Fromelles : après l'oubli des fosses communes, le digne repos du premier soldat du Bois du Faisan
Le corps du soldat inconnu a été porté jusqu'à sa tombe par des militaires britanniques et australiens.PHOTO MAX ROSEREAU
On ne connaît pas son nom. Ni même s'il est britannique ou australien. Ce que l'on sait de lui, c'est qu'entre le 19 et le 20 juillet 1916, il est tombé sous les balles ennemies près du village de Fromelles, dans les Weppes, durant l'horrible guerre. ...
Hier, ce soldat inconnu a été réinhumé dans le nouveau cimetière militaire commémoratif de ce petit village de la métropole lilloise. Comme deux cent quarante-neuf autres de ses camarades, il avait été exhumé cet été de l'une des huit fosses communes où il reposait oublié depuis plus de 90 ans, près de ce que les troupes allemandes appelaient le Bois du Faisan. Enfin, il repose dans une sépulture individuelle, digne de sa mémoire.
Hier, ce soldat inconnu a été réinhumé dans le nouveau cimetière militaire commémoratif de ce petit village de la métropole lilloise. Comme deux cent quarante-neuf autres de ses camarades, il avait été exhumé cet été de l'une des huit fosses communes où il reposait oublié depuis plus de 90 ans, près de ce que les troupes allemandes appelaient le Bois du Faisan. Enfin, il repose dans une sépulture individuelle, digne de sa mémoire.
Le Bois du Faisan à Fromelles, un nom désormais connu par une grande partie des Australiens. Le travail de recherche, de découverte, puis de fouilles mené depuis plusieurs années a fait grand bruit dans l'autre hémisphère. «La bataille de Fromelles, ce furent les 24 heures les plus sanglantes de notre histoire militaire», a redit hier, le ministre des Anciens Combattants australiens, Alan Grifin. Quelque 5 500 Australiens sont tombés ou ont été blessés ici, durant la bataille de Fromelles. Et 1 500 Britanniques avec eux. «Pour ces 250 jeunes gens du Bois du Faisan, qui ont vécu leur dernier jour en 1916, c'est aujourd'hui la dernière étape de leur voyage», a pour sa part souligné le Britannique Kevan Jones, sous-secrétaire d'État à la Défense et aux Anciens Combattants.
Honneurs militaires
Peu après 11 h, hier, alors que l'église de Fromelles avait sonné le glas, le cercueil du soldat inconnu est arrivé dans l'enceinte du cimetière. La neige s'était juste arrêtée de tomber sur les quelque 300 officiels et anonymes venus lui rendre hommage. Salué par les drapeaux patriotiques français et de la Royal British Legion, lentement, il a remonté l'allée principale, précédé par les prières de révérends et du père français Roger Duprez.
Il est porté par trois soldats australiens et trois britanniques, puis, toujours dans un grand silence, descendu dans la tombe où il reposera désormais. Les deux drapeaux sont en berne alors que trois salves d'honneur sont tirées et que résonnent les sonneries aux morts.
Ce nouveau cimetière militaire est le premier créé depuis plus de cinquante ans par la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth. Durant tout le mois de février, les enterrements vont se poursuivre, accompagnés des mêmes honneurs militaires, trois fois par semaine, au rythme d'une trentaine par jour.
Tous ces soldats seront alors encore inconnus. Le travail d'identification est en cours. À partir du mois de mars, «nous espérons pouvoir offrir une sépulture portant leur nom au plus grand nombre», a précisé Kevan Jones. Impossible de dire, aujourd'hui, combien de soldats pourront être identifiés grâce à des tests ADN.
À la fin du mois prochain, un seul soldat reposera encore dans la morgue temporaire du Bois du Faisan. Ce dernier corps sera réinhumé le 19 juillet. Ce jour-là, le cimetière de Fromelles sera inauguré au cours d'une cérémonie qui devrait de nouveau marquer l'Australie. Et pour laquelle, la présence d'un membre de la famille royale britannique est espérée. •
JEAN-CHARLES GATINEAU
in LA VOIX DU NORD, édition régionale du 31 janvier 2010
1 commentaire:
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