mercredi 26 août 2009

Tout savoir sur les épaves de Zuydcoote et les petites bêtes qui y ont élu domicile

Dans le cadre de notre série d'été « ça vous dit ? » nous sommes allés, dimanche matin, à la rencontre des épaves. Une promenade ensoleillée qui nous a permis de donner des noms aux bateaux échoués sur la plage de Zuydcoote et de découvrir toute la vie qui grouille dans le sable mouillé à marée basse.
PAR ANNE-CHARLOTTE PANNIER

La balade est une nouveauté de l'été 2009 dans le cadre des sorties proposées par le CPIE Flandre maritime, une association créée il y a 25 ans pour éduquer ceux qui le souhaitent à l'environnement, reconnue aujourd'hui par trois ministères (Éducation nationale, Jeunesse et sports et Environnement).
Notre guide, Bruno, un plongeur, est passionné d'histoire. C'est lui qui a proposé la mise en place de cette sortie.
Pour l'aider, parce que guide ce n'est pas encore vraiment son métier (il est bénévole) : une autre guide du CPIE, davantage branchée faune et flore du littoral. Un couple complémentaire qui a rendu la balade sur la plage de Zuydcoote (plus de deux heures) plus qu'enrichissante.

Avec une bonne soixantaine de personnes venues pour la visite, la décision est prise de faire deux groupes, qui apprendront, tour à tour, tout sur les épaves de la plage, mais aussi sur les petites bêtes et les coquillages qui continuent de vivre dans le sable à marée basse. Dimanche, le groupe a profité des gros coefficients de marée pour faire le tour du Crested Eagle, ou plutôt son épave. «C'est un vapeur roue à aubes anglais, un des plus grands de sa catégorie (91 mètres) qui assurait une ligne régulière sur la Tamise», raconte le guide. Sauf que ce bateau, comme tout ce qui pouvait flotter en Angleterre en 1940, a été réquisitionné pour l'Opération Dynamo. «Le 29 mai 1940, il est au mouillage sur la jetée Est de Dunkerque. Il embarque des centaines de soldats et il reprend la mer. Il passe devant Malo, quand il est attaqué par un vol de Stukas
Trois bombes le touchent et le capitaine réussi a faire s'échouer le bateau en flammes devant Zuydcoote. Les soldats qui ne savent pas nager sont morts noyés, sous les yeux des autres soldats qui stationnaient sur la plage. À l'évocation de cette histoire, le groupe voit d'un nouvel oeil l'épave sur laquelle subsistent le bois du pont, la rembarde du bateau, la trace d'une cuvette de toilettes, le canon arrière...
«Il faut se dire que sous le sable, il y a encore plus de trois mètres de bateau, et sans doute encore de nombreux corps enfouis», précise Bruno.

Une page tragique de l'histoire qui n'empêche pas les enfants, un peu plus loin, de découvrir la faune du littoral, ses coquillages, les anémones sur l'épave, mais aussi les moules échappées de la culture qui se sont réfugiées sur le bateau. •
in LA VOIX DU NORD, édition de Dunkerque, 26 août 2009

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