dimanche 26 février 2006

Définitivement attaché au quai d'Ostende, le Mercator, qui forma tant de marins pour la Marine belge, n'est plus que le prétexte à des balades dominicales. Impeccablement entretenu, fleuron du port flamand, son beaupré pointe vers la gare et ses ferries. Ses sorties, au fil du temps, se sont faites exceptionnellement rares et il n'invite plus qu'à rever au grand large dans un port où même la houle n'arrive plus à le bouger.

Le Mercator n'est plus un coureur des mers, dommage.

Prendre un peu de repos, non?

Vergues et mature comme un animal fantastique.

Devant la barre, une envie de voyage...

Au fond du port, le Mercator sommeille.

samedi 25 février 2006

En attendant ce jour...

Dans le pavillon d'accueil de la Coupole de Wizernes-Helfaut, un Reichenberg IV trône au dessus du hall. Mis au point finalement par Anna Reitsch, la dernière en 1945 à avoir réussi à décoller de Berlin, ce curieux appareil devait servir à mettre définitvement au point les V1 qui firent tant de ravages à partir de la région et aurait du même être produit en série pour des opérations kamikazes à l'instar de ce que firent les japonais avec le Okha.

Quoi de plus simple et de plus beau que cette tendresse ciselée dans la pierre?

C'est la vierge qui garde l'entrée de la Cathédrale audomaroise.

A Saint-Omer, les fontaines ne laissent pas de marbre.

Le Christ de Ruminghem a perdu de ses couleurs, reste une certaine émotion par le soin apporté à sa réalisation.

A Ruminghem, on garde le souvenir des disparus d'une guerre pratiquement oubliée de tous.

Le village d'Holque, perdu dans la campagne, se révèle peu à peu dans la brume hivernale.

Au pied du monument commémoratif , un calvaire, du blockhaus d'Eperlecques, une simple urne rend hommage au souvenir des déportés qui sont morts sous les coups de l'occupant.

Evidemment, on regarde ça et on se demande pourquoi on laisse périr lentement mais sûrement le patrimoine.

Les Bains Dunkerquois, que l'on aime ou pas le style mauresque, dépérissent depuis des années sans que l'on ne sache si un avenir lui est promis. Quoi de plus rageant de savoir que les rénovations des batiments alentours lui sont soumis en vertu de la loi des 500 mètres, réglementant sévéremment les travaux que l'on peut faire sur les maisons qui, parfois même, ne sont même pas visibles depuis ses fenêtres!
On s'est habitué à son délabrement et il faut gager que lorsque la batisse sera rasée, cela soulévera moins de protestations encore que pour le BCMO. Et pourtant, combien de générations ont appris à nager dans son bassin, combien de gens y ont pallié, à toutes les époques, le manque de confort de leur logis?

La façade a un certain style (et encore le temps a fait perdre à la pisicine sa coupole arabisante). On a fini par murer les huis, les taggers se sont emparés des lieux... A croire que le délabrement est programmé puisque les plaquettes de la journée du patrimoine ne le mentionnent même plus. Cela se nomme faire mourir d'ennui...

Mais bon, il est certain q'un batiment, fut-il à rénover (mais qu'en sera-t-il alors du budget de la Cathédrale quand elle devra accueillir le FRAC?), cher au coeur des Dunkerquois, assez vaste pour y organiser des évènements ne peut intéresser personne.
Le style est trop mauresque pour l'art contemporain, trop en centre-ville pour les musiques actuelles et ne peut donc s'intégrer aux schémas de la culture dunkerquoise. Alors se pose une question: pourquoi ce qui a réussi à Roubaix ne fonctionnairait-il pas à Dunkerque, pourquoi dans cette ville ne révinvestit-on pas tous les batiments emblématiques devenus des friches? On pourrait très bien y ouvrir un musée de la Première guerre mondiale car il est tout proche du monument des Fusiliers -marins, ou une expo des loisirs dunkerquois (il n'a a pas que le carnaval!!!!) ou une salle du souvenir reprenant le passé de travailleurs des habitants (on n'a pas que des dockers!!!) voire même disposer en centre-ville d'une salle d'expositions temporaires idéalement placée...
Tout comme on pourrait rouvrir le restaurant panoramique de la tour du Reuze dans l'ancien hôtel FRANTEL devenu AlTEA avant de fermer pour disposer d'une salle panoramique ouverte à tous et en tout temps, accessible même par les handicapés contrairement au phare et au beffroi...
Mais non, ce ne peut intéresser, c'est de l'histoire, pas de l'art ou du hip-hop...

courage, mourrons !

Difficile de dire quels sentiments habitent le Saint-Eloi de pierre blanche qui accueille le visiteur de la principale paroisse de Dunkerque.

Au hasard des façades, l'on fait des rencontres comme croiser ce Mercure joufflu et potelé qui trône sur une façade berguoise et domine une superbe allégorie du commerce des céréales.

Le baptême du Christ ou l'acte fondateur de la foi.

Dévastée lors de la dernière guerre mondiale, l'église de Bergues connaît une simplicité et un dépouillement propice à l'exercice de la foi où rien ne peut troubler la méditation et la prière.

Petite accalmie dans cette grisaille hivernale, soit il y a du brouillard, soit il pleut, soit à la pluie se mêle une neige fondante. On peut enfin prendre la route et trouver trois Grâces qui couronnent une fontaine au beau milieu d'une petite place discrète de la ville de Bergues.

mercredi 22 février 2006

Près de la mairie de Lille, une chapelle se cache derrière de hautes grilles. Nichée derrière le square du réduit, elle est un des derniers témoins des travaux de Vauban.
Il fit construire le fort du réduit dont la chapelle et quelques casernes sont les ultimes témoins comme un petite citadelle, diamétralement opposée à celle qui défend le front nord de la ville.
Comme dans toutes les nouvelles constructions édifiées sur ordre du Roi très chrétien, il fallait sauver l'âme des soldats de France mais aussi constamment faire souvenir au commun des mortels qui était devenu le nouveau maître. .. Rien d'étonnant à ce que le fronton ne soit pas une allégorie religieuse mais que bien au contraire, il soit marqué d'un sceau profane, frappé et orné des écus de France et de Navarre.

Aujourd'hui, on s'y recueille d'une autre manière car le Fort est occupé par la Direction du Génie Militaire de Lille qui l'utilise pour ses cours et ses réunions.

Au grand dam de certains, l'avantage du monument du Cinquentenaire de Malo est de permettre de rafraîchir la mémoire: non, la station balnéaire n'a pas toujours été un haut lieu de villégiature et elle n'aurait pas connu telle fortune si la fortification n'avait été déclassée puis démantelée...

Le monument du Cinquentenaire de Malo, de Ringot, est typique de cet art français nouveau siècle qui privilégiait les courbes et les volutes et les nouveaux matériaux. La pierre, quoique plus traditionnelle, eût peut-être été moins triste...

attendre...

Le souvenir perdure au cimetière ancien de Malo mais la chapelle entière résonne du souvenir des absents sans que rien ne vienne combler réellement le vide.

Sous le ciel gris et lourd de l'hiver dunkerquois, le Princess Elizabeth et la Sirène entâment une bien improbable discussion.

lundi 20 février 2006

L'eau, essentielle à toute ville, tout village, n'arriva qu'en 1906 à Dunkerque. Les sources d'eau douce, nécessairement rares sur le littoral, étaient taries depuis bien longtemps et il fallu se résoudre à la faire venir du Pas-de-Calais. Et encore tous n'y avaient pas accès, l'eau courante n'étant réservée qu'aux plus riches, le commun des mortels devait se ravitailler aux pompes publiques disposées dans les rues principales des communes - et ce jusque l'après seconde guerre mondiale - ou se rabattre sur les citernes d'eau pluviales dont la plupart des maisons étaient dotées.

Village martyre, rien ne fut épargné à Ramscapel, de l'autre côté de la frontière, pas même la sublime mise au tombeau. Rien n'est simple lorsque l'on se retrouve au milieu d'une bataille...

Seule au milieu de la place trône l'église d'Hondschoote dont la Wytte Tor veille sur la campagne environnante.

Sur la terre comme au ciel...

Difficile de critiquer des dictionnaires, surtout lorsqu’ils sont spécialisés mais ces deux ouvrages de poids méritent de figurer dans toute bibliothèque qui prétend être complète. Leurs auteurs font autorité dans leur domaine, ce qui n’empêche en rien leurs livres de se lire, pardon, de se dévorer comme des romans, on peut littéralement s’y plonger. Avec la météo capricieuse de cette année, autant avoir de la bonne lecture, non ? Ces deux ouvrages sont des bibles dans leur domaine, inutile de chercher ailleurs !

Ô combien de marins, combien de capitaines…

Le « Dictionnaire des marins français », (éditions Tallandier, 2002, ISBN 2-84734-008-4) d’Etienne Taillemite, est une somme considérable : pas moins de 573 pages traitent de nos coureurs des mers, de Jean Bart à Abrial, de Ronarc’h à Tabarly, c’est toute la Royale qui défile. Les biographies sont claires et complètes mais l’on regrettera cependant qu’elles ne soient pas illustrées d’un portrait des marins quand cela est possible… Ceci dit, vu le nombre impressionnant de biographies, le volume aurait largement dépassé les 1.500 pages. Pourquoi vous le proposer ? Parce que le Nord et Dunkerque y sont bien représentés : l’on y trouve les natifs de la ville mais aussi ceux qui y ont un rôle important comme Saint-Pol-Hécourt ou les Amiraux Ronarc’h, Castex ou encore Hervé Cras qui se distingua sur le Jaguar pendant l’opération Dynamo. De belles pages de la Grande Histoire comme de belles histoires d’hommes sont ainsi écrites. On retrouve aussi beaucoup d’officiers qui servirent sur les Dunkerque et Jean Bart… Autant dire qu’avec ce livre, nous sommes tous un peu chez nous. Et puis, tout dictionnaire qu’il soit, il propose enfin une table des matières audacieuse et rare : le classement par siècles et années de naissance, puis par départements et villes, histoire de trouver plus vite l’information. C’est que l’auteur connaît le sujet, il est inspecteur général honoraire des Archives de France et membre de l’Académie de Marine.

Fais comme l’oiseau…

Le second dictionnaire, « Les Français du Ciel » (le Cherche midi éditeur, 2005, ISBN 2-74910-415-7) est un ouvrage collectif réalisé sous la direction du Général Lucien Robineau, préfacé par Pierre Miquel, que ceux que la Grande Guerre intéresse connaissent bien. L’Académie Nationale de l’Air et de l’Espace et le Cherche-Midi offrent là 783 pages que l’ancien patron de la 12eme escadre de chasse basée à Cambrai, qui fut aussi le chef du Service Historique de l’Armée de l’Air orchestre de main de maître. C’est que ces pages permettent de connaître toute notre aéronautique et remplacent même de nombreuses encyclopédies. Jugez plutôt : en plus d’un dictionnaire bibliographique des acteurs du monde aérien, pilotes, constructeurs, ingénieurs, etc. ; on trouve toute l’histoire des composantes et des structures du monde aérien militaire, des organismes communs aux armées, des industries et de l’aviation civile ainsi, chose rare, de la liste des officiers qui ont présidé aux destinées des différentes forces aériennes (et même de la Patrouille de France comme le Colonel Connan, actuel commandant en second de la Base de Cambrai !). Il ne faut pas s’attendre à un ouvrage aride. Si l’on va directement à l’essentiel, les « Français du ciel » offrent une vue d’ensemble impressionnante de l’Arme qui a fait le plus de progrès depuis sa création et qui fait rêver les enfants comme les plus grands : lequel n’a pas rêvé d’être un « chevalier du ciel » ou un pompier ?
Et puis, l’aviation, on connaît dans la région, entre Blériot et les Cigognes, comme avec leurs successeurs, on a souvent levé les yeux au ciel.

dimanche 19 février 2006

L'or des trompettes se fait plus pâle dans la grisaille de l'hiver flamand.

mercredi 15 février 2006

en passant voir les trépassés...

Ce cadran était auparavant sur le Minck (si mes souvenirs sont exacts) et comme beaucoup, je n'y prétais guère d'attention, il a fallu qu'aujourd'hui, entre deux rafales, deux ondées (doux euphémisme) je me décide à sortir de chez moi faire quelques clichés pour que je m'en approche à nouveau. Je ne l'avaix pas fait depuis son arrivée au cimetière de Dunkerque. Jusque aujourd'hui, je n'avais pas non plus pris le temps de le regarder de plus près, Camus, Franchet d'Esperey et d'autres ont leurs noms gravés mais aussi on lit ceux des généraux putschistes Challe, Jouhaud, Zeller et Salan... les vieilles blessures se refermeront t'elles un jour???

Quels feuilles donnera-t-il au prochain printemps? La vie s'accroche à tout...

un ange passe pour celui qui trépasse.

consolation...

Finalement, une tombe éventrée par l'injure du temps fait une cachette fort convenable.

Maire de Petite-Synthe, Monsieur Hubert laissa une veuve, Mme Hubert-Boulanger qui donna l'impulsion nécessaire au développement de la future commune de St-Pol-sur-mer, alors encore dépendante de Petite-Synthe.

Finalement ils sont enterrés au cimetière de Dunkerque, à charge pour la commune de St-Pol d'entretenir perpétuellement la sépulture de la famille de leurs bienfaiteurs.

Une certaine vision du patrimoine ! Dans un dépliant sur les sépultures du cimetière de Dunkerque, l'on montre complaisamment la tombe dite de Manoot'che, l'unijambiste dont la chanson du carnaval assure qu'elle a cassé sa jambe de bois sur le péristyle de St-Eloi, l'ancien péristyle saint-sulpicien remplacé depuis par la façade néo-gothique flamboyante que tout le monde connaît. En effet, force de dessins montrent que la tombe est construite en parfaite reproduction de ce péristyle. Même c^hose à l'entrée du cimetière où des panneaux apprennent au lecteur qu'il s'agit en fait de la sépulture de Virginie Vantorteltelboom, blanchisseuse de son état... Et l'on arrive en se disant que la recherche portera ses fruits pour tomber sur empilement de pierre, à peine rangées... C'est bien la peine de faire tant de cinéma pour ensuite la laisser se dégrader et se perdre...

En mémoire des marins de Dunkerque péris en mer d'Islande durant la campagne de 1888, une hécatombe au vu des noms portés sur les deux côtés de la colonne.

La sépulture familiale Chiroutre, dont l'un des membres, Désiré, fonda le journal Le Nord Maritime qui cessa de paraître après la seconde guerre mondiale. La façade de son journal portait quelques statues dont le fameux Gutemberg qui finit par échouer dans le hall d'honneur du lycée Jean Bart de Dunkerque.

La tombe de la famille Bonpain recueille la dépouille de l'abbé Bonpain, curé et résistant éxécuté au fort de Bondues.

Petite balade par le cimetière de Dunkerque où l'on est accueilli par le mémorial aux soldats polonais engagés dans la seconde guerre.

mardi 14 février 2006

Bienfaiteur des enfants et des brasseurs : Pasteur.

Prendre le large, enfin !

Attendre l'absent dans le village de Meteren.

Abandon ou méditation?

Un peu de bleu dans la grisaille qui nous baigne aujourd'hui.


D'avoir été voir l'exposition de Jean-Luc Bartholomeüs à l'office de Tourisme de Leffrinckoucke sur la Flandre d'hier et d'aujourd'hui, me voila pris d'une nostalgie, mais là c'est une nostalgie d'historien parce que ces deux clichés de Wormhout nous parle d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître...