Hondschoote, capitale mondiale de la sayetterie
Hondschoote, capitale mondiale du textile...
... tout au long des XVIe et XVIIe siècles. Connue dans le monde entier grâce à la qualité de ses sayetteries, cette ville drapière exportait ces étoffes légères de laine à travers l’Europe au point de devenir la référence ultime : en italien, la saye se dit ondiscotta, Hondschutt en allemand. Pourtant, les guerres, surtout de religion, précipitèrent son déclin. De 15.000 habitants au milieu du XVIe siècle, la ville passa à 2.000 âmes en un siècle et finit par abandonner le textile vers 1715.
Un héritage hors du commun
De cet « âge d’or », il subsiste un legs considérable. Si l’on excepte l’ancienne halle aux Sayes édifiée en 1562 que le baron Coppens acheta pour en faire sa demeure en 1773, l’héritage des drapiers est plutôt monumental.
L’Eglise se voit de loin. Sa flèche, la Wytte Torre, la « Tour blanche », a survécu à l’incendie de1583 qui la dévasta avec le reste de la cité. Elevée en 1513, ses 82 mètres dominent une église hallekerke à trois nefs égales de briques jaunes de la Flandre littorale. L’édifice fut relevé entre 1583 et 1620. L’ensemble est harmonieux : la flèche ajourée lui confère une certaine légèreté malgré la taille imposante de l’édifice. Les Révolutionnaires avaient réquisitionné son carillon, et ce n’est qu’en l’an 2000 qu’un nouveau composé de 61 cloches le remplaça. Tout vient à point à qui sait attendre...
L’Hôtel de ville est de l’autre côté de la place. Mélange de styles gothique et renaissance, il est témoin des nombreux contacts avec l’extérieur. La richesse des villes se juge aux ornements qu’elles s’offrent. Construit en 1558, il a subi les mêmes outrages que la ville et dut être restauré en 1583 et au XIXe siècle. A cette époque il perdit la Bretèche (comme à Aire-sur-la-Lys ou à Furnes) qui s’élevait au milieu de la façade au profit d’une large porte d’entrée. La façade de pierre est sobrement sculptée, et tranche nettement avec la face arrière de l’édifice. La différence est radicale : les murs sont de briques, les pignons sont à pas-de-moineaux et des fenêtres encadrées par des arcs brugeois (dessinant une forme de bouteille). A cela s’ajoute une tour surmontée d’un clocheton à bulbe. Autre signe de richesse qui s’ajoute aux pierres de la façade, l’Hôtel de ville est entièrement couvert d’ardoises... qu’on ne trouve évidemment pas en Flandre littorale. Il faut y entrer pour admirer le travail des maçons et les collections du musée qu’il abrite.
Au cœur du pays des Moulins
Il fallut longtemps compter sur les aléas du vent pour travailler. Hondschoote possède deux moulins particulièrement intéressants qui sont les derniers témoins de l’époque où de nombreuses ailes brassaient l’air de la bourgade. Le déplacement au XIXe siècle du Noordmeulen a assuré sa survie et qui passe pour être le plus vieux moulin d’Europe si l’on accorde foi à l’une des poutres maîtresses datée de 1127. Quant au second, le Moulin Spynnewyn, abattu en 1893, il a été reconstruit lors du Bicentenaire à l’identique (en bois et sur un pivot de briques) car il fut le témoin privilégié de la bataille de 1793.
Le Berceau de la Gendarmerie
Si les Légionnaires ont Camerone (au Mexique) et les Marsouins Bazeilles, la Gendarmerie a connu sa consécration à la bataille d’Hondschoote. Alors que le Duc d’York avait mis le siège devant Dunkerque à la fin d’août 1793, le général Houchart se porta vers lui à la tête de ses troupes. L’affrontement eut lieu à Hondschoote entre 45.000 Français et 35.000 Anglais. La bataille dura du 6 au 8 septembre mais son issue força York à lever le camp, évènement commémoré par la Colonne de la Victoire, érigé en 1893 près de la petite Chapelle. Pourtant, la victoire ne profita pas à Houchart. Arrêté le 20 septembre, il fut jugé, condamné et guillotiné pour ne s’être pas lancé à la poursuite des troupes du duc d’York et de ne l’avoir pas empêché de faire retraite. On lui reprocha aussi de n’avoir pu porter secours à la ville du Quesnoy (près de Valenciennes), prise par les Autrichiens le 12 septembre et enfin d’avoir été défait à la bataille de Menin. Aujourd’hui, seul le tableau de Bellanger, conservé dans la salle des mariages de l’Hôtel de ville, laisse imaginer quelle mêlée furent ces trois jours de combats. Les Bleus avaient déjà sacrifié nombre des leurs à Esquelbecq le 20 août... Une prise d’armes est célébrée chaque année en souvenir à Hondschoote car, si la Convention créa la Gendarmerie moderne, Hondschoote la porta sur les fonds baptismaux.
... tout au long des XVIe et XVIIe siècles. Connue dans le monde entier grâce à la qualité de ses sayetteries, cette ville drapière exportait ces étoffes légères de laine à travers l’Europe au point de devenir la référence ultime : en italien, la saye se dit ondiscotta, Hondschutt en allemand. Pourtant, les guerres, surtout de religion, précipitèrent son déclin. De 15.000 habitants au milieu du XVIe siècle, la ville passa à 2.000 âmes en un siècle et finit par abandonner le textile vers 1715.
Un héritage hors du commun
De cet « âge d’or », il subsiste un legs considérable. Si l’on excepte l’ancienne halle aux Sayes édifiée en 1562 que le baron Coppens acheta pour en faire sa demeure en 1773, l’héritage des drapiers est plutôt monumental.
L’Eglise se voit de loin. Sa flèche, la Wytte Torre, la « Tour blanche », a survécu à l’incendie de1583 qui la dévasta avec le reste de la cité. Elevée en 1513, ses 82 mètres dominent une église hallekerke à trois nefs égales de briques jaunes de la Flandre littorale. L’édifice fut relevé entre 1583 et 1620. L’ensemble est harmonieux : la flèche ajourée lui confère une certaine légèreté malgré la taille imposante de l’édifice. Les Révolutionnaires avaient réquisitionné son carillon, et ce n’est qu’en l’an 2000 qu’un nouveau composé de 61 cloches le remplaça. Tout vient à point à qui sait attendre...
L’Hôtel de ville est de l’autre côté de la place. Mélange de styles gothique et renaissance, il est témoin des nombreux contacts avec l’extérieur. La richesse des villes se juge aux ornements qu’elles s’offrent. Construit en 1558, il a subi les mêmes outrages que la ville et dut être restauré en 1583 et au XIXe siècle. A cette époque il perdit la Bretèche (comme à Aire-sur-la-Lys ou à Furnes) qui s’élevait au milieu de la façade au profit d’une large porte d’entrée. La façade de pierre est sobrement sculptée, et tranche nettement avec la face arrière de l’édifice. La différence est radicale : les murs sont de briques, les pignons sont à pas-de-moineaux et des fenêtres encadrées par des arcs brugeois (dessinant une forme de bouteille). A cela s’ajoute une tour surmontée d’un clocheton à bulbe. Autre signe de richesse qui s’ajoute aux pierres de la façade, l’Hôtel de ville est entièrement couvert d’ardoises... qu’on ne trouve évidemment pas en Flandre littorale. Il faut y entrer pour admirer le travail des maçons et les collections du musée qu’il abrite.
Au cœur du pays des Moulins
Il fallut longtemps compter sur les aléas du vent pour travailler. Hondschoote possède deux moulins particulièrement intéressants qui sont les derniers témoins de l’époque où de nombreuses ailes brassaient l’air de la bourgade. Le déplacement au XIXe siècle du Noordmeulen a assuré sa survie et qui passe pour être le plus vieux moulin d’Europe si l’on accorde foi à l’une des poutres maîtresses datée de 1127. Quant au second, le Moulin Spynnewyn, abattu en 1893, il a été reconstruit lors du Bicentenaire à l’identique (en bois et sur un pivot de briques) car il fut le témoin privilégié de la bataille de 1793.
Le Berceau de la Gendarmerie
Si les Légionnaires ont Camerone (au Mexique) et les Marsouins Bazeilles, la Gendarmerie a connu sa consécration à la bataille d’Hondschoote. Alors que le Duc d’York avait mis le siège devant Dunkerque à la fin d’août 1793, le général Houchart se porta vers lui à la tête de ses troupes. L’affrontement eut lieu à Hondschoote entre 45.000 Français et 35.000 Anglais. La bataille dura du 6 au 8 septembre mais son issue força York à lever le camp, évènement commémoré par la Colonne de la Victoire, érigé en 1893 près de la petite Chapelle. Pourtant, la victoire ne profita pas à Houchart. Arrêté le 20 septembre, il fut jugé, condamné et guillotiné pour ne s’être pas lancé à la poursuite des troupes du duc d’York et de ne l’avoir pas empêché de faire retraite. On lui reprocha aussi de n’avoir pu porter secours à la ville du Quesnoy (près de Valenciennes), prise par les Autrichiens le 12 septembre et enfin d’avoir été défait à la bataille de Menin. Aujourd’hui, seul le tableau de Bellanger, conservé dans la salle des mariages de l’Hôtel de ville, laisse imaginer quelle mêlée furent ces trois jours de combats. Les Bleus avaient déjà sacrifié nombre des leurs à Esquelbecq le 20 août... Une prise d’armes est célébrée chaque année en souvenir à Hondschoote car, si la Convention créa la Gendarmerie moderne, Hondschoote la porta sur les fonds baptismaux.
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