souvenirs d'en mer
Et remorqué, le trois-mats glisse lentement le long du chenal, salue le phare du Risban qui se dresse à l'emplacement de l'ancien fort de Vauban, passe tranquillement le long des quais avant d'aller s'amarrer dans une des darses et attendre les dockers par dizaines fouiller ses flancs pour le décharger... Le port dunkerquois aujourd'hui est silencieux, il ne bruisse plus des hommes venus à la vacation, il est vide du bruit des trains qui crissent sur les rails, des chaines qui s'entrechoquent, du chant des grues, du ronronnement des machines... Nul cri, nul bruit, hormis les chants des mouettes et des goëlands qui disputent les quais aux bancs de cormorans... Le port s'est endormi, les grands navires, gigantesques monolithes flottants, ne restent que peu de jours. Les vider, les emplir, des opérations rapides et les marins de ne plus descendre en ville. Fini d'entendre ces accents étrangers, morte l'animation des bars à matelots... Le port est loin à l'ouest, à l'est que reste-t-il si ce n'est l'extension du port de plaisance qui fait sombrer dans l'oubli les années de sueur, les décennies de travail, les semaines de lutte syndicale... Port, tu n'es qu'un souvenir...
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