Le Corps de réaction rapide a pris ses nouveaux quartiers à la Citadelle

Trois ans déjà que le quartier général du Corps de réaction rapide France rêvait de pendre la crémaillère à la Citadelle. Depuis lundi, c’est chose faite. La collaboration entre l’Établissement du génie de Lille et les architectes des Monuments historiques a permis aux vieux bâtiments conçus par Vauban de se plier aux exigences de l’Otan.

PAR JULIEN LÉCUYER
lille@lavoixdunord.fr

Le crachin glacial qui tombait lundi soir sur la place d’armes de la Citadelle n’a pas empêché les soldats du quartier général du Corps de réaction rapide France (CRR-FR) de célébrer dignement leur installation officielle au coeur de Lille, sous la haute autorité du général de corps d’armée Elrick Irastorza.Plus d’un an s’est écoulé depuis la cérémonie d’implantation du CRR, en présence de représentants de 32 pays. Depuis, les militaires (420 personnes, dont 220 officiers de haut niveau et un tiers d’étrangers de 14 nationalités) avaient dû prendre leurs fonctions dans des constructions modulaires. Une situation pas vraiment idéale, mais nécessaire pour permettre à l’Établissement du génie de Lille et aux architectes des Monuments historiques d’adapter la « Reine des citadelles », fleuron de Vauban, aux impératifs du XXIe siècle.

Il a fallu trois ans de travaux et 45 millions d’euros de budget pour transformer la vieille dame, âgée de 336 ans.« La prise de risques a été maximale, expliquent Pascal Léchevin, maître d’oeuvre, et Sébastien Coulon, pilote de l’opération félicitée officiellement lundi. Notre équipe de huit personnes poursuivait la rédaction du cahier des charges tout en attendant l’approbation des autorités. De la même manière, nous avons économisé du temps en réalisant l’intérieur en même temps que l’extérieur ». Le réseau informatique a été ainsi mis en place alors que les toitures étaient encore ouvertes. Et certains chiffres donnent le tournis : 370 km de fibres optiques, dont 14 entre les bâtiments et 75 km de liaisons courants faibles ont été installées.

Une performance peu visible de l’extérieur, concède Vincent Brunelle, architecte en chef des Monuments historiques, mais qui a permis d’achever les travaux dans les temps, avant la prochaines certification de l’Otan.Car, comme le rappelait le général de Kermabon, commandant du QG CRR depuis le 1er octobre 2005, si la Citadelle a passé la première phase des certifications, reste au QG l’essentiel : l’épreuve du terrain. En mars, à Mourmelon, la pertinence du cycle décisionnel sera évalué lors d’une opération appelée « Citadelle Challenge 07 ». Puis, en juillet, le CRR entamera son tour de préparation pour un engagement opérationnel en 2008. « Mais je rassure les autorités locales, a repris le général de Kermabon, la Reine des citadelles restera accessible aux Lillois ». Enfin, une partie seulement. •

LA VOIX DU NORD, édition de Lille, 13-12-2006