Le Léonard de Vinci flamand
Un génial touche-à-tout
Sacré Wenzel, enfin... Wenceslas. Né à Anvers en 1557, Wenceslas Cobergher y apprend à peindre mais Rome a d’autres charmes. Il y suit alors des études d’architecture et d’hydraulique, jusqu’à ce que les Archiducs Albert et Isabelle, qui administrent la Flandre au nom du Roi d’Espagne, le rappellent et en font leur Ingénieur. D’ailleurs, à partir de 1615, il ne travaille plus que pour eux. Cobergher touche à tout: à l’architecture civile et religieuse, à la religion en publiant Amor Pietatis en 1618, aux études économiques et à la chimie... mais Albert et Isabelle lui réservent de grands projets pour cet esprit éclairé.
Le 13e travail d’Hercule
Première mission : assécher les Moëres. La tâche est herculéenne car ce sont deux vastes lagunes, la grande mesure 3.000 ha, la petite 200 ha seulement. Les travaux débutent en 1617. Il fait lever des digues, quadriller les moëres par des fossés rectilignes. Une vingtaine de moulins remontent l’eau grâce à des vis d’Archimède et la rejettent dans les fossés hors des digues (le ringslot). L’eau s’écoule ensuite dans les Watergangs et part vers la mer. Les Moëres sont plus basses que cette dernière de 2 mètres. Les travaux avancent et les épidémies disparaissent, les terres sont mises en valeur et le village des Moëres peut enfin s’étendre. Les travaux sont enfin achevés treize ans plus tard mais le progrès est éphémère car pour contrer les Français, le gouverneur espagnol de Dunkerque fait tendre l’inondation. Les Moëres redeviennent une lagune et une terre de désolation, abritant les détrousseurs et autres bandits de grand chemin. Les travaux de Cobergher sont ruinés. Ce n’est qu’en 1752 que le Comte d’Hérouville ordonne de refaire les travaux. La dernière guerre vit le retour des inondations, un moyen de défense dérisoire et catastrophique.
Sacré Wenzel, enfin... Wenceslas. Né à Anvers en 1557, Wenceslas Cobergher y apprend à peindre mais Rome a d’autres charmes. Il y suit alors des études d’architecture et d’hydraulique, jusqu’à ce que les Archiducs Albert et Isabelle, qui administrent la Flandre au nom du Roi d’Espagne, le rappellent et en font leur Ingénieur. D’ailleurs, à partir de 1615, il ne travaille plus que pour eux. Cobergher touche à tout: à l’architecture civile et religieuse, à la religion en publiant Amor Pietatis en 1618, aux études économiques et à la chimie... mais Albert et Isabelle lui réservent de grands projets pour cet esprit éclairé.
Le 13e travail d’Hercule
Première mission : assécher les Moëres. La tâche est herculéenne car ce sont deux vastes lagunes, la grande mesure 3.000 ha, la petite 200 ha seulement. Les travaux débutent en 1617. Il fait lever des digues, quadriller les moëres par des fossés rectilignes. Une vingtaine de moulins remontent l’eau grâce à des vis d’Archimède et la rejettent dans les fossés hors des digues (le ringslot). L’eau s’écoule ensuite dans les Watergangs et part vers la mer. Les Moëres sont plus basses que cette dernière de 2 mètres. Les travaux avancent et les épidémies disparaissent, les terres sont mises en valeur et le village des Moëres peut enfin s’étendre. Les travaux sont enfin achevés treize ans plus tard mais le progrès est éphémère car pour contrer les Français, le gouverneur espagnol de Dunkerque fait tendre l’inondation. Les Moëres redeviennent une lagune et une terre de désolation, abritant les détrousseurs et autres bandits de grand chemin. Les travaux de Cobergher sont ruinés. Ce n’est qu’en 1752 que le Comte d’Hérouville ordonne de refaire les travaux. La dernière guerre vit le retour des inondations, un moyen de défense dérisoire et catastrophique.
Aujourd’hui, l’œuvre de Cobergher est perpétuée car les Moëres sont toujours inondables. Les moulins ont été remplacées par des stations de pompage et un musée permet de se rendre compte de l’utilité et de l’ampleur de la tache.
Un acteur social
La seconde mission ordonnée par les Archiducs ne fut pas plus facile : éradiquer la misère, tout au moins la réduire. Les pauvres ne peuvent s’adresser qu’aux Lombards. Ce sont des établissements bancaires tenus généralement par ces Italiens du Nord qui pratiquent l’usure. Les Archiducs chargent donc leur ingénieur de créer des Monts-de-Piété à travers toute la Flandre. Il en élèvera 15 dont ceux d’Arras, de Lille, de Cambrai, de Douai, de Valenciennes et de ... Bergues. Fonctionnant sur la base du prêt sur gage, le Mont-de-Piété assure des taux plus intéressants mais il ne supprime pas pour autant la précarité : il faut avoir des biens à gager. Des établissements en Flandre Française, seul subsiste celui de Bergues, qui porte la date de 1630 . Il montre l’influence du séjour romain de Wenceslas : ses larges pignons s’inspirent de l’église San Gésu de Rome où cadres de pierre disputent aux volutes et autres guirlandes. Au rez-de-chaussée se pratiquaient les opérations de prêt et les biens gagés étaient stockés aux étages. Bien organisé, le système fonctionna à Bergues (comme ailleurs) jusqu’en 1848. Aujourd’hui, plus question de transactions bancaires dans ses murs, ils accueillent le musée municipal depuis 1953, qui abrite une partie des biens de l’ancienne abbaye Saint-Winoc et des tableaux de maîtres incontestés tel van Dyck ou Georges de la Tour. L’écrin de ces trésor est riche : le bâtiment lui-même vaut la visite par la richesse du style flamand mis ici en exergue.
L’activité de Cobergher fut permanente. S’il arrêta de peindre vers 1618, ses tableaux sont conservés un peu partout dans le monde... Il rentra à Anvers où il rendit l’âme en 1634, mettant ainsi fin à l’aventure du Léonard de Vinci Flamand au terme d’une vie bien remplie.
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