Sur la terre comme au ciel...
Difficile de critiquer des dictionnaires, surtout lorsqu’ils sont spécialisés mais ces deux ouvrages de poids méritent de figurer dans toute bibliothèque qui prétend être complète. Leurs auteurs font autorité dans leur domaine, ce qui n’empêche en rien leurs livres de se lire, pardon, de se dévorer comme des romans, on peut littéralement s’y plonger. Avec la météo capricieuse de cette année, autant avoir de la bonne lecture, non ? Ces deux ouvrages sont des bibles dans leur domaine, inutile de chercher ailleurs !
Ô combien de marins, combien de capitaines…
Le « Dictionnaire des marins français », (éditions Tallandier, 2002, ISBN 2-84734-008-4) d’Etienne Taillemite, est une somme considérable : pas moins de 573 pages traitent de nos coureurs des mers, de Jean Bart à Abrial, de Ronarc’h à Tabarly, c’est toute la Royale qui défile. Les biographies sont claires et complètes mais l’on regrettera cependant qu’elles ne soient pas illustrées d’un portrait des marins quand cela est possible… Ceci dit, vu le nombre impressionnant de biographies, le volume aurait largement dépassé les 1.500 pages. Pourquoi vous le proposer ? Parce que le Nord et Dunkerque y sont bien représentés : l’on y trouve les natifs de la ville mais aussi ceux qui y ont un rôle important comme Saint-Pol-Hécourt ou les Amiraux Ronarc’h, Castex ou encore Hervé Cras qui se distingua sur le Jaguar pendant l’opération Dynamo. De belles pages de la Grande Histoire comme de belles histoires d’hommes sont ainsi écrites. On retrouve aussi beaucoup d’officiers qui servirent sur les Dunkerque et Jean Bart… Autant dire qu’avec ce livre, nous sommes tous un peu chez nous. Et puis, tout dictionnaire qu’il soit, il propose enfin une table des matières audacieuse et rare : le classement par siècles et années de naissance, puis par départements et villes, histoire de trouver plus vite l’information. C’est que l’auteur connaît le sujet, il est inspecteur général honoraire des Archives de France et membre de l’Académie de Marine.
Fais comme l’oiseau…
Le second dictionnaire, « Les Français du Ciel » (le Cherche midi éditeur, 2005, ISBN 2-74910-415-7) est un ouvrage collectif réalisé sous la direction du Général Lucien Robineau, préfacé par Pierre Miquel, que ceux que la Grande Guerre intéresse connaissent bien. L’Académie Nationale de l’Air et de l’Espace et le Cherche-Midi offrent là 783 pages que l’ancien patron de la 12eme escadre de chasse basée à Cambrai, qui fut aussi le chef du Service Historique de l’Armée de l’Air orchestre de main de maître. C’est que ces pages permettent de connaître toute notre aéronautique et remplacent même de nombreuses encyclopédies. Jugez plutôt : en plus d’un dictionnaire bibliographique des acteurs du monde aérien, pilotes, constructeurs, ingénieurs, etc. ; on trouve toute l’histoire des composantes et des structures du monde aérien militaire, des organismes communs aux armées, des industries et de l’aviation civile ainsi, chose rare, de la liste des officiers qui ont présidé aux destinées des différentes forces aériennes (et même de la Patrouille de France comme le Colonel Connan, actuel commandant en second de la Base de Cambrai !). Il ne faut pas s’attendre à un ouvrage aride. Si l’on va directement à l’essentiel, les « Français du ciel » offrent une vue d’ensemble impressionnante de l’Arme qui a fait le plus de progrès depuis sa création et qui fait rêver les enfants comme les plus grands : lequel n’a pas rêvé d’être un « chevalier du ciel » ou un pompier ?
Et puis, l’aviation, on connaît dans la région, entre Blériot et les Cigognes, comme avec leurs successeurs, on a souvent levé les yeux au ciel.
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