Quinze hectares du littoral entrent au conservatoire
Un trésor caché dans les dunes ? Et si le trésor, c’était les dunes elles-mêmes. C’est le sentiment de tous ceux qui étaient venus officialiser hier la cession de quinze hectares de dunes de l’est Dunkerquois au Conservatoire du littoral.
PAR LAURENT GUENNEUGUES
« Il y a plusieurs façons de se servir d’un trésor : le protéger dans un coffre en Suisse… Nous, on a décidé de le faire partager », plaisantait le maire de Leffrinckoucke, Bernard Weisbecker, au moment de conclure la cession.Car les dunes sont un trésor de double nature.
Historique d’abord avec la batterie de Zuydcoote et le fort de Leffrinckoucke, témoins de l’embarquement des forces alliées en 1940. Écologique ensuite avec la présence de nombreuses espèces végétales.Au total, ce sont quinze hectares que le Conservatoire du littoral a acquis hier et dont le département du Nord assurera la gestion. Deux hectares de dunes ont été donnés par la commune de Leffrinckoucke. Treize autres, incluant le petit bois de Leffrinckoucke, ont été cédés par la communauté urbaine de Dunkerque à un prix dérisoire : « Ça fait partie de notre politique de développement durable. On essaie de trouver l’équilibre avec la politique industrielle et l’emploi », avance Philippe Waghemacker, président du groupe majoritaire de la CUD.
Sabler le champagne
L’adjointe leffrinckouckoise, Muriel Allaert, ancienne présidente de l’ADELE (Association de défense de l’environnement du littoral est), peut « sabler » le champagne, soulignant « le travail militant mené depuis longtemps par l’association pour bloquer l’urbanisation du littoral ». Le nouveau propriétaire veut mettre en valeur son acquisition, mais pas en bétonnant. « Notre volonté, c’est de restaurer, d’aménager et d’ouvrir cet espace au public dans de bonnes conditions de sécurité et de confort », explique Christophe Lefebvre, délégué Manche - mer du Nord du Conservatoire du littoral. Cet établissement public créé en 1975, basé à Wimeureux dans la région, veille à la protection des espaces naturels sur les rivages maritimes. Il aime pouvoir s’appuyer sur la population.La batterie militaire de Leffrinckoucke a été affectée au Conservatoire du littoral par le ministère de la Défense début 2006 : « Si nous, on restaure, ça risque d’être dégradé. Si c’est fait par une association locale, ils seront ensuite les gardiens de la batterie. L’exemple à suivre, c’est celui du Fort de la Crèche au nord de Boulogne. Une association s’est créée pour restaurer le site en organisant des chantiers d’insertion. » Même volonté affichée par Jean Schepman, le vice-président du conseil général : « La première pédagogie doit se faire avec les acteurs locaux. C’est en connaissant la richesse du site qu’on l’aime et qu’on peut le faire aimer aux touristes. »
LA VOIX DU NORD, édition de Dunkerque 08-12-2006
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