À Marquion, cinq mille ans d'histoire sous le futur canal Seine-Nord
À Marquion, le diagnostic archéologique porte sur 1540 des cent cinquante hectares de l'emprise du canal et de la zone portuaire.
Au coeur de l'immense chantier de fouilles archéologiques préventives conduit par l'INRAP sur les 106 km du tracé du futur canal Seine-Nord, les travaux menés à Marquion, entre Arras et Cambrai, ont constitué une pièce de choix. Il a fallu sonder en trois mois les 150 ha d'emprise de la prochaine plate-forme multimodale.
PAR BENOÎT FAUCONNIER
PHOTO « LA VOIX »
PAR BENOÎT FAUCONNIER
PHOTO « LA VOIX »
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«Exceptionnel». «Gigantesque». Denis Gaillard peine à trouver le qualificatif résumant ce qu'est le chantier de diagnostic archéologique arrivant à son terme, à Marquion, sur l'emprise d'une future zone portuaire du canal Seine-Nord. «On va voir l'implantation humaine sur cent cinquante hectares, la répartition de l'habitat, des parcelles. C'est génial», s'enthousiasme le responsable de l'opération pour l'INRAP.
«Exceptionnel». «Gigantesque». Denis Gaillard peine à trouver le qualificatif résumant ce qu'est le chantier de diagnostic archéologique arrivant à son terme, à Marquion, sur l'emprise d'une future zone portuaire du canal Seine-Nord. «On va voir l'implantation humaine sur cent cinquante hectares, la répartition de l'habitat, des parcelles. C'est génial», s'enthousiasme le responsable de l'opération pour l'INRAP.
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Ce n'est qu'un début. Les découvertes «superficielles» sont répertoriées, sauvegardées, puis recouvertes pour éviter les pillages. Avant d'éventuelles fouilles approfondies, décidées par l'État.
Ce n'est qu'un début. Les découvertes «superficielles» sont répertoriées, sauvegardées, puis recouvertes pour éviter les pillages. Avant d'éventuelles fouilles approfondies, décidées par l'État.
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En attendant, en un clin d'oeil, ou presque, l'occasion est unique, pour une vingtaine d'archéologues, de comprendre comment et depuis quand l'homme s'est installé sur cette plaine, entre Arras et Cambrai. Seul un chantier d'une telle ampleur pouvait permettre d'«ouvrir» autant le sol, et commencer à percer quelques secrets de la vie de l'époque. Mais de quelle époque ?
En attendant, en un clin d'oeil, ou presque, l'occasion est unique, pour une vingtaine d'archéologues, de comprendre comment et depuis quand l'homme s'est installé sur cette plaine, entre Arras et Cambrai. Seul un chantier d'une telle ampleur pouvait permettre d'«ouvrir» autant le sol, et commencer à percer quelques secrets de la vie de l'époque. Mais de quelle époque ?
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«Nous sommes à une limite administrative entre les Atrébates et les Nerviens, près de zones humides, en bordure de la voie romaine. En limite de cité, il y a profusion de zones funéraires», détaille Denis Gaillard.
«Nous sommes à une limite administrative entre les Atrébates et les Nerviens, près de zones humides, en bordure de la voie romaine. En limite de cité, il y a profusion de zones funéraires», détaille Denis Gaillard.
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Les creusements de tranchées larges de trois mètres, sur des profondeurs allant de 20 à 50 cm, par pelleteuses, ont permis de remonter jusqu'à la fin de la période néolithique. Trois maisons de cet âge, «bien conservées», donc rares, ont été découvertes.
Plusieurs éléments de l'âge du bronze ont été mis au jour, dont des habitats, plusieurs sépultures et un tombeau circulaire de 40mètres de diamètre. Témoin gallo-romain, enfin, une villa de 108 mètres de long avec chauffage par le sol.
Les creusements de tranchées larges de trois mètres, sur des profondeurs allant de 20 à 50 cm, par pelleteuses, ont permis de remonter jusqu'à la fin de la période néolithique. Trois maisons de cet âge, «bien conservées», donc rares, ont été découvertes.
Plusieurs éléments de l'âge du bronze ont été mis au jour, dont des habitats, plusieurs sépultures et un tombeau circulaire de 40mètres de diamètre. Témoin gallo-romain, enfin, une villa de 108 mètres de long avec chauffage par le sol.
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En coulisses, les comparaisons avec d'autres fouilles dans la région vont bon train, histoire d'affiner les hypothèses. Les jarres, écuelles et autres pointes de flèches ont déjà rejoint la base arrière de l'INRAP dédiée au canal Seine-Nord, dans la Somme. Avant que d'autres, peut-être, ne réapparaissent devant les godets des bulldozers, au démarrage des travaux. Pas avant 2011
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En coulisses, les comparaisons avec d'autres fouilles dans la région vont bon train, histoire d'affiner les hypothèses. Les jarres, écuelles et autres pointes de flèches ont déjà rejoint la base arrière de l'INRAP dédiée au canal Seine-Nord, dans la Somme. Avant que d'autres, peut-être, ne réapparaissent devant les godets des bulldozers, au démarrage des travaux. Pas avant 2011
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in LA VOIX DU NORD, édition régionale du 5 octobre 2009
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