jeudi 4 octobre 2007

Archéologie : Des indices de rites funéraires inédits mis au jour à Valenciennes

À l’été 2006, la découverte d’ossements humains vieux de plus de 4 000 ans avait immédiatement fait de Valenciennes une référence. Les fouilles ont aussi mis au jour des faits suggérant des pratiques funéraires inédites.
«On pensait tout d’abord que plusieurs individus s’étaient noyés ou avaient été noyés à proximité de leur lieu de vie», raconte Marianne Deckers, chef de projet. Les fouilles préventives réalisées rue Jean-Bernier, sur un chantier immobilier, ont mis au jour une zone humide : l’emplacement de l’ancienne vallée de l’Escaut. Le service archéologique municipal a découvert, sur et autour de plusieurs îlots, des ossements humains, des restes animaux et des traces d’activité humaine (débris de céramiques, silex, etc.). Mais «il semble finalement que les îlots aient été façonnés par les hommes, pour y déposer leurs défunts.» Les nombreux os trouvés aux «sommets» et le fait que des connexions entre les plus petits étaient encore intactes indiquent que les corps se sont décomposés sur place. «On n’a trouvé ni bijoux autour d’eux, ni bois ni fibre sur les ossements. Ils n’étaient donc pas habillés.» Et pas ensevelis non plus, selon les premières analyses.Les prochaines devraient permettre d’établir le nombre d’individus, leur sexe («Nous pensons que ce sont tous des adultes masculins»), une éventuelle filiation entre eux, etc. «Nous cherchons aussi à savoir si les os isolés trouvés ont été prélevés sur les cadavres.» Auquel cas il s’agirait bien de pratiques funéraires jusqu’alors inconnues. «Nous connaissons les tombes collectives fermées pour la période qui précède, et les tombes individuelles pour celle qui suit. Dans le cas présent, on suppose une activité humaine à proximité des corps en décomposition.» En matière de rites funéraires, le début du IIIe millénaire est encore un mystère. Même si les hypothèses valenciennoises sont confirmées, on ne pourra donc pas savoir si ces pratiques étaient généralisées ou typiques du groupe culturel de la vallée de l’Escaut. Mais le site restera néanmoins une référence.
• JULIE LEMARCHAND, in LA VOIX DU NORD, édition régionale du 4 octobre 2007

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