Du mois de juillet 2007
De notre correspondant et ami Jean Mignot, à Uzes...
L’année même de la mort de Jules César, en 44 avant JC, Marc-Antoine, son fidèle lieutenant, voulant honorer la mémoire du conquérant des Gaules, fit remplacer le nom du cinquième mois de l’année romaine, Quintilis, par Julius dont nous avons fait juillet.
Pour les chaleurs caractéristiques de ce mois il faudra attendre qu’il devienne Thermidor le bien nommé, « le mois de la chaleur tout à la fois solaire et terrestre qui embrase la terre », dixit Fabre d’Églantine, à partir du 20 juillet, car c’est alors que nous serons dans la période, à proprement parler de « canicule ». La canicule c’est en effet spécifiquement la période qui correspond au moment où le soleil se lève et se couche en même temps que la constellation du chien ou du Grand Chien, (canis en latin), constellation dont l’étoile la plus connue est Sirius, une des étoiles des plus brillantes puisque de diamètre 1,8 - c'est-à-dire à peine plus grosse que le soleil - et qui brille 23 fois plus. Comme il fait chaud à cette période, du 23 juillet au 24 août c’est le diminutif latin, canicula qui a donné le nom à cette période. Par contre on devrait dire quand il fait très chaud à d’autres moments de l’année «il fait une chaleur de canicule » c'est-à-dire : « comme pendant la période de la canicule » par référence à cette période des mois de juillet et d’août.
L’utilisation de ce mot est en effet impropre quand on l’utilise à d’autres moments de l’année comme on le fait trop souvent notamment depuis l’été 2003.
Juillet, pour le moment reste le mois des moissons, le « Messidor » du calendrier républicain, soit, selon les propres termes de Fabre d’Églantine dans ses attendus pour expliquer et justifier son calendrier devant l’assemblée : « le mois de l’aspect des moissons dorées qui couvrent les champs ».
La concentration des activités est sur les récoltes. C’est, après les moissons, le mois où on met le verger en confitures et le potager en conserves. « En juillet, faucille au poignet » ou « quand juillet commencera, ta faux affûtera ».
La plupart des dictons et proverbes du temps, pour ce mois, concerne les récoltes et curieusement il est presque toujours question de pluie, car la pluie de juillet est fréquente, souvent avec des orages. Mais « pluie du matin, en juillet, est bonne au vin » qui plus est, « elle n’arrête pas le pèlerin ! »
Ce temps désagréable que nous avons depuis quelques jours, n’est pas si exceptionnel que ça, et heureusement on commence à parler sur les ondes des explications que les scientifiques donnent à ce mauvais temps. Mauvais temps fréquent comme je vous l’ai rappelé dans une très récente chronique. Mais nous perdons la mémoire !
On peut prédire un changement autour du 14 juillet, avec sans doute encore quelques fameux orages. La lune sera à son « périgée » le 10 juillet et elle sera « nouvelle lune » le 14 juillet. Elle sera « descendante » du 13 au 26 juillet, ce qui sera une période favorable pour couper les fleurs fanées, tailler les géraniums et les branches de framboisiers ayant déjà porté des fruits pour que d’autres pousses se développent.
Au hasard de notre ballade dans ce mois je relèverai la fête de quelques saints parce que leur vie ou le patronage dont on les a chargés rejoint notre actualité.
Le 11 juillet saint Benoît de Nurcie, ( en Ombrie) ( 480 - 547 ) fondateur du monastère du Mont Cassin, lieu connu pour avoir été le théâtre d’une célèbre bataille pendant la dernière guerre mondiale. C’est le berceau de l’ordre des Bénédictins. Saint Benoît est l’auteur d’une célèbre règle monastique qui sert encore de référence à de nombreux monastères. Paul VI a proclamé saint Benoît « co-Patron de l’Europe ».
Le 13 juillet on célèbre le Bienheureux Jacques de Voragine ( + 1298) un dominicain, auteur de la célèbre légende dorée, recueil de la vie des saints, souvent empreintes de merveilleux et à l’origine souvent de nos légendes. Une véritable mine pour un chroniqueur !
le 24 juillet, c’est la sainte Ségolène ( VII ème siècle) première abbesse du monastère de Troclar, près de Lagarve, dans le Tarn. Sans autre commentaire.
Le 17 juillet on commémore les Bienheureuses Carmélites de Compiègne guillotinées place du Trône en 1794 et qui montèrent à l’échafaud en chantant le Veni Creator ; en 1960, Robert Bresson a tiré de cette tragédie un célèbre et très beau film.
Avec la fête de Ste Marguerite le 20 juillet, et de Marie-Madeleine le 22 juillet patronne de la si belle foire de Beaucaire, c’est le dernier moment pour cueillir les noix et faire le vin du même nom. Mais attention : « s’il pleut à la sainte Madeleine, il pleut durant six semaines » Gageons plutôt, vu ce que je viens d’écrire, qu’il fera beau et chaud. Enfin !
Le 21 c’est St Victor à Marseille, un soldat romain du IIIe siècle qui est le patron d’une célèbre abbaye au très grand rayonnement dans tout le sud de notre pays, avec un « cartulaire » qui donne des renseignements très précieux sur nos villes et villages, jusque dans le fin fond des Cévennes, et les hauteurs du Mont Aigoual, où les ruines de l’abbaye de Notre Dame de Bonheur (Bonahuc) fondée par la puissante famille des Roquefeuil, et rattachée à cette abbaye marseillaise, sortent petit à petit de ses ruines. « S’il pleut à la saint Victor, la récolte n’est pas d’or ». Pas besoin d’explication !
Le 23 juillet c’est sainte Brigitte de Suède ( 1303 - 1373) désignée comme patronne de l’Europe avec Catherine de Sienne par le pape Jean Paul II en 1999.
Saluons St Jacques le Majeur le 25 et tous ceux qui profitant des vacances, marchent sur les chemins de Compostelle. « Si saint Jacques est serein, l’hiver sera dur et chagrin ». Qu’on se le dise !
Le 29 juillet c’est la fête de St Urbain II ce pape né en Champagne qui prêcha la première croisade à Clermont en 1095. Il s’agissait de trouver un dérivatif pour éviter les luttes fratricides des seigneurs féodaux entre eux en les motivant sur un appel à repousser les infidèles, en particulier les Turcs qui menaçaient les chrétiens d'Orient et multipliaient les obstacles aux pèlerinages des Occidentaux en Terre Sainte, sur le tombeau du Christ... On en connaît les conséquences !
Le 31 Ignace de Loyola qui fonda la si célèbre Compagnie dont on sait l’influence et le rôle qu’elle a joué et joue encore..
Une bienheureuse religieuse mérite quelques mots de plus. La Bienheureuse Anne-Marie Javouhey fêtée le 15 juillet était une bourguignonne de choc. Avec ses sœurs de st Joseph de Cluny, à la demande du gouvernement elle avait été chargée de créer des écoles dans les colonies françaises, d’abord à l’île de Bourbon puis au Sénégal aux Antilles et à st Pierre et Miquelon. Mère Javouhey, parti au Sénégal en 1822 et découvrit avec stupeur la condition des esclaves. En 1828 elle partit en Guyane et parvint à créer un village, au bord de la rivière Mana là où les colons avaient échoué. Son action pour l’émancipation des esclaves fut saluée par des personnalités comme Lamartine ou la reine Marie-Amélie. Elle se heurta au clergé et un prêtre en Guyane décida même de la priver des sacrements à cause de son action. On l‘a surnommée « la Mère des Noirs ». « Si la Sœur Javouhey n'avait pas existé, je serais encore esclave." Disait en 1957 M. Gaston Monnerville président du Sénat. Et le Roi Louis-Philippe : "Madame Javouhey ? C'est un grand homme !"
Si juillet est connu pour notre fête nationale, il faut rappeler qu’il nous laisse avec Thermidor un autre exemple de revirement de l’histoire dans lequel le peuple n’a pas eu vraiment de rôle, contrairement à la prise de la Bastille. On pourrait dire que le 9 Thermidor ( 27 juillet 1794) fut un simple changement de majorité. Notre avocat uzétien, Henri Voulland a joué là un petit rôle, comme membre du Comité de Sûreté Générale. Plus important fût le rôle de la belle Térésa Cabarrus, la fameuse Madame Tallien, « Notre Dame de Thermidor ». Elle avait tous les atouts plastiques qui lui permettaient de ne rien cacher et de jouer ainsi de son influence auprès du citoyen Tallien dont on connaît la responsabilité dans les évènements du 9 thermidor. Elle était apparue à l’Opéra, dans une tunique de soie blanche sans manche, et aucun sous-vêtements. Ce qui permit à Talleyrand, dont on connaît bien l’esprit d’à-propos pour faire de bons mots, de dire : « il n’est pas possible de s’exposer plus somptueusement ! » C’est vrai qu’elle avait pris des risques en ces périodes si troubles dont il nous reste le « homard Thermidor ». En réalité, il s’agit d’une recette créée au restaurant « Maire » à Paris, en hommage au drame « Thermidor » de Victorien Sardou. Pourquoi ce qualificatif ? eh bien parce qu’il faut couper le homard en deux alors qu’il est encore vivant ! On imagine facilement la suite !
Nous remarquerons encore que juillet, avec son compagnon août, nous offre la période idéale pour contempler les étoiles. Vous regarderez vers le soleil couchant le beau spectacle que nous offre la belle étoile du berger. C’est l’astre qui brille le premier dans le ciel, le soir, dès que le soleil est couché. Vous ne pouvez pas le manquer si vous regardez vers l’occident. Elle brille, cette étoile, avec un éclat de magnitude 4,4 disent les astrologues (ce qui revient à dire qu’elle est treize fois plus lumineuse que la plus brillante des étoiles, Sirius). En milieu de mois, on peut l’observer pendant une heure, entre 21h30, début du crépuscule, et 22h30 heure approximative de sa disparition sous l’horizon.
Comment ne pas évoquer alors ces vers d’Alfred de Musset :
« Pâle étoile du soir, messagère lointaine, dont le front sort brillant des voiles du couchant, de ton palais d'azur, au sein du firmament, que regardes-tu dans la plaine ? »
« Etoile du Berger », car elle apparaît dans le ciel quand le berger rentre avec ses moutons : « Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine, tandis que pas à pas son long troupeau le suit ; » mais son apparition est de courte durée : « Mais déjà vers les monts je te vois t’abaisser, Tu fuis en souriant mélancolique amie…". Le vers suivant : « Et ton tremblant regard est près de s’effacer » jette le trouble : étoile ou planète ? On dit bien trop rapidement pour expliquer la différence entre l’une et l’autre, que les étoiles scintillent et les planètes pas. Or Vénus est une planète ! En réalité, « Les étoiles ne scintillent pas vraiment. Tout dépend de leur luminosité et de leur position sur la voûte céleste. Quand les rayons d’un astre traversent de grandes quantités d’atmosphère terrestre, les fluctuations de l’air font bouger sa lumière. Plus cette lumière est faible, plus elle est sensible à ce phénomène. Les étoiles à peine visibles sont altérées par les moindres fluctuations alors que les brillantes restent impassibles. Au ras de l’horizon, les couches d’air à traverser sont épaisses et les étoiles, à leur lever, scintillent. Mais lorsqu’elles passent au zénith, où il y a très peu d’atmosphère à traverser, la majorité d’entre elles cesse de clignoter. »
Au plus fort de l’été, la chaleur qui se dégage des routes, trouble la vision que l’on a des paysages lointains. L’air chauffé par le macadam s’élève et se mélange à l’air plus frais, ce qui engendre des turbulences et brouille l’image des objets situés au-delà de cet « écran ». C’est le même phénomène qui fait scintiller les planètes. ».
Monsieur Musset ne s’était pas trompé en parlant du regard tremblant de Vénus
Terminons cette chronique par une invitation à la promenade du soir après dîner pour profiter des belles nuits d’été. Elles ont quelque chose de magique, doucement éclairées par la lumière lunaire. C’est par une de ces belles nuits que la reine Mâya, épouse du roi Shuddhona, vit en songe un éléphant blanc pénétrer en son sein par son flanc droit. Dix mois plus tard, par la même voie, apparaissait Bouddha.
Et nous Uzétiens rappelons-nous ces vers de Jean Racine, dont on n’a retenu, hélas ! que les deux derniers ce qui est bien dommage car les quatre vers qui précèdent sont admirables :
« Lorsque la nuit a déployé ses voiles
La lune au visage changeant
Parait sur un trône d’argent
Tenant cercle avec les étoiles ;
Le ciel est toujours clair tant que dure son cours
Et nous avons des nuits plus belles que vos jours ; »
N’est-ce pas une belle publicité pour l’Uzège et Uzès !
Adissias !
Pour les chaleurs caractéristiques de ce mois il faudra attendre qu’il devienne Thermidor le bien nommé, « le mois de la chaleur tout à la fois solaire et terrestre qui embrase la terre », dixit Fabre d’Églantine, à partir du 20 juillet, car c’est alors que nous serons dans la période, à proprement parler de « canicule ». La canicule c’est en effet spécifiquement la période qui correspond au moment où le soleil se lève et se couche en même temps que la constellation du chien ou du Grand Chien, (canis en latin), constellation dont l’étoile la plus connue est Sirius, une des étoiles des plus brillantes puisque de diamètre 1,8 - c'est-à-dire à peine plus grosse que le soleil - et qui brille 23 fois plus. Comme il fait chaud à cette période, du 23 juillet au 24 août c’est le diminutif latin, canicula qui a donné le nom à cette période. Par contre on devrait dire quand il fait très chaud à d’autres moments de l’année «il fait une chaleur de canicule » c'est-à-dire : « comme pendant la période de la canicule » par référence à cette période des mois de juillet et d’août.
L’utilisation de ce mot est en effet impropre quand on l’utilise à d’autres moments de l’année comme on le fait trop souvent notamment depuis l’été 2003.
Juillet, pour le moment reste le mois des moissons, le « Messidor » du calendrier républicain, soit, selon les propres termes de Fabre d’Églantine dans ses attendus pour expliquer et justifier son calendrier devant l’assemblée : « le mois de l’aspect des moissons dorées qui couvrent les champs ».
La concentration des activités est sur les récoltes. C’est, après les moissons, le mois où on met le verger en confitures et le potager en conserves. « En juillet, faucille au poignet » ou « quand juillet commencera, ta faux affûtera ».
La plupart des dictons et proverbes du temps, pour ce mois, concerne les récoltes et curieusement il est presque toujours question de pluie, car la pluie de juillet est fréquente, souvent avec des orages. Mais « pluie du matin, en juillet, est bonne au vin » qui plus est, « elle n’arrête pas le pèlerin ! »
Ce temps désagréable que nous avons depuis quelques jours, n’est pas si exceptionnel que ça, et heureusement on commence à parler sur les ondes des explications que les scientifiques donnent à ce mauvais temps. Mauvais temps fréquent comme je vous l’ai rappelé dans une très récente chronique. Mais nous perdons la mémoire !
On peut prédire un changement autour du 14 juillet, avec sans doute encore quelques fameux orages. La lune sera à son « périgée » le 10 juillet et elle sera « nouvelle lune » le 14 juillet. Elle sera « descendante » du 13 au 26 juillet, ce qui sera une période favorable pour couper les fleurs fanées, tailler les géraniums et les branches de framboisiers ayant déjà porté des fruits pour que d’autres pousses se développent.
Au hasard de notre ballade dans ce mois je relèverai la fête de quelques saints parce que leur vie ou le patronage dont on les a chargés rejoint notre actualité.
Le 11 juillet saint Benoît de Nurcie, ( en Ombrie) ( 480 - 547 ) fondateur du monastère du Mont Cassin, lieu connu pour avoir été le théâtre d’une célèbre bataille pendant la dernière guerre mondiale. C’est le berceau de l’ordre des Bénédictins. Saint Benoît est l’auteur d’une célèbre règle monastique qui sert encore de référence à de nombreux monastères. Paul VI a proclamé saint Benoît « co-Patron de l’Europe ».
Le 13 juillet on célèbre le Bienheureux Jacques de Voragine ( + 1298) un dominicain, auteur de la célèbre légende dorée, recueil de la vie des saints, souvent empreintes de merveilleux et à l’origine souvent de nos légendes. Une véritable mine pour un chroniqueur !
le 24 juillet, c’est la sainte Ségolène ( VII ème siècle) première abbesse du monastère de Troclar, près de Lagarve, dans le Tarn. Sans autre commentaire.
Le 17 juillet on commémore les Bienheureuses Carmélites de Compiègne guillotinées place du Trône en 1794 et qui montèrent à l’échafaud en chantant le Veni Creator ; en 1960, Robert Bresson a tiré de cette tragédie un célèbre et très beau film.
Avec la fête de Ste Marguerite le 20 juillet, et de Marie-Madeleine le 22 juillet patronne de la si belle foire de Beaucaire, c’est le dernier moment pour cueillir les noix et faire le vin du même nom. Mais attention : « s’il pleut à la sainte Madeleine, il pleut durant six semaines » Gageons plutôt, vu ce que je viens d’écrire, qu’il fera beau et chaud. Enfin !
Le 21 c’est St Victor à Marseille, un soldat romain du IIIe siècle qui est le patron d’une célèbre abbaye au très grand rayonnement dans tout le sud de notre pays, avec un « cartulaire » qui donne des renseignements très précieux sur nos villes et villages, jusque dans le fin fond des Cévennes, et les hauteurs du Mont Aigoual, où les ruines de l’abbaye de Notre Dame de Bonheur (Bonahuc) fondée par la puissante famille des Roquefeuil, et rattachée à cette abbaye marseillaise, sortent petit à petit de ses ruines. « S’il pleut à la saint Victor, la récolte n’est pas d’or ». Pas besoin d’explication !
Le 23 juillet c’est sainte Brigitte de Suède ( 1303 - 1373) désignée comme patronne de l’Europe avec Catherine de Sienne par le pape Jean Paul II en 1999.
Saluons St Jacques le Majeur le 25 et tous ceux qui profitant des vacances, marchent sur les chemins de Compostelle. « Si saint Jacques est serein, l’hiver sera dur et chagrin ». Qu’on se le dise !
Le 29 juillet c’est la fête de St Urbain II ce pape né en Champagne qui prêcha la première croisade à Clermont en 1095. Il s’agissait de trouver un dérivatif pour éviter les luttes fratricides des seigneurs féodaux entre eux en les motivant sur un appel à repousser les infidèles, en particulier les Turcs qui menaçaient les chrétiens d'Orient et multipliaient les obstacles aux pèlerinages des Occidentaux en Terre Sainte, sur le tombeau du Christ... On en connaît les conséquences !
Le 31 Ignace de Loyola qui fonda la si célèbre Compagnie dont on sait l’influence et le rôle qu’elle a joué et joue encore..
Une bienheureuse religieuse mérite quelques mots de plus. La Bienheureuse Anne-Marie Javouhey fêtée le 15 juillet était une bourguignonne de choc. Avec ses sœurs de st Joseph de Cluny, à la demande du gouvernement elle avait été chargée de créer des écoles dans les colonies françaises, d’abord à l’île de Bourbon puis au Sénégal aux Antilles et à st Pierre et Miquelon. Mère Javouhey, parti au Sénégal en 1822 et découvrit avec stupeur la condition des esclaves. En 1828 elle partit en Guyane et parvint à créer un village, au bord de la rivière Mana là où les colons avaient échoué. Son action pour l’émancipation des esclaves fut saluée par des personnalités comme Lamartine ou la reine Marie-Amélie. Elle se heurta au clergé et un prêtre en Guyane décida même de la priver des sacrements à cause de son action. On l‘a surnommée « la Mère des Noirs ». « Si la Sœur Javouhey n'avait pas existé, je serais encore esclave." Disait en 1957 M. Gaston Monnerville président du Sénat. Et le Roi Louis-Philippe : "Madame Javouhey ? C'est un grand homme !"
Si juillet est connu pour notre fête nationale, il faut rappeler qu’il nous laisse avec Thermidor un autre exemple de revirement de l’histoire dans lequel le peuple n’a pas eu vraiment de rôle, contrairement à la prise de la Bastille. On pourrait dire que le 9 Thermidor ( 27 juillet 1794) fut un simple changement de majorité. Notre avocat uzétien, Henri Voulland a joué là un petit rôle, comme membre du Comité de Sûreté Générale. Plus important fût le rôle de la belle Térésa Cabarrus, la fameuse Madame Tallien, « Notre Dame de Thermidor ». Elle avait tous les atouts plastiques qui lui permettaient de ne rien cacher et de jouer ainsi de son influence auprès du citoyen Tallien dont on connaît la responsabilité dans les évènements du 9 thermidor. Elle était apparue à l’Opéra, dans une tunique de soie blanche sans manche, et aucun sous-vêtements. Ce qui permit à Talleyrand, dont on connaît bien l’esprit d’à-propos pour faire de bons mots, de dire : « il n’est pas possible de s’exposer plus somptueusement ! » C’est vrai qu’elle avait pris des risques en ces périodes si troubles dont il nous reste le « homard Thermidor ». En réalité, il s’agit d’une recette créée au restaurant « Maire » à Paris, en hommage au drame « Thermidor » de Victorien Sardou. Pourquoi ce qualificatif ? eh bien parce qu’il faut couper le homard en deux alors qu’il est encore vivant ! On imagine facilement la suite !
Nous remarquerons encore que juillet, avec son compagnon août, nous offre la période idéale pour contempler les étoiles. Vous regarderez vers le soleil couchant le beau spectacle que nous offre la belle étoile du berger. C’est l’astre qui brille le premier dans le ciel, le soir, dès que le soleil est couché. Vous ne pouvez pas le manquer si vous regardez vers l’occident. Elle brille, cette étoile, avec un éclat de magnitude 4,4 disent les astrologues (ce qui revient à dire qu’elle est treize fois plus lumineuse que la plus brillante des étoiles, Sirius). En milieu de mois, on peut l’observer pendant une heure, entre 21h30, début du crépuscule, et 22h30 heure approximative de sa disparition sous l’horizon.
Comment ne pas évoquer alors ces vers d’Alfred de Musset :
« Pâle étoile du soir, messagère lointaine, dont le front sort brillant des voiles du couchant, de ton palais d'azur, au sein du firmament, que regardes-tu dans la plaine ? »
« Etoile du Berger », car elle apparaît dans le ciel quand le berger rentre avec ses moutons : « Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine, tandis que pas à pas son long troupeau le suit ; » mais son apparition est de courte durée : « Mais déjà vers les monts je te vois t’abaisser, Tu fuis en souriant mélancolique amie…". Le vers suivant : « Et ton tremblant regard est près de s’effacer » jette le trouble : étoile ou planète ? On dit bien trop rapidement pour expliquer la différence entre l’une et l’autre, que les étoiles scintillent et les planètes pas. Or Vénus est une planète ! En réalité, « Les étoiles ne scintillent pas vraiment. Tout dépend de leur luminosité et de leur position sur la voûte céleste. Quand les rayons d’un astre traversent de grandes quantités d’atmosphère terrestre, les fluctuations de l’air font bouger sa lumière. Plus cette lumière est faible, plus elle est sensible à ce phénomène. Les étoiles à peine visibles sont altérées par les moindres fluctuations alors que les brillantes restent impassibles. Au ras de l’horizon, les couches d’air à traverser sont épaisses et les étoiles, à leur lever, scintillent. Mais lorsqu’elles passent au zénith, où il y a très peu d’atmosphère à traverser, la majorité d’entre elles cesse de clignoter. »
Au plus fort de l’été, la chaleur qui se dégage des routes, trouble la vision que l’on a des paysages lointains. L’air chauffé par le macadam s’élève et se mélange à l’air plus frais, ce qui engendre des turbulences et brouille l’image des objets situés au-delà de cet « écran ». C’est le même phénomène qui fait scintiller les planètes. ».
Monsieur Musset ne s’était pas trompé en parlant du regard tremblant de Vénus
Terminons cette chronique par une invitation à la promenade du soir après dîner pour profiter des belles nuits d’été. Elles ont quelque chose de magique, doucement éclairées par la lumière lunaire. C’est par une de ces belles nuits que la reine Mâya, épouse du roi Shuddhona, vit en songe un éléphant blanc pénétrer en son sein par son flanc droit. Dix mois plus tard, par la même voie, apparaissait Bouddha.
Et nous Uzétiens rappelons-nous ces vers de Jean Racine, dont on n’a retenu, hélas ! que les deux derniers ce qui est bien dommage car les quatre vers qui précèdent sont admirables :
« Lorsque la nuit a déployé ses voiles
La lune au visage changeant
Parait sur un trône d’argent
Tenant cercle avec les étoiles ;
Le ciel est toujours clair tant que dure son cours
Et nous avons des nuits plus belles que vos jours ; »
N’est-ce pas une belle publicité pour l’Uzège et Uzès !
Adissias !
Jean Mignot
A la veille du 1er Juillet 2007
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