Vive la révolution... sexuelle
Au cours de discussions impromptues, l'on est parfois surpris des choses qui reviennent en mémoire.
Les souvenirs ou les remarques sur le monde qui vous assaille sont parfois étranges.
Aujourd'hui, où que l'on regarde, quel que soit le film que l'on voit, quelle que soit la revue, impossible d'éviter le sexe, aussi petit soit-il... Non pas que je m'en plaigne mais c'est assez amusant de voir combien notre société s'est sexuée ces dernières années. Il est loin le temps où le comble de l'érotisme était de dévoiler une cheville, rares sont les scandales comme celui que provoqua "le dernier tango à Paris", notamment la rencontre inopinée d'une motte de beurre et de l'aolrs divine Maria Schneider. Le sexe s'est décomplexé (on ne dira pas développé, les mauvaises langues auront vite fait de reprocher la sémantique) et il occupe une place non négligeable dans les esprits (comme s'il n' avait que là qu'il pouvait se loger)!
Pourtant, nous aurions tort de faire la fine bouche car la libération sexuelle ne date pas des "foires du sexe" organisées dans les pays scandinaves dans les années 70 et encore moins du développement des salons érotiques des quinze dernières années où la moindre starlette des films X vient faire sa promotion à "bâtons rompus"... Je vais donner aux contempteurs de l'Ordre moral des verges (ouhlalala) pour me battre mais il faut convenir que les historiens se sont assez peu penchés sur le sujet... et quand je dis "penché", je mesure les mots.
Aujourd'hui, où que l'on regarde, quel que soit le film que l'on voit, quelle que soit la revue, impossible d'éviter le sexe, aussi petit soit-il... Non pas que je m'en plaigne mais c'est assez amusant de voir combien notre société s'est sexuée ces dernières années. Il est loin le temps où le comble de l'érotisme était de dévoiler une cheville, rares sont les scandales comme celui que provoqua "le dernier tango à Paris", notamment la rencontre inopinée d'une motte de beurre et de l'aolrs divine Maria Schneider. Le sexe s'est décomplexé (on ne dira pas développé, les mauvaises langues auront vite fait de reprocher la sémantique) et il occupe une place non négligeable dans les esprits (comme s'il n' avait que là qu'il pouvait se loger)!
Pourtant, nous aurions tort de faire la fine bouche car la libération sexuelle ne date pas des "foires du sexe" organisées dans les pays scandinaves dans les années 70 et encore moins du développement des salons érotiques des quinze dernières années où la moindre starlette des films X vient faire sa promotion à "bâtons rompus"... Je vais donner aux contempteurs de l'Ordre moral des verges (ouhlalala) pour me battre mais il faut convenir que les historiens se sont assez peu penchés sur le sujet... et quand je dis "penché", je mesure les mots.
Il faut le dire, la France est le berceau des libertés, la révolution de 1789 fournit les fonts baptismaux.
La vie sexuelle durant le Moyen-âge et l'Ancien régime était, il faut en convenir bien monotone. Des interdits, on en trouve alors à la pelle !
Car enfin, l'Eglise, puissance morale et politique, mélangeant avec allégresse spirituel et temporel, bannissait le sexe de ses discours (et ce malgré les actes souvent loin du propos de certains de ses cadres, du moine au pape qui, à l'instar de Borgia, menait des curieuses "sauteries" au Vatican). Il se référait à l'ordre divin, quand chassant Adam et Eve du Jardin d'Eden, voulait que la femme accouchât dans la douleur, que l'homme gagnât son sel à la sueur de son front, complétant la malédiction du pêché originel par l'invective "croissez et multipliez, emplissez la terre et dominez la!". On était parti bien vite pour des siècles de culpabilisation (et encore, Adam et Eve, seul couple, donna naissance à des multitudes certes mais ne fut-ce pas au prix de l'inceste puisqu'au départ... ils n'étaient que deux !)... Enfin bref, l'on nous dit qu'il n'est là que symboles, on demande à voir... Tout acte sexuel est donc banni, même l'onanisme... régime sexe, pardon sec à tous les étages...
Ainsi, l'on ne peut avoir de relations que pour croître, se multiplier et accessoirement, dominer la terre... Remarquez bien au passage que la femme doit en même temps expier les fautes de sa lointaine ancêtre Eve en souffrant pendant sa délivrance !
Or donc, pendant longtemps, le sexe n'a vait qu'un but "utilitaire" : perpétuer la famille dans le respect des ordres divins.
Hors du mariage donc... point de salut ! Mais avant le mariage, il y a les fiançailles et là, pas moyen de faire quoique ce soit, il faut que l'union soit bênie, donc on se retient, on se retient tant et si bien, d'ailleurs, que l'on apprend déjà la patience car les fiançailles peuvent durer plusieurs mois.
Vient le mariage. Passe encore sur la nuit de noces (chez les rois, elle est publique), sur l'exhibition des draps à la fenêtre le lendemain, puisqu'il faut prouver la virginité de l'épouse sans quoi le mariage peut être invalidé (tiens, ça rappelle quelque chose)... Il faut assumer le quotidien ! Déjà, et la nature est imparfaite, les femmes sont indisposées et indisponibles quelques jours par mois (avec un cycle de 28 jours, d'ailleurs on dit à cause de cela que les femmes sont lunatiques !), on a le droit aux grandes marées... J'éviterai les blagues du genre "elle repeint le couleur en rouge" ou "les Anglais débarquent", les connaisseurs apprévieront mais l'on notera tout de même que lorsque le drapeau rouge est levé, la baignade est interdite. Or l'Ancien testament dit que la femme, ainsi "souillée" ne peut dormir avec le mari, et certains textes disent même qu'elle ne peut coucher en la maison... Evidemment, vu comme ça, pas moyen de se rapprocher!
Mais nous sommes dans une civilisation judéo-chrétienne avec de nombreux interdits ! Et des jours sans, il y en a forcément ! Déjà, pas pendant le carême... Quarante jours sans viande, quelle qu'en soit la forme (et l'on s'étonne de la débauche de Mardi Gras !)... Quarante jours de mortification, de privation, ça forge le caractère. oui mais il y a aussi les fêtes carillonnées et là, paf, pas moyen non plus, puis la fête du saint de la paroisse, du protecteur de la cité, du saint patron du corps de métier, et puis on a aussi 52 dimanches dans l'année, autant de vendredi où l'on remémore la passion du Christ (et l'on se prive en même temps puisqu'à table, c'est poisson obligatoire...). Vous comptez bien, comme pour les fuées, la fenêtre de tir se réduit sacrément !
Mais ce n'est pas tout... malheureusement !
Dans l'optique du mariage, on fait des enfants et là, comme dans l'artillerie, le coup a porté (si l'on peut user du terme). Pas question de s'amuser avec Madame! Rien à faire, on a pas le droit pendant la grossesse ! Parce que d'abord on a peur d'entamer une deuxième grossesse et de ne plus savoir lequel est l'aîné (immaginez le drame des naissances gémellaires, le premier sorti est le dernier conçu donc le cadet, enfin si ça se passe bien)... enduite parce que l'on craint de faire du mal à l'enfant (présomptueux et vantard, diriez vous? Et bien non, car c'est une question encore très souvent posée aux gynécologues et autres obstétriciens aujourd'hui encore)... Et c'est parti pour NEUF mois de ceinture ! Et pas la peine de penser à se satisfaire soi-même dans un coin, c'est improductif, donc interdit... Combien de générations n'ont d'ailleurs pas été (et sont encore) traumatisées par les menaces de nombreuses tares et handicaps nés des pratiques solitaires (les Jesuites avaient d'ailleurs en leur temps inventé des planchettes pour les garçons, où, mains liées, ils ne pouvaient les glisser sous les draps)... Rappelez vous quand l'on vous disait que cela rendait sour ou aveugle (et que l'acné disparaitrait en même temps dès le premier rapport sexuel, faisait rêver les adolescents boutonneux de mariages rapides à défaut d'être heureux)!
Mais si encore une fois faîtes les relevailles... La femme ne reste pas longtemps en couche, il faut bien travailler. Le plus malin se dirait "allons'y gaiement" ... et bien que nenni; non, non et non... Car il faut allaiter le chérubin et là non plus, pas le droit ! Car le mouvement somme toute bien connu et bien simple imprimé pendant l'acte, pourrait faire tourner le lait, à l'image des barattes à beurre ! Cela vous fait rire ? Tant mieux, car dans certaines campagnes, l'on peut allaiter jusqu'à l'âge de trois ans... et encore, quand la mère, profitant de sa propre lactation, doit jouer le rôle de nourrice... et là, pour le mari, ça peut être très long, mais alors, très très long !
Cette fois, le salut viendra des Armées. Car tout au long de l'Ancien régime, il n'y a pas de Train des Equipages pour assurer l'Intendance. Les troupes vivent sur le terrain, et sont entourées d'une nuée de petits métiers: vendeurs de fourrage pour les cavaliers, tailleurs, bottiers, cordonniers, marchands de vins, rotisseurs...etc. ... et des prostituées qui, tabous obligent, ne peuvent se permettre de tomber enceinte (là ça fait mal) car si elles doivent déplorer une occupation de leur "fond de commerce", autant qu'elles disent adieur à leur clientèle... Naissent alors les "funestes secrets" qui se chuchotent à l'ombre des confessionnaux : le coït interrompu ! On saute en marche et on espère ne pas laisser de souvenir derrière soi ! Bien évidemment, la soldatesque qui a goûté à ces plaisirs défendus les ramènent à la maison, bien conscients que l'on peut aussi utiliser ses mâles attributs pour en tirer quelque plaisir... Ca fait tâche... d'huile. Et puis, la mode du libertinage s'en mêle, colportée par quelques écrivains et autres philosophes. Plus par peur du mal de Naples (la syphyllis) que par la crainte de semer quelques batards, les préservatifs commencent à circuler. Il suffit de se reporter aux mémoires du Prince de Ligne pour découvrir une hilarante scène de test prophylactique pour se convaincre que les médecins mettaient du coeur à l'ouvrage (et pas que du coeur me diriez vous!).
Condamnation immédiate de l'Eglise qui voit lentement s'échapper son magistère moral. Ainsi, l'on va lentement mais surement vers le déni de l'ordre divin... La relation sexuelle ne va lus nécessairement déboucher sur une procréation, on commence à avoir réellement conscience du plaisir que l'on peut en tirer. Alors, surement inconsciemment, l'on conteste l'ordre de Dieu, donc l'ordre du monde ! Ah... contester l'ordre du monde, les trois ordres qui régissent la société, la façon dont elle s'est constituée... et donc pourquoi ne pas finalement contester le roi. Les racines de la Révolution française ne plongent pas dans les écrits des philosophes des Lumières (d'ailleurs ce sont souvent d'hooribles libertins) mais dans le lit du peuple!
Sujet honteux dont on coda longtemps les termes pour ne pas choquer les dames... Les français cherchant des "capotes anglaises", ces fameux longs manteaux protecteurs, et les Anglais s'envoyant des "French Letters", termes O combien chastes nés dans les Tranchées de la Grande Guerre !
Le developpement de la photo, puis du cinéma entâma une lente libéralisation des moeurs... et que dire de la naissance du minitel en France comme d'Internet qui mit des années à sortir du ghetto de la recherche scientifique mais qui s'est largement rattrappé depuis (tapez sexe sur un moteur de recherche par curiosité et voyez le nombre de pages proposées)...
Finalement, la révolution ça a eu du bon... et malgré des errements (d'autres diraient des tatônnements) et des déviances, l'on ne vit finalement pas si mal depuis que l'on peut user et abuser de la chose... Alors quand vous lirez des ouvrages historiques sur le Moyen-âge et l'Ancien régime, ayez une pensée émue pour vos prédécesseurs qui n'avaient pas tant de liberté... Mai 68 portait le slogan "jouissons sans entrâves" et finalement, le mot d'ordre eut du bon ...
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