vendredi 4 janvier 2008

Les bastions de Vauban ont regagné le coeur des villes grâce à Septentrion

L’année Vauban est terminée, et le projet Septentrion avec elle. Les dix-neuf villes du Nord - Pas-de-Calais, Belgique et Pays-Bas qui ont toutes en commun d’avoir été fortifiées par l’architecte militaire du Roi-Soleil ont eu quatre ans pour mettre en commun leur passé et redorer leurs bastions grâce à une aide de 15 millions d’euros. Mais le classement à l’UNESCO, qui figurait en ligne de mire de leur action, semble bien compromis.

PAR DAVID MONNERY region@lavoixdunord.fr

Ce sont des chemins d’interprétation sur les remparts qui ont été mis en place à Bergues, Watten ou au Quesnoy. À Ypres, c’est l’ancienne boulangerie militaire (1680) qui est en cours de réhabilitation en cinq salles de réunion et d’exposition. Un escalier de la même époque a aussi été rouvert et éclairé pour permettre aux promeneurs de naviguer entre les remparts tricentenaires et les fossés réhabilités en parc. À Lille, c’est entre autres les 1 700 mètres de la voie des combattants qui ont été rénovés autour de la citadelle.Bref, avec ses 12 millions d’euros dépensés (dont 8 millions financés par l’Europe), Septentrion a travaillé pour replacer l’oeuvre de Vauban au coeur des dix-neuf villes de la région, de Belgique et des Pays-Bas.

«Richesses culturelles»
«En quatre ans nous avons redécouvert les richesses culturelles qui se cachent derrière ce patrimoine, une architecture à haute valeur touristique qui assure le maintien des espaces verts en centre-ville», se réjouit Bernard Derosier, président du conseil général du Nord, instance chargée de coordonner l’action.Outre les divers travaux qu’il a accompagnés financièrement, le projet Septentrion a également permis de tisser des liens durables entre les villes partenaires. Un site Internet a été mis en ligne (www.septentrion-nwe.org), des expositions ont été montées, etc.
Pour couronner toute cette action, un classement au patrimoine mondial de l’UNESCO aurait ravi les dix-neuf villes. Mais Septentrion s’est fait griller la politesse par le réseau Vauban, dans lequel on retrouve la citadelle… d’Arras.«La France a décidé de soutenir la candidature du réseau Vauban qui regroupe quatorze sites français et qui fait l’impasse sur la réalité transnationale de ces réalisations», commente, un brin amer, Bernard Derosier. «On aurait aimé être plus aidés par la France, mais je ne veux pas croire que des intérêts politiques sont allés vers le réseau Vauban… Cependant nous n’avions pas comme unique objectif d’être classé à l’UNESCO. Notre travail existe depuis quatre ans, il doit servir aux urbanistes dans l’aménagement des villes bastionnées pour y inscrire les populations contemporaines.»

Septentrion 2
Tous les ponts ne sont pas coupés pour autant : si le réseau Vauban venait à être classé, Septentrion étudierait les modalités pour s’en rapprocher. Dans le cas contraire, le projet transfrontalier verrait sa candidature relancée. Et quoi qu’il en soit, Septentrion ne compte pas rendre les armes : le deuxième volet du projet est actuellement dans les cartons, qui s’inscrirait dans le programme européen 2008-2013. «Nous réfléchissons à différentes pistes qui nous permettront de présenter une nouvelle candidature à l’automne 2008 avec plus ou moins de partenaires», commente Freddy Dolphin, chef du projet Septentrion. L’intérêt pourrait être de gérer les projets d’urbanisme autour de ces remparts. •

> Les villes participantes : Aire-sur-la-Lys, Bergues, Bouchain, Cambrai, Condé-sur-l’Escaut, Gravelines, Landrecies, Le Quesnoy, Lille, Maubeuge, Saint-Omer, Watten. En Belgique : Charleroi, Ypres, Lanaken. Aux Pays-Bas : Maastricht,’s-Hertogenbosch (Bois-le-Duc). > www.septentrion-nwe.org

In LA VOIX DU NORD, édition régionale du 4 janvier 2008

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