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Mémoires de Louis XIV – Le métier de Roi
Présentés et annotés par Jean Longnon (1887-1979)

L’ouvrage n’est pas récent et pourtant, il est indispensable à qui veut saisir l’état d’esprit de Louis XIV, un des rares hommes d’Etat qui ait laissé un témoignage direct de ses conceptions politiques. Roi dont la conscience de ses actes et de son métier est placée au-dessus de tout, il ne pouvait que rédiger la raison de ses actes et donner des conseils à son successeur, le Dauphin, disparu trop tôt.
Ce sont les années 1661, 1662, 1666, 1667 et 1668 qui sont transcrites ici, les années du début de règne, celles où les guerres sont menées pour étendre le royaume, et montrent un souverain en pleine gloire, avant que la Paix d’Utrecht, sur la fin de sa vie, ne vienne ternir le bilan.
Ces pages n’auraient pas du nous parvenir, elles n’ont été sauvées que de justesse du feu dans lequel Louis XIV les jetait en 1714 par le Maréchal de Noailles.
De nombreuses anecdotes émaillent le texte, laissant découvrir un monarque plein de bon sens, empreint de réalisme politique et de compassion pour ses semblables. Ainsi l’on découvre de sa main même les raisons et le déroulement de la Guerre de Dévolution, les trahisons diplomatiques, parfois les renoncements et les actions « secrètes » comme les subsides accordés en grand secret aux pauvres de Dunkerque, anglaise depuis la bataille des Dunes, pour éviter qu’ils ne basculent dans le Protestantisme et ainsi poser problème au moment du rachat de ce port. Les relations avec les nations européennes sont détaillées, explicitées et permettent de mieux appréhender la poursuite de la constitution du royaume comme de sa protection par les nombreuses fortifications et citadelles qu’il charge Vauban d’ériger.

Les mémoires se complètent de textes plus politiques : Les « Réflexions dur le métier de Roi » (1679), les « Instructions au Duc d’Anjou » (1700, destinées à son petit-fils, futur roi d’Espagne) et un « projet de harangue » de 1700, qui offrent un autre regard sur le personnage.

Editions TALLANDIER, collection « relire l’Histoire »
Paris, 288 pages, 1978, 1983, 1988ISBN 2-235-02294.4