lundi 8 mai 2006

En passant par le Musée des Beaux-Arts de Dunkerque


Visite de courtoisie à celle qui suscité en moi tant d'émerveillements renouvelés lors de ma prime jeunesse. Parée, vêtue d'or, elle repose depuis des années dans son cercueil de verre, cette beauté rousse venue d'Antinoë, cette pretresse de l'Antiquité égyptienne tardive, depuis toujours posée sur un lit de feuilles attendant le passage d'un dieu ou son retour à la vie. Les ans ont fait leur oeuvre. Les chairs se sont affaissées, les membres parfois se sont rompues et pourtant pour moi, elle n'a rien perdu de son charme millénaire, je l'ai toujours imaginé respirant l'air embrumé d'encens de son temple, dansant drapée dans son étoffe de lin, souriante et joyeuse dans l'aube virginale, la vie soulevant sa poitrine et des années durant, à chacune de mes visites, je me plantais devant son sarcophage offrant sa quasi nudité au regard du passant, me prenant à rêver d'elle jouant avec la lumière du soleil.
Maintenant, elle a quitté la lumière crue du patio pour rejoindre une salle où elle dort devant un mur doré, rehaussant encore ses contours enveloppés dans la chair des dieux, dans un pénombre propice aux songes éternels...
La magie est encore et toujours la même...

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