dimanche 30 décembre 2007

Au-delà du réveillon : Saint-Sylvestre

On a coutume de parler de la nuit ou du réveillon de Saint-Sylvestre pour parler de cette nuit d'agapes qui se termine par les voeux, les fausses bonnes résolutions et ... les étrennes mais, sincérement, qui se souvient du pape Sylvestre... Faites un tour de table, vous verrez qu'il n'est plus qu'un nom dans le calendrier...
Donc... petit rappel nécessaire, pas vital mais utile...


Sylvestre, fils du prêtre Rufin, était un romain, mais ses origines sont obscurcies par toutes sortes de légendes.
Sa mère, Justa, confia son éducation au prêtre Cyrinus. Il n’est pas douteux qu’il s’est bien conduit pendant la persécution de Dioclétien (284-305), ce qui lui a valu le titre de «très glorieux.»
Il pratiqua l'hospitalité avec le plus grand courage en hébergeant un chrétien d’Antioche, Timothée, qui après avoir fait beaucoup de conversions fut décapité sur l'ordre du préfet de la ville, Tarquinius ; Sylvestre emporta le corps du martyre et, avec le pape Miltiade, il l'ensevelit près du tombeau de saint Paul, dans le jardin d'une pieuse dame, Théona. Tarquinius fit alors arrêter Sylvestre, le somma de livrer les biens de Timothée et d'apostasier.

Sylvestre refusa et fut envoyé en prison d’où il fut libéré après que Tarquinius se fut étranglé avec une arête de poisson. Le pape Miltiade l'ordonna prêtre.

Elu à la succession de Miltiade, Sylvestre fut le 33e pape pendant près de vingt-deux ans (du 31 janvier 314 au 31 décembre 335) sous le règne de Constantin le Grand (306-337), gouvernant l’Eglise à l’époque où elle passait de la persécution au pouvoir ; cependant, il semble n’avoir joué qu’un rôle insignifiant dans les grands événements en cours.

Certains pensent qu'il n'a pas joué un rôle prépondérant puisque refusant d'assister au synode d'Arles en 314, ni au concile de Nicée en 325. Bien qu'il y ait envoyé des légats, il ne pouvait cautionner des conciles convoqués par l'Empereur lui-même.

Il eut la satisfaction de voir l'Eglise de Rome enrichie et embellie par les largesses impériales auxquelles on doit de grands édifices comme la Basilique Constantinienne (plus tard Saint-Jean-du-Latran) avec son baptistère, et les basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul.

Le pape Sylvestre organisa parfaitement le service des pauvres. Un évêque de Pamphilie, Luphronius ou Euphrosynus, vint à Rome ; ses discours et ses gestes donnèrent à Sylvestre l'occasion de divers règlements : il prescrivit aux prêtres et aux diacres de porter le colobium, tunique flottante et sans manches ; il ordonna de remplacer le nom des dieux que portaient les jours par les numéros des féries, il fit des dimanches et des jeudis des jours de fête, des mercredis, vendredis et samedis des jours de jeûne.

Aux Grecs qui s'étonnaient de cette ordonnance, il rétorqua que le jeudi était le jour de l'Ascension et de l’institution de l'Eucharistie et que, puisque chaque dimanche commémorait la Résurrection, chaque samedi devait rappeler le séjour du Christ au tombeau.

Saint Sylvestre mourut à un âge avancé et fut enterré dans le cimetière de Sainte-Priscille sur la Via Salaria (31 décembre 335), devenant un des premiers saints canonisés sans avoir subi le martyre.

Mais bien évidemment, comme les saints se bousculent au Paradis, vous pouvez aussi avoir une pensée pour...

Bienheureux Alain de Solminihac, Evêque de Cahors (+ 1659). Evêque "malgré lui", Alain de Solminihac aura pendant les 21 années de son épiscopat une préoccupation essentielle : introduire et faire appliquer dans le diocèse les décrets du concile de Trente. Pour cela il sera évêque "itinérant", accordant beaucoup de soin aux visites pastorales. Jean-Paul II le béatifia en 1981.
Sainte Colombe, Vierge et martyre à Sens (+ 274). Jeune fille de la région de Sens en Bourgogne, elle mourut pour sa foi et dont la vie est toute résumée par ce don d'elle-même au Christ. Elle fut très honorée au Moyen Age à Paris.
Saint Cyriaque de Bisericani, (+ 1730) Moine depuis sa jeunesse dans ce monastère de Moldavie, il y progressa dans la patience, l'humilité et la sainte charité. Puis il se retira dans une grotte de la montagne, habillé comme le lys et l'herbe des champs, s'exposant sans habit aux rigueurs du climat, hiver comme été, pour témoigner du total détachement des biens de ce monde, n'ayant comme protection que l'invocation continuelle de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Saint Festus (5ème s.) Evêque de Valence, il connut les invasions des barbares dont le chef Chrocus voulut faire apostasier les fidèles. Ils refusèrent, la ville fut mise à feu et à sang, et de nombreux fidèles, avec saint Festus, furent impitoyablement massacrés. Ils sont désormais honorés comme martyrs de la foi.
Bienheureux Garembert (+ 1141) de l'Ordre des Prémontrés, il fonda le monastère du Mont-Saint-Martin dans le diocèse de Cambrai.
Saint Gélase (5ème s.) Moine en Palestine, il sut résister à la pression des évêques partisans de l'hérésie monophysite. Chassé de son monastère, il s'imposa par son attitude de charité. Si grande était la vénération du peuple à son égard, qu'il ne lui fut fait aucun mal.
Saint Jean Francois Régis (+ 1640) Né près de Narbonne, il entra chez les jésuites de Béziers d'où il fut envoyé au Puy. Il se consacra alors avec succès à la prédication ce qui lui mérita le titre d'apôtre du Velay et du Vivarais. Il mourut, épuisé de fatigue et de froid au cours d'une mission à La Louvesc dans le Massif Central français.
Saint Marius ou Maire (+ 596) . Evêque d'Avenches-Lausanne en Suisse. Il était originaire d'Autun et c'est sous le titre "d'évêque d'Avenches" qui appartenait au royaume de Bourgogne, dans le canton de Vaud, qu'il signa les actes du Concile de Mâcon en 585. Sa ville fut détruite par les invasions barbares et il dût s'établir à Lausanne. On lui doit une "chronique" qui nous éclaire sur les rois francs, goths et bourguignons de son époque. On lui prête d'autres écrits, mais nous n'en avons pas les textes. Il fut un évêque attentif et secourable à toutes les misères d'une époque marquée par tant de dévastations.
Sainte Mélanie la Jeune, Fondatrice de monastères, recluse au mont des Oliviers (+ 439) A quatorze ans, cette jeune aristocrate romaine épousa son cousin Pinien qui en avait dix-sept. Dix ans plus tard, ils perdirent leurs deux enfants et décident d'un commun accord de suivre les conseils évangéliques. Riches, ils liquident tous leurs biens et quittent Rome peu avant qu'Alaric vienne la piller. Ils se retirent d'abord en Sicile puis à Thagaste dont le diocèse a pour pasteur un ami et voisin, saint Augustin, évêque d'Hippone. Ils y amènent avec eux quinze eunuques et autant de servantes. Toutes les terres de Thagaste leur appartiennent. Les fidèles veulent que Pinien soit leur évêque, car ce serait la fortune assurée pour la communauté chrétienne. Mais Pinien et Mélanie s'en vont à Jérusalem. Pinien y meurt en 432, Mélanie fonde un monastère non loin du lieu de l'Ascension, sur le Mont des Oliviers. Elle y meurt, de retour de la fête de Noël à Bethléem.
Sainte Offa (+ 1070) Abbesse bénédictine de l'abbaye Saint-Pierre de Bénévent en Italie.
Bienheureux Pierre de Subiaco (+ 1003) Vingt-deuxième abbé de Subiaco, il eut les yeux crevés sur l'ordre du baron de Monticello parce qu'il avait défendu les droits de son abbaye. Il mourut en prison et, pour cela, il est considéré comme un martyr.
Saint Pinien (5ème s.), époux de Sainte Mélanie la Jeune
Saints Savinien et Potentien (+ v. 300)dont la venue en Gaule à l'époque apostolique est plus légendaire qu'historique. L'Eglise des Francs cherchait ainsi une sorte de "certificat d'ancienneté" en reportant au 1er siècle une évangélisation faite plus tardivement. Mais le culte des saints Savinien et Potentien est mentionné dans les martyrologes de Meaux, Sens, Nevers, Paris, Poitiers, et au 31 décembre au martyrologe romain et au martyrologe d'Autun.Savinien aurait été le premier évêque de Sens, il y est fêté le 19 octobre, Potentien lui aurait succédé.
Saint Théophylacte (+ 1126) Elevé à Constantinople où il fut clerc de la grande église Sainte Sophie, il fut sacré évêque et envoyé contre son gré à Ochrid où il gouverna avec sagesse l'Eglise bulgare pendant vingt-cinq ans. Théologien et orateur d'une culture exceptionnelle, il reste de lui nombre d'homélies et un commentaire du Nouveau Testament, inspiré de saint Jean Chrysostome.
Saint Zotique (4ème s.) Originaire de Rome, Zotique, ou Zôticos, aurait accompagné l'empereur Constantin en Orient pour la fondation de Constantinople. Quoi qu'il en soit, il est très proche de l'empereur. Il est surnommé "le nourricier des orphelins", car il avait fondé non seulement une léproserie, mais aussi un hôpital et un hospice pour les vétérans et les vieillards. Après la mort de Constantin, des jaloux des privilèges de Zotique durant le règne précédent, le dénoncent à l'empereur Constance pour malversation. Celui-ci condamne Zotique à mort et le charitable est écartelé par des mules. Après le martyre, l'empereur se repent, reconnaît publiquement la sainteté du martyr et fait construire une léproserie impériale qui aura une longue destinée.

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