Sur les quais de Dunkerque
Les habitués de la Chaussée des Darses en conviennent : bientôt, le souvenir du B.C.M.O. s’estompera définitivement. Nul besoin de polémiquer sur sa destruction; après tout, les villes sont comme les hommes, elles évoluent. N’importe quel livre d’histoire le prouve. Pourtant, l’on y était habitué, certains avaient même de l’affection pour lui. Il évoquait même des souvenirs comme lorsque l’on feuillète un album de photos…
On oublie souvent les dockers
Faut-il céder à la mélancolie ?… Deux photos rendront peut-être certains nostalgiques. Elles ne sont séparées que par quelques décennies. Sur la première, du début des années Trente, les hommes des frigos du port s’octroient une pause. Sur la seconde, c’est une coccinelle qui est atterrit sur le quai au début des années soixante. Quel intérêt de ressortir ces clichés ? Rien ou si peu : l’envie de rendre un petit hommage aux hommes qui ont fait du port de Dunkerque le troisième de France. Des anonymes ou presque : Paul Vandermeersch se repose sur la tête de veau au frigo, Maurice Lenoir guide la voiture. Des Saint-Polois mais qui vivent et travaillent au milieu des Dunkerquois. Pour eux, la différence entre les villes faisait peu car c’est un métier d’homme, dur et, encore aujourd’hui, risqué. Certes, ils ne manquaient pas de motifs de discussions parfois un peu vives (doux euphémisme !), les premiers étant majoritairement communistes et les seconds socialistes mais ces clivages s’effaçaient quand il fallait défendre l’outil de travail ou accompagner un confrère au cimetière. D’ailleurs, par solidarité, pendant longtemps, le port s’arrêtait totalement de travailler pour les funérailles. Si une fresque des salons de l’Hôtel de ville de Dunkerque affirme que la cité est « une porte ouverte sur le monde », cela n’aurait pu se faire sans ces cohortes d’ouvriers qui passaient des centaines de fois les coupées des navires.
Des travailleurs discrets
Finalement le monde portuaire finit par changer avec la crise et les révolutions maritimes (ro-ro et autres porte-conteneurs)… Les manœuvres sont plus rapides et il faut moins de bras, les bateaux moins nombreux restent moins longtemps. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la ville grignote chaque année un peu plus les quais. Ils mériteraient bien, ces dockers, une statue face à celle de Trystram ou du buste de Guillain avant que l’on oublie qu’ils ont façonné le port à leur façon… Et puis c’est une histoire de famille, pour beaucoup d’habitants de l’agglomération, parfois c’est même un héritage comme pour Roger Gouvart - qui présida longtemps aux destinées du monde des dockers dunkerquois et reste assez attaché à la profession pour être parmi les fondateurs et les principaux piliers du Musée Portuaire - et de feu son fils Bernard qui pris sa relève. Ils sont nombreux, ceux qui ont arpenté les quais sans jamais naviguer et dont on parle peu, comme un oncle ou un cousin éloigné qu’on fois peu dans l’année…
On oublie souvent les dockers
Faut-il céder à la mélancolie ?… Deux photos rendront peut-être certains nostalgiques. Elles ne sont séparées que par quelques décennies. Sur la première, du début des années Trente, les hommes des frigos du port s’octroient une pause. Sur la seconde, c’est une coccinelle qui est atterrit sur le quai au début des années soixante. Quel intérêt de ressortir ces clichés ? Rien ou si peu : l’envie de rendre un petit hommage aux hommes qui ont fait du port de Dunkerque le troisième de France. Des anonymes ou presque : Paul Vandermeersch se repose sur la tête de veau au frigo, Maurice Lenoir guide la voiture. Des Saint-Polois mais qui vivent et travaillent au milieu des Dunkerquois. Pour eux, la différence entre les villes faisait peu car c’est un métier d’homme, dur et, encore aujourd’hui, risqué. Certes, ils ne manquaient pas de motifs de discussions parfois un peu vives (doux euphémisme !), les premiers étant majoritairement communistes et les seconds socialistes mais ces clivages s’effaçaient quand il fallait défendre l’outil de travail ou accompagner un confrère au cimetière. D’ailleurs, par solidarité, pendant longtemps, le port s’arrêtait totalement de travailler pour les funérailles. Si une fresque des salons de l’Hôtel de ville de Dunkerque affirme que la cité est « une porte ouverte sur le monde », cela n’aurait pu se faire sans ces cohortes d’ouvriers qui passaient des centaines de fois les coupées des navires.
Des travailleurs discrets
Finalement le monde portuaire finit par changer avec la crise et les révolutions maritimes (ro-ro et autres porte-conteneurs)… Les manœuvres sont plus rapides et il faut moins de bras, les bateaux moins nombreux restent moins longtemps. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la ville grignote chaque année un peu plus les quais. Ils mériteraient bien, ces dockers, une statue face à celle de Trystram ou du buste de Guillain avant que l’on oublie qu’ils ont façonné le port à leur façon… Et puis c’est une histoire de famille, pour beaucoup d’habitants de l’agglomération, parfois c’est même un héritage comme pour Roger Gouvart - qui présida longtemps aux destinées du monde des dockers dunkerquois et reste assez attaché à la profession pour être parmi les fondateurs et les principaux piliers du Musée Portuaire - et de feu son fils Bernard qui pris sa relève. Ils sont nombreux, ceux qui ont arpenté les quais sans jamais naviguer et dont on parle peu, comme un oncle ou un cousin éloigné qu’on fois peu dans l’année…
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