mercredi 14 février 2007

Le lifting de Notre-Dame de la Treille durera cinq mois

Depuis lundi, un échafaudage naît sur la façade de la cathédrale Notre-Dame de la Treille. Pendant près de cinq mois, les quelque 90 tirants de cette façade vont être remplacés. L’opération fait suite à la détérioration d’une dizaine de ces tiges d’acier, constatée en avril 2004. Impressions.

PAR STÉPHANE LEULIER
lille@lavoixdunord.fr

« Déjà. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que le ballet de casques de chantier ne se remette en marche, à mes pieds. Avant de toucher à mon nouveau visage, ma façade, ils doivent d’abord l’encadrer d’un échafaudage aussi imposant que la surface à retravailler. Jusqu’à la hauteur de l’arc principal, pour être précise. Et si le mode opératoire d’un lifting, pour une dame lambda, excédera rarement quatre heures, c’est une autre paire de manche, pour moi. Cinq mois. Peut-être un peu moins. Enfin, on verra bien… La première entreprise est arrivée hier. Elle repartira d’ici deux à trois semaines, si tout se passe bien. La société Eiffel entrera alors dans le vif du sujet, l’opération en elle-même : le remplacement de mes tirants. Ce sont des tiges en acier inoxydable qui accompagnent et stabilisent l’ossature de béton. Les fines cicatrices de mon visage recomposé.Je l’ai bien attendu, pourtant, mon bel achèvement, mon inauguration, le 19 décembre 1999.


Lasse. À croire qu’on ne peut renier son âge, que je ne peux oublier ma première pierre et l’année 1854.Lent processus Ce qui me taraude ? Des ingénieurs spécialisés s’y sont penchés. On s’est rendu compte, en avril 2004, qu’une dizaine de mes tirants s’étaient brisés. Déclaration de sinistre. L’assurance du diocèse entre en jeu. Et les ingénieurs, donc, commencent à étudier ces morceaux d’acier. Un lent processus. Mais je les comprends. Après tout, l’opération de remplacement avoisine le million d’euros. Il va bien falloir savoir à quel endroit le bât a blessé. Et vers qui se retourner.Selon Alain Bertrand, l’économe diocésain, tout porte à croire que les tirants auraient rendu leur dernier soupir durant l’hiver 2003-2004. Les variations de température auraient eu raison de leurs résistances. Moi, je n’en sais rien. Mais je le crois, quand il glisse que c’est "une prouesse technique", qu’il annonce que les travaux devraient être finis pour fin juin, début juillet.En attendant, une grande partie de mon parvis haut ainsi que de mon emmarchement se sont transformés en périmètre de sécurité. Heureusement, les accès par les portails latéraux de ma façade ont été préservés. Les croyants, le public peuvent toujours venir profiter de ma chaleur, m’admirer. Même si, à l’intérieur, un échafaudage va aussi être installé.Au fond, rien ne change. Il faut toujours souffrir pour être belle. Surtout avec les années. » •

Traditions et nouvelle contemporanéité »

« Un livre, qui plus est réalisé par des jeunes, qui permettra non seulement de découvrir la cathédrale mais aussi l’héritage religieux de notre région ».C’est en ces termes que le chanoine Beils, recteur de la cathédrale, a salué l’ouvrage que viennent de publier les éditions Bayard. En une petite soixantaine de pages abondamment et joliment illustrées, l’équipe de jeunes chercheurs (moyenne d’âge : 25 ans), attachés d’une manière ou d’une autre à la cathédrale et emmenés par Yohann Travet – enseignant en histoire-géographie à Cambrai et doctorant en histoire contemporaine –, proposent une visite mêlant l’historique, l’artistique et le spirituel. Voici les huit chapelles et le chemin vers l’autel, voici le retable du Rosaire et les vitraux, et la façade, longtemps « blessée dans son inachèvement », comme dit un jour Mgr Defois, et aujourd’hui retrouvée. Une chronologie, quelques notes sur le Centre d’art sacré contemporain et les (futures) orgues font de cet ouvrage un guide complet, mené de fort belle manière. •


> « Notre-Dame de la Treille. Traditions et contemporanéité ». 9,50 E (prix de lancement, 8 E).


in LA VOIX DU NORD, édition de Lille, 14 février 2007

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