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L'épave du plus grand bombardier allemand utilisé pendant la première guerre mondiale, retrouvée à Poelkapelle (Belgique)
En 1981 à Poelkapelle un agriculteur découvrait en labourant son champs quelques fragments qui à première vue semblaient être des morceaux d'un avion de la première guerre mondiale.
Bien que certains pensaient d'abord qu'on avait enfin retrouvé l'épave du chasseur SPAD, dans lequel l'as français le capitaine Georges Guynemer à été descendu au dessus de le même commune de Poelkapelle le 11 septembre 1917, cette thèse a été très rapidement rejetée: la découverte entre les débris d'une plaquette portant le nom d'une firme spécialisée en appareils optiques et située à Dresde, apportait la preuve définitive que l'appareil était d'origine allemande.
Comme les recherches ultérieures ne contribuaient pas à élucider l'énigme, les fragments ont été vendus par le trouveur à M. Piet Steen, membre du comité franco-belge pour la commémoration de Georges Guynemer.
Lors d'une visite de travail récente au Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget, en vue de préparer la commémoration du quatre-vingt-dixième anniversaire de la disparition de l'as français Georges Guynemer, M. Steen a profité de l'occasion pour soumettre quelques photos des fragments aux techniciens de la division "Memorial Flight", spécialisés dans la maintenance et la reconstruction d'avions historiques. Après étude de ces photos , les spécialistes pouvaient immédiatement tirer la conclusion que les débris provenaient d'un bombardier lourd allemand d'un type assez exceptionnel. M. Steen a reçu le conseil de comparer les fragments avec le moteur Mercedes DIVa d'un bombardier allemand du type Gotha exposé au Musée de l'Armée et des Sciences Militaires à Bruxelles.
A Bruxelles, il ressortait que certaines pièces étaient tout à fait identiques et que d'autres par contre apparaissaient ne pas faisant partie d'un appareil bombardier du type Gotha.
Après cette déception , un de ces amis lui donnait l'avis de ne pas exclure la possibilité qu'il s'agirait d'un bombardier géant du type Zeppelin-Staaken R VI , dont certains exemplaires étaient effectivement équipés de moteurs Mercedes DIVa .
Les appareils Zeppelin-Staaken R VI étaient équipés de quatre moteurs de ce type, suspendus par deux , l'un derrière l'autre, à chaque côté entre les deux ailes de l'appareil biplan. Chaque groupe de deux moteurs prenait place ainsi une nacelle dont l'hélice du moteur avant tirait l'appareil, tandis que l'hélice du moteur arrière le poussait (système appelé "push-pull").
Il se trouvait que le musée de l'aviation de Krakau en Pologne étaient le seul au monde qui possède encore une nacelle provenant d'un avion Zeppelin-Staaken R VI. Après avoir pris contact avec les responsables du musée de Krakau, des nouvelles prises de vue et des dessins techniques reprenant certains fragments dans le tout, ont été faits. Tout ce travail, complété par la découverte du numéro d'identification de l'appareil gravé sur un des fragments, apportaient la preuve irréfutable que l'avion en question était bel et bien un bombardier lourd du type Zeppelin-Staaken R VI et de plus qu'il s'agissait de l'appareil portant le numéro R 34 !
Cette découverte donnait une tournure plus précise à la recherche de M. Steen. Un tour dans la littérature historique spécialisée lui apprenait que le 21 avril 1918 un appareil Zeppelin-Staaken R VI s'écrasait à Westrozebeke. L'endroit de la découverte en 1981 des fragments étaient bien situé à Poelkapelle mais seulement séparé de la frontière communale avec Westrozebeke d'environ 100 mètres. Donc l'erreur géographique était plus que pardonnable, surtout quand on tient compte de la situation dans laquelle le terrain se trouvait au quatrième jour après avoir subi un bombardement d'artillerie intensif en préparation d'une offensive par les forces allemandes effectuée le 17 avril.
Le récit de l'histoire nous apprend en plus que dans la nuit du 20 au 21 avril 1918 une escadrille de bombardiers allemands décollait de l'aérodrome allemand de Scheldewindeke près de Gand ayant pour mission d'effectuer un bombardement sur St.- Omer , vraisemblablement sur la base aérienne principale du Royal Flying Corps , précurseur du Royal Air Force.
Sur le chemin de retour, en survolant le secteur de la 2ième Armée britannique du Maréchal Plumer, l'avion géant s'est écrasé dans le secteur allemand après avoir dépassé la ligne du front à peine de quelques lieux . Jusque maintenant les raisons de la chute de l'avion n'ont pas été mises au clair : descendu par l'artillerie aérienne allié, abattu par un chasseur de nuit britannique à sa poursuite depuis St.-Omer ou simplement une panne mécanique fatale?
L'équipage formé par Hans Sturm, Johannes Leistner, Wilhelm Wiech, Hermann Böse, Peter Antoni, Gustav Kinzle et Martin Böhme, ne survécu pas à l'accident. Quatre d'entre eux ont été enterrés au cimetière militaire allemand de Vladslo près de Dixmude. Les dépouilles de deux autres ont été enterrées dans leur pays natal. Le dernier occupant , le soldat aviateur Peter Antoni, né en Cologne le 15 janvier 1897, n'a pas de sépulture connue à ce jour. Il se peut donc que ses restes reposent toujours à l'endroit même de l'écrasement.
Les bombardiers Zeppelin-Staaken R VI étaient les plus grands avions engagés dans la première guerre mondiale et restent à ce jour parmi les plus grands avions en construction de bois jamais développés.
Seulement 18 appareils de ce type ont été construits dont 13 ont été destinés au service de guerre. Pas plus de 3 de ces appareils géants ont été descendus par les forces alliées.
M. Steen est convaincu que sa découverte donnera un nouvel élan à l'examen historique sur le rôle de ces bombardiers stratégiques allemands géants dans le cadre du développement des évènements militaires pendant la guerre 14-18.
Comme cette découverte est d'une immense valeur historique, une déclaration officielle en a été déposée auprès des instances compétentes de la Région flamande, avec copie adressée à l'ambassade allemande à Bruxelles.
Voir aussi URL: http://users.telenet.be/mariehelenepetit/zep-sta/press-doc.htm
1 commentaire:
Les gens du Comité Guynemer que ce soit en Belgique - et notamment à Poelkapelle - ou en France, dans les différents lieux de mémoire de Georges Guynemer sont des gens actifs et curieux !
Jean-Yves Tabourin
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