jeudi 17 juillet 2008

Grande Guerre : Soldats mais … du feu !

La vie d’un pompier n’est pas facile, c’est déjà un des métiers les plus dangereux et les plus éprouvants en temps de paix, alors, en temps de guerre …


Avant guerre, ils étaient 7 officiers et 134 sous-officiers et sapeurs que l’on appelait au clairon ou par le tocsin. Pas de poste, pas de caserne. La situation est la même dans toutes les communes de l’agglomération. Pour l’organisation du camp retranché, ils mettent à disposition de la station-magasin une pompe à vapeur et une moto-pompe sous la responsabilité de pompiers militaires qui créent deux postes permanents.

Un corps à part entière
En janvier 1915, le commandant de la place décide de fusionner les corps civils et militaires et de les renforcer de soldats qui ont une expérience du métier dans le civil : Le « corps des sapeurs-pompiers militarisés du camp retranché de Dunkerque » est né, fort de 7 officiers et 173 hommes ! Le camp est divisé en secteurs où l’on trouve un poste permanent relié par téléphone à l’Etat-Major.


La pression des bombardements quasi quotidiens oblige à se doter de moyens sans cesse plus importants : en mars 1917, il faut gérer onze postes avec départ de moto-pompes et de pompes à bras, trois postes avec départ de pompes à vapeur et surtout deux postes dotés de bateaux-pompes. A cela s’ajoutent deux postes dotés de camions pour porter secours aux autres communes du camp retranché vite renforcés par un fourgon-pompe… ainsi que tout le matériel pour déblayer les décombres.



Sauver ou Périr
C’est qu’ils ne manquent pas d’ouvrage ! Non seulement ils doivent intervenir au premier appel en ville comme sur le port, où les dangers sont démultipliés avec le transit de munitions mais aussi à vingt kilomètres à la ronde. Pour faire face à toutes les situations, on leur adjoint des soldats choisis parmi les charpentiers, maçons, terrassiers, puisatiers pour intervenir dans les ruines. Leur expérience est telle que le Colonel commandant les pompiers de Paris vint les visiter fin 1917 pour examiner leur organisation. Son rapport est éloquent : «Les mesures prises pour protéger l’agglomération dunkerquoise sont remarquables et méritent d’être citées en exemple…» . D’ailleurs, le danger qui les guette est incessant car souvent les aviateurs allemands les prennent pour cible à la lueur des incendies nocturnes.

Comptant de nombreux morts et blessés dans leurs rangs, l’on n'oublie pas de récompenser les soldats du feu en décernant 3 croix de la Légion d’Honneur, 17 Médailles militaires, 15 Croix de guerre, 30 médailles d’honneur, 43 médailles des Sapeurs-pompiers et 19 témoignages de félicitations au rapport de place, parfois à titre posthume. Le corps tout entier fut cité à l’ordre du jour du Camp retranché le 9 septembre 1917. D’ailleurs, le drapeau des Sapeurs-pompiers de Dunkerque est l’un des rares décorés de la Croix de guerre car le commandement du camp retranché ne considérait comme troupes combattantes que la DCA, l’aviation, la Marine de guerre et les sapeurs-pompiers, belle preuve de reconnaissance !

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