juste un peu d'étoffe...

Curieusement, ce simple bout d'étoffe, posé et attaché, fait remonter des idées ensevelies, comme une bouffée de désir d'en savoir plus, d'en voir assez pour ne plus avoir de questions à se poser. L'imagination, alliée aux souvenirs d'une vie passée plus tumultueuse, se met à travailler. On regarde cette pauvre jarretière liée au métal et l'on se plait à imaginer les mains habiles qui l'ont cousue, on se complait à espérer ressentir le souvenir du toucher satiné d'une peau d'ivoire rehaussée par ce rouge écarlate, la voir glisser le long d'une jambe fine, frolant un mollet galbé, remontant une cuisse à la peau ferme et douce, tenue par des mains graciles qui finissent par la plaquer sur le haut d'un bas bordé de dentelles... Malheureusement, emprisonnée sur cette moto, elle ne pourra jamais orner un corps à la peau diaphane et ne sera jamais caressée avant une joute amoureuse... Dure réalité, on n'a rarement ce à quoi l'on est destiné...