mercredi 23 septembre 2009

Congrès national AGASM : In Memoriam - la fin tragique de la DORIS

Le dernier week-end de septembre, les sous-mariniers de l’AGASM tiennent leur congrès national sur le littoral. La section DORIS des sous-mariniers de Flandre-Artois en sont la cheville ouvrière. Fidèles aux traditions de la Marine, ses membres ont choisi un parrainage prestigieux.
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Coulée par le sous-marin U9 la veille de l’entrée des Allemands aux Pays-Bas, la DORIS repose à faible profondeur face à Den Helder, sur la côte des Pays-Bas. Lancée le 25 novembre 1927, construit aux Forges et Chantiers de la Gironde sous la dénomination Q135, la DORIS est un navire de 600 tonnes du type Circé. Les événements du début de l’année 1940 l’obligent à changer de port d’attache. Comme de nombreux sous-marins de la Royale, le sous-marin est affecté au port anglais d’Harwich pour patrouiller de conserve avec d’autres navires français et britanniques. En février, alors qu’il quittait Toulon pour Bizerte, ordre est donné de rallier Brest pour ravitailler et effectuer quelques réparations puis rejoint son port anglais.
Les conditions sont difficiles : pas de casernement à terre, les hommes restent à bord et travaillent durement pour que le navire soit pleinement opérationnel. D’autant plus que les patrouilles sont éprouvantes : il faut naviguer en plongée le jour pour se cacher des patrouilles aériennes allemandes, opérer en surface la nuit pour éviter les méprises et surtout recharger les batteries. C’est que l’on se bouscule dans les eaux froides de la Mer du Nord. Cinq marines différentes sillonnent les eaux entre Pays-Bas et Grande-Bretagne dont les bateaux bataves… Or les Pays-Bas sont neutres ! Il faut identifier formellement toute cible potentielle avant d’attaquer, réduisant ainsi pratiquement à néant un possible effet de surprise !

Une fin dramatique

La nuit du 8 mai 1940, les marins de l’AMAZONE décrivent une immense boule de feu accompagnée de trois à quatre déflagrations. Le lendemain, les troupes allemandes violent la neutralité des Pays-Bas, leur radio en profite pour annoncer la destruction d’un sous-marin Allié. Nul ne sait si la DORIS a vu son adversaire mais le rapport de l’U9 mentionne un affrontement rapide. Sa torpille fait mouche, touchant vraisemblablement la soute à gasoil extérieure bâbord. La DORIS sombre avec ses quarante hommes dont son commandant le Capitaine de Corvette Jean Favreul et un officier de liaison anglais. Sa perte confirmée, la DORIS est citée le 12 juin à l’ordre du groupe sous-marin.



L’esprit de la Doris perdure au travers des navires qui portent ensuite son nom : un sous-marin prêté par la flotte anglaise de 1944 à 1947 puis par un submersible de type Daphné à partir de 1960, qui est désarmé en 1994. Une plaque apposée sur le monument de la 12e Division d’Infanterie Motorisée érigé sur la digue de Bray-Dunes rappelle aux passants la tragédie des marins français. L’histoire se terminerait plus tristement encore si en décembre 2003, deux plongeurs néerlandais, Ton van Leeuwen et Hans van der Sluijs n’avaient fortuitement découvert l’épave, permettant aux familles de faire finalement leur deuil.

Pour tout savoir sur les sous-marins… et les sous-mariniers d’ici : http://www.sous-mama.org/

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