Les séparés (n'écris pas!)
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !
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Etienne Roda-Gil? Julien Clerc? Parce que il me semble qu'on l'a souvent entendu et pourtant, c'est d'une poétesse de la région, Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859), native de Douai qui fut aussi comédienne et Cantatrice, que le sus-nommé chanteur a permis un peu de redécouvrir... Trop peu évoquée, elle qui avait su séduire les plus grands auteurs parmi lesquels Lamartine, Vigny, Hugo et même Baudelaire auprès de qui elle était la seule femme à trouver grâce.
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