samedi 17 février 2007

Une belle inititative qui allie école et mémoire

Au LP Jean-Monnet, on restaure le mémorial Léon Trulin

Jeudi, Dominique Plancke, conseiller municipal chargé du patrimoine, s’est rendu au lycée professionnel Jean-Monnet pour suivre les avancées du marché passé avec le lycée : la restauration du mémorial Léon Trulin, oeuvre d’art datant de 1920, situé dans l’allée des Combattants, à la citadelle.L’inauguration de cette « rénovation » dans les règles de l’art est prévue le 5 mai.Le proviseur, M. Dangréau, le conseiller principal d’éducation, M. Marcel, et le professeur d’enseignement professionnel en structure métallique M. Bahij, ont insisté sur la sérieuse mobilisation des dix élèves âgés de 16 et 18 ans, sortant de 3e SEGPA, en 1r e année de CAP de structure métallique. Ils ont véritablement établi un bureau d’études et travaillé dans les règles de l’art en véritables techniciens. Ils ont démonté les six lettres « T r u l i n », les ont nettoyées, les ont rechargées en matière, les ont martelées à la forge et ont positionné les pattes qui ont été soudées. Une peinture métallisée traitée anticorrosion (garantie pour une centaine d’années) est prévue. À ce jour, la lettre T est totalement achevée. « Chaque lettre d’acier demande une trentaine d’heures de travail manuel », estime le professeur. Les élèves sont très motivés et se sentent valorisés par cette action, à la fois travail de restauration professionnelle et travail d’études transversal, principalement en histoire, en géographie et en français où un CD est en cours d’élaboration, présentant le parcours de Léon Trulin. « Nous avons beaucoup de retours des parents d’élèves, qui suivent avec beaucoup d’intérêt l’évolution des travaux, proposés à l’initiative de l’équipe éducative de la ville de Lille. » Dominique Plancke, satisfait des compétences des élèves mises en oeuvre, a retracé brièvement l’histoire de ce personnage emblématique de Lille à l’époque de la Première Guerre mondiale. D’origine belge, Léon Trulin fut à 18 ans agent de renseignements travaillant pour les Anglais contre l’armée allemande.Trahi, il fut condamné à mort et exécuté le 8 novembre 1915. Sur la stèle du mémorial en 1931, on peut lire cette phrase, tirée de sa dernière lettre écrite la veille de sa mort : « Je pardonne à tout le monde, amis et ennemis ; je fais grâce parce qu’on ne me la fait pas. » Léon Trulin figure également parmi les fusillés lillois au monument à l’angle des boulevards Vauban-Liberté et au cimetière de l’Est. Près de l’opéra, la place Léon-Trulin compte un monument en bronze qui était auparavant avenue du Peuple Belge.Rendez-vous le 5 mai pour l’inauguration du mémorial restauré. • L. C

In LA VOIX DU NORD, édition de Lille, 17 février 2007

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