chaque chose doit connaître une fin.
Délicate, cisélée, un coeur tendre qui s'évase en de légers drapés. Elle se pare de la rosée matinale, déposée par une brume diaphane... Puis le jour avancera, elle s'ouvrira pour mieux se refermer dans la froid de la nuit, les ombres des nuages éclairés par Sélène couriront sur sa peau... Après quelques jours passés à offrir sa beauté au monde, elle se ternira, perdra son éclat, passeront ses couleurs; lentement, ses contours seront moins nets et, avec une patience infinie, le temps finira son oeuvre en l'effeuillant, laissant le coeur à nu, l'âme blessée et, dans une infinie plainte que l'on ne saurait entendre, elle tombera à terre et se laissera mourir... Ainsi va le monde, ainsi vont les choses, nées de la nature ou des mains des hommes, comme la frêle rose poussée en nos jardins, nos vies, nos amours, nos peines et nos haines tomberont d'eux-même dans la poussière de l'oubli après une agonie silencieuse, sans même un soupir, sans regrets ni remords... La vie des roses comme celle des hommes n'est que la funeste comédie d'un passage éphémère...
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