Allemands. Jugeant la position intéressante, ils y ajoutent une casemate bétonnée complétant des batteries d’artillerie lourde cachées dans l’estuaire de la Slack.

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